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Sériecalement Vôtre
2 mai 2014

SERIES MANIA SAISON 5, MASTER CLASS NIC PIZZOLATTO

 

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Nic Pizzolatto a honoré le festival de sa présence lors de la master class du 23 avril animée par Pierre Serisier, pour partager son expérience de True Detective, qu’il a créée et écrite, et qui a ensuite été diffusée sur HBO. La série présente une enquête différente à chaque saison. Dans la première, nous suivons les inspecteurs Marty Hart (Woody Harrelson) et Rust Cohle (Matthew McConaughey) dans leur investigation sur des meurtres en série commis en Louisiane. La saison alterne entre témoignages du présent de ces deux protagonistes et évènements du passé.

 

Quelques mots sur l’homme

Nic Pizzolatto est né en 1975 à la Nouvelle Orléans, en Louisiane, et a grandi à Lake Charles. Il a participé à l’écriture de la série The Killing, alors qu’il était encore assistant à l’université. En 2010, il connaît un franc succès avec la publication de son roman, Galveston.
Pizzolatto a toujours été attiré par les histoires et a toujours eu un profil artistique. C’est ainsi qu’il s’est naturellement lancé dans l’écriture, après la fac. A la question sur la raison du choix du genre policier, Pizzolatto a répondu ne pas être attiré par un genre en particulier. Il est d’abord intéressé par les personnages au bord du gouffre. Il s’est avéré que le crime était une opportunité pour développer les personnages ainsi que les différentes facettes de la société : le policier permettait de croiser ces divers éléments.
Nic Pizzolatto est venu au festival avec son ancien professeur de littérature, devenu un ami proche. Ce dernier l’a guidé dans ses expériences littéraires. Pizzolatto a aussi été serveur pendant quatre ans.

 

Génèse de True Detective

Nic Pizzolato souhaitait percer dans la télévision car à ses yeux, la télévision offre de très bonnes opportunités en termes de projets, d’idées. Les scénaristes avec lesquels Pizzolatto a échangé lui ont conseillé d’écrire un bon pilote pour se frayer un chemin. S’en est suivi l’écriture de six scénarii, dont celui du pilote de True Detective. Nic a vendu plusieurs projets, sauf celui de True Detective car il voulait mener par lui-même son propre projet. True Detective a véritablement décollé lorsque Matthew McConaughey a lu le script et a tout de suite voulu incarner Rust Cohle. Pizzolatto s’est orienté vers McConaughey pour les anciens rôles qu’il avait joués et aussi parce qu’il voulait un acteur avec une dimension physique, un « physical man » en plus de l’épaisseur psychologique. Pour le second protagoniste principal, Marty Hart, c’est Matthew McConaughey qui a soufflé le nom de Woody Harrelson.

La réalisation de la saison 1 a été confiée à un seul homme, Cary Fukunaga. Ceci a pour avantage de mettre les acteurs plus à l’aise dans la mesure où ils n’enchaînent pas les tournages sous la houlette de plusieurs réalisateurs, de faciliter le dialogue entre membres d’une même équipe. Les choses changeront pour la saison 2.

 

Débat autour des extraits

Extraits diffusés :
* La discussion entre Hart et Cohle dans la voiture sur la longue route (épisode 3).
* Le témoignage de Cohle + l’arrivée de Cohle et Hart chez Reggie Ledoux.
2 courts passages, dont l’interrogatoire dans la caravane des prostituées.

— Rust Cohle est l’archétype du flic dur auquel Pizzolatto a ajouté la capacité à philosopher. La comparaison de Hart  en représentation de l’américain moyen qui joue au football, se marie et fonde une famille a été soulevée, mais Pizzolatto ne le voit pas en unique image d’épinal de l’américain moyen.
— L’investigation permet à Rust et Cohle d’atteindre deux objectifs : la résolution de l’enquête et la recherche d’une façon de vivre. La quête de la justice sert de prétexte pour justifier la façon dont ils travaillent et vivent au quotidien dans un premier temps. Au fur et à mesure de l’enquête, il va s’agir de trouver une façon de vivre.
— La relation entre Hart et Cohle n’est pas à concevoir comme une relation avec des antagonismes. Au contraire, il y a des symétries entre ces personnages. Ils sont intimement liés. Tout commence par la simple relation de travail : ils sont coéquipiers, puis tout au long des épisodes, ils deviennent indispensables l’un pour l’autre. Ils partagent un lourd secret (cf. Reggie Ledoux). A la fin, chacun est la seule personne qui connaisse vraiment l’autre. Ainsi, la réplique « without me there is no you » prend tout son sens.
— True Detective peut être comparée à un voyage qui se matérialise par les fréquentes scènes dans la voiture sur la route. Le thème de la rédemption imprègne également la série et est un thème cher à Nic Pizzolatto. La série est aussi marquée par le thème du souvenir, de la mémoire : le témoignage de Marty et Rust et leur partage d’une histoire commune dans ses moindres détails bien des années après les évènements, les représentations visuelles (ex : le panneau « who killed me ? » - qui m’a tuée ? -). Pour Pizzolatto, les hommes se définissent par l’histoire qu’ils racontent, d’où cette notion de storytelling essentielle et très présente dans l’oeuvre.
— Certaines critiques US ont désigné True Detective comme série anti-religieuse. Pizzolatto la considère comme un show qui ne se limite pas à la simple confrontation pro-religieux / anti-religieux, ou toute autre confrontation. Néanmoins, il est vrai que sans être anti-religieuse, elle n’est pas non plus pro-religieuse. True Detective est avant tout un show qui s’oppose au « not thinking », l’absence de réflexion.

 

Pour la saison 2 :

— Elle se déroulera en Californie. Elle nous montrera une image de cet état différente de celle qu’on a habituellement en tête.
— Il y aura trois personnages principaux.

 

N’hésitez pas à découvrir les reviews des autres séances :
Table ronde "Les séries low-budget"
Table ronde "Exportation des séries et le format"
Table ronde "Ecrire une saison 2 : quels enjeux & risques ?"

N’hésitez pas à découvrir les photos du festival : Galerie photo

 

Sériecalement vôtre,
VK

 

 

 

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5 juillet 2012

SERIES MANIA SAISON 3, SOIREE DE CLOTURE, AVANT-PREMIERE "SMASH"

 

Alors que certains terminaient la journée au bureau de vote le dimanche 22 Avril 2012, j’assistais à la soirée de clôture du festival Séries Mania, qui, comme son nom l’indique, est une célébration à l’univers des séries télévisées. Ce festival s’était ouvert le 16 Avril et comme toute bonne chose a une fin, il baissait son rideau le 22 Avril, après une belle semaine de fête des séries, rythmée par des projections, conférences et débats. Je m’étais donc rendue à la dernière soirée, en réalité, par "accident". Au départ, j’avais eu l’intention d’assister à la soirée d’ouverture, car j’avais reçu une invitation pour cet évènement. Comme une idiote, je n’avais pas retourné le carton pour y lire à l’arrière qu’une confirmation était nécessaire pour être de la fête. Découvrant avec surprise ce détail à la dernière minute, j’avais envoyé ma confirmation avec peu d’espoir. Naturellement, on m’annonça qu’il n’y avait plus de place. D’abord dégoûtée et surtout furieuse contre ma propre stupidité qui venait de s’être illustrée avec brio, je retrouvai espoir lorsque Séries Mania m’indiqua qu’il restait des places pour la soirée de clôture. Mon esprit ne tergiversa pas plus loin pour demander une réservation pour deux personnes (moi et un proche). C’est ainsi que je pus me rendre à cette fameuse soirée, après avoir rempli mon devoir de citoyen, en ce dimanche 22 Avril.

 

Après plusieurs minutes d’impatience dans une longue file d’attente, je pus enfin entrer dans l’immense salle de projection, et m’installer dans une rangée située en hauteur (et oui, je n’ai jamais aimé les premiers sièges à vous faire attraper un torticolis). La soirée débuta avec une remise de prix décernés par la presse internationale, représentée par un jury de cinq journalistes. Le prix de la meilleure actrice féminine fut remis à, en réalité, un trio de comédiennes, les trois jeunes héroïnes de la série Clash : Camille Claris, Alysse Hallali et Zara Prassinot. Le prix du meilleur acteur fut attribué à Gilbert Melki, à l’affiche de Kaboul Kitchen. La série Ainsi soient-ils, diffusée sur Arte à l’automne prochain et suivant le quotidien de séminaristes, fut élue meilleure série française.

Pour finir, le public avait eu l’occasion d’exprimer ses préférences en votant au cours du festival et Homeland se retrouva à la première place, ex-æquo avec Top Boy, à la tête du classement. Une remise de prix fort sympathique, ponctuée des raisons qui avaient poussé le jury de la presse internationale à couronner tel ou tel acteur, telle ou telle série, ainsi que des remerciements des lauréats. Ce n’est qu’une fois la cérémonie achevée que les lumières s’éteignirent pour laisser la place à la montée d’autres lumières, celles des deux premiers épisodes de Smash.

 

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Smash raconte la préparation d’une comédie musicale basée sur la vie de l’icône américaine, Marylin Monroe, et que le public français a pu découvrir sur TF1 hier, soit le 4 Juillet. La série se classe dans la lignée des séries musicales, comme Glee. Mais toute comparaison s’arrête là. Avec Smash, on atteint un autre niveau. L’univers y est bien différent de Glee. Dans Smash, on suit le processus de création depuis l’émergence de l’idée aux, si tout va bien pour cette série, futures représentations du spectacle sur les planches de Broadway.

J’ai tout de suite été fascinée par Smash. De par son concept : on ne pénètre pas dans la série directement sur une représentation du spectacle, c’est-à-dire une fois que le processus d’élaboration et de promotion est achevé, ou bien au moment où le spectacle connaît un succès phénoménal, mais on en découvre véritablement les origines, et ce, dès la naissance de l’idée. Ainsi découvre-t-on qu’une simple phrase à priori banale lors d’une discussion ordinaire peut découler sur une idée à creuser. Que le hasard peut bien faire les choses, quand une simple vidéo postée sur un site communautaire engendre des réactions positives et qu’il ne faut pas tergiverser davantage pour commencer à concrétiser une idée de projet. On suit également le processus des auditions et on en réalise à quel point la concurrence est rude pour des places trop peu nombreuses. On saisit la dureté et l’exigence en termes de travail que requiert un spectacle. La qualité de celui-ci n’est que la conséquence de centaines, voire de milliers d’heures de séances d’entraînement et de répétitions, ainsi que de sacrifices, et bien sûr, tout cela n’est pas sans conséquence sur la vie personnelle. Ainsi, par exemple, voit-on Karen, l’une des héroïnes, rater un dîner important avec son compagnon pour se consacrer à une lecture de texte tardive. Il n’est pas vraiment souhaitable de commencer à compter ses heures dans le show business, à moins que l’on soit enclin à céder sa place…

 

Ensuite, la série propose une palette de protagonistes, des compositeurs au producteur, en passant par le metteur en scène et les acteurs. Donner la vie à un spectacle est un véritable travail d’équipe. Sans compositeurs, il n’y a pas de chansons ; sans metteur en scène et chorégraphe, exit les chorégraphies ; et sans producteur, pas d’argent pour financer le projet. Chacun apporte sa contribution et l’agrégation de ces contributions, aussi modestes soient-elles, participe à la venue au monde d’un spectacle. On y découvre (ou plus exactement on obtient la certitude) que le monde du show business est petit : ceux qui nagent dans le milieu se connaissent, ont diverses relations professionnelles (et privées). On y découvre également les tensions provoquées par les différentes personnalités amenées à collaborer, et chacun y va de son ego, ce qui donne lieu à des joutes verbales et attitudes pimentées et jouissives (comme par exemple le duo Tom Levitt/ Derek Wills). Mais il faut de tout pour faire un monde…

 

Même si le sujet principal est la comédie musicale sur Marylin, les intrigues secondaires n’en sont pas pour autant moins importantes ni moins exploitées. On y note plusieurs combats, à différents degrés, qui s’articulent autour d’une lutte commune, à savoir le spectacle. Chaque personnage se bat pour faire en sorte que le futur show prenne vie, et chaque personnage se bat dans sa vie privée, ou plutôt est engagé dans une aventure qui même sans être un combat pour la vie, reste un combat. Karen est une jeune serveuse new-yorkaise qui aspire à fouler les scènes de Broadway, mais pour ce faire, elle doit affronter les multiples auditions se concluant très souvent par une réponse négative. Il s’agit d’une lutte car le succès ne vient pas au bout d’un passage devant un comité de sélection, mais plutôt après des dizaines ou des centaines. Les échecs peuvent se suivre les uns à la suite des autres, mais malgré tout, Karen garde espoir et continue pour réaliser son rêve, et ce, même si elle doit jouer les séduisantes Marylin devant le metteur en scène, dans son appartement, en plein milieu de la nuit. Et bien sûr, les exigences du métier ne vont pas faciliter sa relation de couple… Karen offre même quelques moments d’humour, lorsqu’on la voit en train de chanter sur scène… Avant de comprendre que ce n’était qu’un rêve éveillé !

Dans la même logique, on suit Ivy, qui, contrairement à Karen, a déjà un pied dans le milieu. Elle joue dans des spectacles depuis dix ans, mais toujours dans les seconds rôles, voire des rôles encore plus modestes, et rêve d’être à l’affiche d’un spectacle. Bien qu’ayant de l’expérience, elle doit néanmoins se surpasser pour décrocher cette composition qu’elle espère tant.

 

Julia se lance avec son mari dans cette magnifique aventure qu’est l’adoption. Ils ont ce réel désir d’accueillir dans leur famille un nouvel enfant (originaire de Chine), mais doivent tout d’abord passer les nombreuses étapes administratives et surtout, faire preuve d’une incroyable patience, car le processus prendra au moins deux années. Le mari, dans une première réaction, recule, face à l’annonce du chiffre, alors que l’épouse s’accroche. Heureusement, le mari finit par revenir sur sa décision et rejoint sa femme, dans une scène touchante où celle-ci lit à haute voix, à un groupe de soutien aux couples qui se sont lancés dans l’adoption, la lettre qu’elle aurait écrite à la mère de son futur enfant pour lui prouver qu’elle sera une très bonne mère pour son enfant. Même leur fils est touchant, quand il demande à sa mère qui ira chercher sa petite sœur ou son petit frère en Chine si eux n’y vont pas.

Quant à Eileen, elle règle les derniers détails financiers de son divorce et en même temps qu’elle conduira le spectacle, elle se lancera dans sa nouvelle vie de célibataire. Mais cette lutte pécuniaire avec son ex-mari risque de peser sur le financement du numéro sur Marylin. Enfin, Derek quitte un projet sur lequel il travaillait depuis trois ans pour participer à ce nouveau spectacle, et chose admirable, il laisse tomber son projet par amitié pour Eileen. En fin de compte, chaque personnage relève un double défi. Chaque individualité est exploitée : il n’y a pas un personnage plus important qu’un autre. Chacun apporte sa part dans ce show et le tout forme un ensemble assez homogène, touchant et drôle.

 

Smash est une série prometteuse, d’autant plus que du point de vue technique, c’est bien maîtrisé. L’alternance entre les scènes de l’aperçu de la chorégraphie ayant pour thème le base-ball dans la salle de répétition et celles où l’on voit la chorégraphie sur la vraie scène avec les costumes sont parfaites. Pareil pour celles où Julia imagine ce que donnerait la chanson dont le mot "star" apparait dans le titre (toutes mes excuses, je n’ai plus le titre complet en tête, mais je crois que c’était "Let me be your star") sont bien réalisées. On y voit plusieurs fois, à tour de rôle, Ivy et Karen la chantant au devant de la scène tandis que l’autre se situe dans un cube à l’arrière plan. Enfin, on note aussi la belle performance technique à la réalisation pour la scène où Karen danse avec la troupe : à plusieurs moments, alors que l’ensemble exécute son numéro, on passe d’une Karen en tenue de répétition entourée de danseurs habillés de la même façon à une Karen toujours vêtue en habits de répétition alors que le reste du groupe est en costume de scène, et on revient à l’image d’origine. Je reste admirative de cette maîtrise.

 

Les chansons sont de plus jolies et les chanteuses ont une belle voix. J’espère toutefois que Karen et Ivy ne seront pas les seuls membres du cast à donner de la voix dans la série. Je souhaite vraiment qu’on ait une pluralité d’interprètes. Ensuite, que Karen et Ivy soient un peu plus sollicitées pour les instants musicaux n’est pas un problème, mais il est toujours agréable d’entendre, de temps à autre, une autre personne s’adonner à l’exercice. En conclusion, Smash est une série à suivre.

 

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