Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Sériecalement Vôtre

4 mai 2014

SERIES MANIA SAISON 5, TABLE RONDE "LES SERIES LOW-BUDGET, UNE CONTRAINTE STIMULANTE ?"

 

DSC02587

Intervenants (de gauche à droite) :

Paul Marquess, Newman Street => "Suspects", diffusée sur Channel 5 (UK)
Bertrand Cohen, Terence Films => "Cut", diffusée sur France Ô
Marie-Agnès Bruneau, C21
Agatha Walkosz, Media Brigade => "The Deep End", diffusée sur TVP (Pologne)
Stéphane Drouet, Making Prod => In America, diffusée sur OCS

Table ronde animée par Marie-Agnès Bruneau

 

Le marché de la fiction a connu un essor considérable depuis ces dernières années. En 2013, la France comptabilisait 782 heures de fictions produites, dont 678 heures de séries. Pour ces dernières, le nombre a connu une hausse de 50% par rapport à 2012.
Les chaînes de la TNT et les chaînes thématiques s’attaquent également à ce marché : 45 heures en première diffusion pour la TNT, 32 pour les chaînes historiques. Néanmoins, il ne s’agit que de diffusion, ces acteurs n’ont pas encore de stratégie claire, exception faite pour OCS, TMC.
Cette embellie pour la fiction n’est pas sans pression budgétaire. En effet, la fiction représente le genre le plus cher : en moyenne 900 mille euros par heure (CNC, 2013). Cependant il faut se rappeler que les fictions occupent en général les cases du prime time, ceci a donc un impact sur le coût.
Avec les enjeux en termes d’audiences, le risque pris avec les projets qui peuvent ne pas marcher auprès du public, on comprend les réserves des acteurs du marché aux investissements conséquents. Se pose alors la question suivante : peut-on faire des séries à faible coût, des séries low-budget, sans pour autant renier sur la qualité (en cela, il ne faut pas confondre série low-budget avec série low-cost !) ?

 

Quelques mots d’introduction sur les séries :

Suspects :

La série fait les beaux jours de Channel 5, chaîne tournant autour des 4% de pda et n’ayant pas une forte tradition dans la commande de séries. Par le passé, le Royaume Uni se distinguait par une pléthore de séries à moyen/faible budget, mais elles ont toutes disparues depuis. Subsistent les drama à grand budget. Dans le cas de Suspects, Paul Marquess a eu l’idée de produire un drama sans dépenser une fortune, persuadé qu’un drama n’avait pas forcément besoin d’être cher. Il a été sollicité par Channel 5, qui n’avait pas commandé de drama pendant une dizaine d’années.
Suspects a été une belle surprise autant par l’accueil positif qu’elle a reçu lors de la projection presse que par son coût qui s’est avéré moindre que celui que la chaîne avait envisagé.
Cette série a la particularité de s’appuyer sur l’improvisation des acteurs. Toutefois, chaque épisode repose sur un script avec une intrigue dont les étapes sont définies à l’avance : l’improvisation intervient au niveau des dialogues.
Le tournage des scènes ne dépasse pas trois prises pour chacune.

Cut :

La série est diffusée sur France Ô, la chaîne de France Télévisions ayant le moins de moyens. Terence Films devait donc proposer un projet cohérent et de qualité face à cette contrainte budgétaire, et également un projet qui puisse être exporté. Terence Films réalisant une grande part de marge à l’étranger, la capacité à l’exportation entrait en jeu dans l’élaboration du projet.
La série s’appuie sur un dispositif transmédia : les personnages ont une page Facebook alimentée pendant et en dehors de la diffusion, pour donner une dimension de réalité. Ce dispositif présente un autre avantage : vérifier l’adhésion du public à la série. Vous trouverez plus d’informations sur ce dispositif sur Bigger Than Fiction.
Une saison 2 a déjà été commandée.

The Deep End :

La série compte deux saisons à ce jour, une troisième est en préparation. Elle est née à l’occasion d’un concours organisé par le Ministère des Finances et du Travail polonais, dans le cadre de la promotion des métiers des services sociaux. Le ministère a contribué au financement, de même que l’Union Européenne.
The Deep End a connu un succès critique et à l’international : elle a été récompensée aux festivals de Monte Carlo, Chicago, Turin, et a été vendue à 10 pays.
Les soap opéras sont plus fréquents dans le paysage télévisuel polonais, il y a très peu de drama en prime time.

In America :

In America est une idée des comédiens principaux. Ils ont soumis le projet à Making Prod qui l’a proposé à OCS. La chaîne a signé sur la base d’une bible et d’un épisode dialogué (ses modalités de sélection des projets diffèrent de celles des autres chaînes).
La série a été réalisée en 15 jours aux Etats-Unis et 6 en France. Pour les Etats-Unis, l’équipe a tourné à Las Vegas, au Grand Canyon, il y a vraiment eu une possibilité de voyager à travers le pays (sauf pour certains lieux : par exemple, les scènes à Chicago n’ont pas été faites à Chicago). Elle compte à ce jour 10 épisodes de 20-26 minutes.

 

Autres éléments abordés :

— Le rythme de tournage des séries low-budget est intensif. La réussite du tournage repose sur une excellente préparation en amont.
— La participation des acteurs n’est pas forcément subordonnée au cachet. Ils sont d’abord intéressés (en général) par la valeur du projet : si l’histoire, l’équipe leur plait, ils acceptent de mettre au second plan la question de la rémunération. Ainsi, série low-budget ne signifie pas automatiquement impossibilité d’avoir d’un acteur, réalisateur ou producteur renommé. Par exemple, The Deep End compte parmi son équipe un acteur connu en Pologne.
— Au niveau de la liberté de création, In America a eu les mains libres. Sur Cut, il y a eu des aller-retour, mais les décisions ont été prises rapidement étant donné le rythme intensif de la production. Pour The Deep End, le Ministère des Finances et du Travail a lu les scripts et a demandé à la production de réduire le nombre de mots vulgaires, demande que la production a suivie.
— A la question de savoir si un faible budget est uniquement une contrainte ou peut, à l’inverse, être un levier de création, Stéphane Drouet a confié que sur In America, conçue comme un road movie, les contraintes ont plus été liées aux lieux de tournage qu’au budget.
— Un budget moindre est compensé par une augmentation de la productivité : chacun doit faire des efforts au niveau de la rémunération et de la charge de travail.
— La contrainte budgétaire a des répercussions sur la façon de produire : aucune lumière n’a été utilisée sur Suspects. Paul Marquess n’aurait jamais cru cela possible avant de travailler sur Suspects. Ce genre de projet amène à tout remettre en question et favorise le dialogue entre la production cinématographique et la production de séries low-budget, car même avec peu, ces séries arrivent à conserver une qualité artistique.
— Cut a bénéficié du financement de France Ô, du CNC, de la région où la série est tournée, et de la marge du distributeur. On peut évaluer le coût de la saison 1 à 4/6 millions d’euros pour 70 épisodes. Chaque épisode de In America a nécessité 50 mille euros. OCS, le CNC et le distributeur ont participé au financement. Le budget de la saison 2 sera plus élevé. Le budget alloué à The Deep End s’élève à 1,5 million d’euros pour 13 épisodes.

N’hésitez pas à découvrir les reviews des autres séances :
Master class Nic Pizzolatto, "True Detective"
Table ronde "Exportation des séries et le format"
Table ronde "Ecrire une saison 2 : quels enjeux & risques ?"

N’hésitez pas à découvrir les photos du festival : Galerie photo

Sériecalement vôtre,
VK

Publicité
Publicité
2 mai 2014

SERIES MANIA SAISON 5, MASTER CLASS NIC PIZZOLATTO

 

DSC02599

 

Nic Pizzolatto a honoré le festival de sa présence lors de la master class du 23 avril animée par Pierre Serisier, pour partager son expérience de True Detective, qu’il a créée et écrite, et qui a ensuite été diffusée sur HBO. La série présente une enquête différente à chaque saison. Dans la première, nous suivons les inspecteurs Marty Hart (Woody Harrelson) et Rust Cohle (Matthew McConaughey) dans leur investigation sur des meurtres en série commis en Louisiane. La saison alterne entre témoignages du présent de ces deux protagonistes et évènements du passé.

 

Quelques mots sur l’homme

Nic Pizzolatto est né en 1975 à la Nouvelle Orléans, en Louisiane, et a grandi à Lake Charles. Il a participé à l’écriture de la série The Killing, alors qu’il était encore assistant à l’université. En 2010, il connaît un franc succès avec la publication de son roman, Galveston.
Pizzolatto a toujours été attiré par les histoires et a toujours eu un profil artistique. C’est ainsi qu’il s’est naturellement lancé dans l’écriture, après la fac. A la question sur la raison du choix du genre policier, Pizzolatto a répondu ne pas être attiré par un genre en particulier. Il est d’abord intéressé par les personnages au bord du gouffre. Il s’est avéré que le crime était une opportunité pour développer les personnages ainsi que les différentes facettes de la société : le policier permettait de croiser ces divers éléments.
Nic Pizzolatto est venu au festival avec son ancien professeur de littérature, devenu un ami proche. Ce dernier l’a guidé dans ses expériences littéraires. Pizzolatto a aussi été serveur pendant quatre ans.

 

Génèse de True Detective

Nic Pizzolato souhaitait percer dans la télévision car à ses yeux, la télévision offre de très bonnes opportunités en termes de projets, d’idées. Les scénaristes avec lesquels Pizzolatto a échangé lui ont conseillé d’écrire un bon pilote pour se frayer un chemin. S’en est suivi l’écriture de six scénarii, dont celui du pilote de True Detective. Nic a vendu plusieurs projets, sauf celui de True Detective car il voulait mener par lui-même son propre projet. True Detective a véritablement décollé lorsque Matthew McConaughey a lu le script et a tout de suite voulu incarner Rust Cohle. Pizzolatto s’est orienté vers McConaughey pour les anciens rôles qu’il avait joués et aussi parce qu’il voulait un acteur avec une dimension physique, un « physical man » en plus de l’épaisseur psychologique. Pour le second protagoniste principal, Marty Hart, c’est Matthew McConaughey qui a soufflé le nom de Woody Harrelson.

La réalisation de la saison 1 a été confiée à un seul homme, Cary Fukunaga. Ceci a pour avantage de mettre les acteurs plus à l’aise dans la mesure où ils n’enchaînent pas les tournages sous la houlette de plusieurs réalisateurs, de faciliter le dialogue entre membres d’une même équipe. Les choses changeront pour la saison 2.

 

Débat autour des extraits

Extraits diffusés :
* La discussion entre Hart et Cohle dans la voiture sur la longue route (épisode 3).
* Le témoignage de Cohle + l’arrivée de Cohle et Hart chez Reggie Ledoux.
2 courts passages, dont l’interrogatoire dans la caravane des prostituées.

— Rust Cohle est l’archétype du flic dur auquel Pizzolatto a ajouté la capacité à philosopher. La comparaison de Hart  en représentation de l’américain moyen qui joue au football, se marie et fonde une famille a été soulevée, mais Pizzolatto ne le voit pas en unique image d’épinal de l’américain moyen.
— L’investigation permet à Rust et Cohle d’atteindre deux objectifs : la résolution de l’enquête et la recherche d’une façon de vivre. La quête de la justice sert de prétexte pour justifier la façon dont ils travaillent et vivent au quotidien dans un premier temps. Au fur et à mesure de l’enquête, il va s’agir de trouver une façon de vivre.
— La relation entre Hart et Cohle n’est pas à concevoir comme une relation avec des antagonismes. Au contraire, il y a des symétries entre ces personnages. Ils sont intimement liés. Tout commence par la simple relation de travail : ils sont coéquipiers, puis tout au long des épisodes, ils deviennent indispensables l’un pour l’autre. Ils partagent un lourd secret (cf. Reggie Ledoux). A la fin, chacun est la seule personne qui connaisse vraiment l’autre. Ainsi, la réplique « without me there is no you » prend tout son sens.
— True Detective peut être comparée à un voyage qui se matérialise par les fréquentes scènes dans la voiture sur la route. Le thème de la rédemption imprègne également la série et est un thème cher à Nic Pizzolatto. La série est aussi marquée par le thème du souvenir, de la mémoire : le témoignage de Marty et Rust et leur partage d’une histoire commune dans ses moindres détails bien des années après les évènements, les représentations visuelles (ex : le panneau « who killed me ? » - qui m’a tuée ? -). Pour Pizzolatto, les hommes se définissent par l’histoire qu’ils racontent, d’où cette notion de storytelling essentielle et très présente dans l’oeuvre.
— Certaines critiques US ont désigné True Detective comme série anti-religieuse. Pizzolatto la considère comme un show qui ne se limite pas à la simple confrontation pro-religieux / anti-religieux, ou toute autre confrontation. Néanmoins, il est vrai que sans être anti-religieuse, elle n’est pas non plus pro-religieuse. True Detective est avant tout un show qui s’oppose au « not thinking », l’absence de réflexion.

 

Pour la saison 2 :

— Elle se déroulera en Californie. Elle nous montrera une image de cet état différente de celle qu’on a habituellement en tête.
— Il y aura trois personnages principaux.

 

N’hésitez pas à découvrir les reviews des autres séances :
Table ronde "Les séries low-budget"
Table ronde "Exportation des séries et le format"
Table ronde "Ecrire une saison 2 : quels enjeux & risques ?"

N’hésitez pas à découvrir les photos du festival : Galerie photo

 

Sériecalement vôtre,
VK

 

 

 

29 avril 2014

BAND OF BROTHERS (FRERES D'ARMES)

 

band4

 

Je peux affirmer que je ne me lasserai pas de regarder cette mini-série (diffusée jusqu'à présent sur France Télévisions puis 6ter en France). Emouvante et magistrale. A commencer par le générique qui prend aux tripes (et est l’un de mes préférés) : il nous plonge immédiatement dans le souvenir, l’émotion, le respect, qui nous accompagneront tout au long des épisodes. 

Générique

Les témoignages des vétérans renforcent ces sensations. On s’attache aux hommes qui se sont portés volontaires pour combattre, on est reconnaissant pour ce courage et sacrifice, et on ne veut plus qu’une telle absurdité se reproduise. Les hommes sont doués pour s’autodétruire. Heureusement, ils apprennent aussi des tragédies du passé (pourquoi faut-il une tragédie pour que les consciences s’éveillent ?).

 

Je ne vais pas faire un retour sur le contenu des épisodes car ce serait absurde, bien qu’en fouillant un peu, il y avait quelques raccourcis historiques (je suppose que ce n’est pas la seule fiction à en faire). J’ai plutôt envie de m’attarder sur la réalisation, la mise en scène, incroyable. La production y est allée fort et le résultat est époustouflant. Je ne connais rien en stratégie militaire, mais je trouve que les scènes de combat sont réalistes (parfois rendues plus courtes pour la télévision par rapport à la réalité, les impératifs de durée d’épisode ne permettant pas de les éterniser). Le téléspectateur est immergé au coeur de l’action, comme s’il était lui-même un des soldats. Il y a une telle précision, maîtrise dans la capture des déplacements des soldats, des échanges de coups de feu et des explosions des obus. Cette précision se retrouve dans les décors : villages en ruines, forêt de Bastogne, camp de concentration (jusqu’à l’allure squelettique des prisonniers et les charniers). Tous ces éléments confèrent à la série une grande force : pour moi, c’est une des plus belles séries.

 

band2

 

On pourrait se poser la question : est-ce que Band Of Brothers glorifie l’armée américaine ? Il doit y avoir un petit peu de cela tout de même (volontairement ou non). Cependant, cette idée vient en dernier, voire pas du tout à l’esprit (je me la suis posée bien des années après la première diffusion en France). A chaque fois que je regarde cette série, je suis avant tout saisie par le retour sur ce pan de l’Histoire et la qualité de la réalisation. C’est d’abord un hommage et un travail de mémoire. On suit des hommes qui se sont battus pour mettre fin à cette guerre. On admire leur bravoure, leur sens de la fraternité quand ils doivent supporter le froid et les bombes alors qu’ils sont dénués de tout et perdent leurs camarades. Cela nous donne à réfléchir quand on sait que beaucoup d’entre eux étaient très jeunes et qu’ils se sont portés volontaires. Le monde a bien changé depuis : les générations d’aujourd’hui baignent dans l’insouciance, ont des désirs matériel (parfois futiles…).
On salue ces hommes et on est également écoeuré par ce chaos mondial orchestré par la folie et cruauté d’une poignée d’individus. En cela, l’avant-dernier épisode sur la découverte des camps est le plus dur, choquant de tous les épisodes. Cette découverte occupe le tiers de l’épisode, mais comme je le disais plus haut, le soin apporté à la reconstitution est tel que cela suffit pour nous imprégner de la barbarie des hommes.

 

J’aime le fait d’avoir vu la Easy Company dans différents contextes : l’entraînement à Toccoa pour la préparation aux futures opérations ; le front en Normandie, aux Pays-Bas et en Belgique ; puis la fin de la guerre où les hommes redécouvrent les joies d’un monde sans combats (saisissant contraste entre le paysage idyllique en Bavière et les champs de bataille). J’aime aussi qu’on ait suivi la Easy dans sa collectivité, ce qui, parfois, fut un peu difficile, étant donné le grand nombre de soldats : combien de fois me suis-je retrouvée perdue parmi les noms. Un suivi collectif reposant plusieurs fois sur le point de vue d’un membre (Richard Winters, Carwood Lipton, Albert Blythe, le doc…), donnant l’occasion d’une plongée intimiste, d’un regard sur les conséquences (physiques et psychologiques) d’une telle épreuve.

 

band3

 

Quid des allemands ? Bien que l’un des protagonistes cite une phrase d’un journal catégorisant les allemands de « mauvais », il y a une volonté dans Band Of Brothers de ne pas stigmatiser ce peuple. Certes, en période de bataille, les soldats d’en face sont les ennemis, on a envie de les détester et de leur rendre la monnaie de leur pièce. Avec le recul, on se rend compte que ces soldats allemands faisaient eux aussi leur devoir (les SS n’entrent pas dans mon propos). Ils n’étaient pas si différents des autres soldats (américains, britanniques ou autres) : ils avaient une famille, un métier avant le conflit. Les vétérans le disent bien : ils partageaient certainement des points communs et dans d’autres circonstances, ils auraient pu être de très bons amis. Le monde a voulu que dans les années 1940, ils soient ennemis et s’entretuent.

Le discours de l’officier allemand montre le parallèle entre ses hommes et lui et les armées alliées : chaque clan s’est battu avec honneur et courage, a surmonté soudé les pires épreuves. Le capitaine Winters hésite avant de tuer le jeune soldat allemand. Il le fallait parce que c’était soit lui, soit ce soldat, mais on voit bien que le soldat n’est qu’un petit jeune qui aurait pu vivre une belle vie mais s’est retrouvé piégé dans un contexte politique et historique. La remise du Luger de l’officier allemand à Winters, la discussion entre le soldat US et le soldat allemand au poste de garde symbolisent la fin du conflit, le partage de valeurs (respect entre soldats), le dialogue entre deux anciens ennemis.

Je vous propose de regarder la mini-série Generation War qui repose sur le point de vue de soldats allemands, très intéressante. D’une part, parce qu’on suit de jeunes berlinois pris dans la tourmente de cette guerre : d’abord confiants et exaltés par les promesses d’un monde meilleur, ils découvrent l’horreur du front et de l’âme humaine. D’autre part, parce que c’est une production allemande.

 

Pour résumer :
Band Of Brothers : une magnifique série, un superbe travail de réalisation, un très bon équilibre en scènes de bataille, moments de repos des soldats et témoignages d’évènements (découverte des camps, rasage du crâne des femmes ayant eu une liaison avec des allemands…).

 

Et vous, qu’en avez-vous pensé ?

Sériecalement vôtre,
VK

23 mars 2014

BROADCHURCH, SAISON 1

 

Broadchurch4

 

Comme beaucoup d’entre vous certainement, je me suis laissée tenter par l’expérience Broadchurch, à la vue des bandes annonces de France 2 et d’échos positifs lus par ci, par là. Impossible de regarder cette série sans être subjugué par la mise en scène, le jeu de lumière, l’alternance entre scènes au ralenti et scènes au rythme normal, la beauté des paysages et la musique. Sur ces points là, Broadchurch est un petit bijou. Les caméras nous promènent dans un petit coin de paradis avec l’aide d’une lumière presqu’aveuglante pour mieux entrer en collision avec la noirceur de l’histoire. Enfin, les acteurs sont parfaits dans leur jeu.

 

En y réfléchissant bien, Broadchurch présente une intrigue policière plutôt classique, je pousserai même jusqu’à l’extrême en disant qu’il n’y a rien de formidable. Les étapes de son traitement sont classiques, elles aussi. On part en effet d’un crime choquant qui ébranle toute une petite communauté jusqu’alors soudée et paisible. Ensuite viennent les doutes sur plusieurs protagonistes : chacun cache un secret plus ou moins lourd derrière une vie rangée. Arrive la révélation de l’identité du coupable qu’on pouvait soupçonner (une de mes hypothèses vers le deuxième tiers de la série) car c’était le seul à ne pas avoir été inquiété par les scénaristes. D’ailleurs, le mobile du meurtre n’a rien de nouveau. La victime connaissait bien son bourreau, celui-ci faisant partie de son cercle proche : ceci reste commun. Ces différents éléments s’installant avec lenteur. C’est un leitmotiv qu’on rencontre dans pas mal de séries : un endroit paradisiaque qui vole soudainement en éclats à cause d’un crime violent et incompréhensible, puis se transforme en boîte de pandore des bassesses, hypocrisies de l’âme humaine.
La pédophilie est également un thème récurrent. Peut-être trop d’ailleurs dans le sens où on aurait pu utiliser d’autres thèmes sombres, néanmoins, pourquoi pas, car la série a présenté différentes manifestations de cette perversité. Toujours est-il que ce thème se retrouve dans d’autres fictions (Top of The Lake par exemple).

 

Là où Broadchurch est intéressante, c’est dans sa mise en scène qui lui confère une beauté et un charmé indéniable. L’autre intérêt réside dans sa façon de s’attarder sur les conséquences de la perte de Danny sur sa famille et sur la communauté. Bien qu’il y ait eu le meurtre, la découverte du corps, la perte met du temps à s’imprégner dans l’esprit de la famille. Elle prend « pleinement conscience » de la réalité une fois qu’elle sait qui a tué Danny et que l’enterrement a eu lieu. Jusqu’alors, le fait de ne pas connaître le coupable et de ne pas avoir mis en terre Danny semblait rendre ce décès brutal irréel. Il le devient une fois les circonstances éclaircies. C’était intéressant de voir cette famille flotter pendant tout le long de la série avant de se lâcher.
En outre, j’ai apprécié cette idée d’introduire une nouvelle grossesse et de voir la réaction des parents face à cet heureux évènement qui coïncide avec un drame : le sentiment de culpabilité, l’impression de remplacer un enfant perdu par un autre, la peur de ne plus être à la hauteur.

 

Broadchurch3

 

L’affaire n’épargne pas non plus les habitants de la station balnéaire : le choc et l’incompréhension d’un tel acte précèdent une suite de suspicions, de rumeurs qui mettent le feu aux poudres. Le dégoût et la haine  s’emparent de la collectivité qui condamne sans procès celui qui est l’objet de ces rumeurs. Même si elles sont véridiques pour une partie de l’histoire, Broadchurch montre bien qu’il suffit de peu pour qu’on en vienne à juger et vouloir punir quelqu’un sans chercher à avoir sa version des faits, approfondir l’histoire pour en saisir tous les tenants et aboutissants. Les chasses aux sorcières arrivent très vite.
Oui, le vendeur de journaux a eu une liaison avec une mineure, ceci est tout à fait répressible, mais on découvre plus tard que cette liaison a abouti sur une autre histoire qui s’est terminée en drame familial. Au dégoût initial pour ce genre de personnage, on finit par le regarder autrement quand on apprend qu’il a par la suite perdu toute sa famille.
En réalité, on est tous ambivalent : une part d’ombre (plus ou moins discutable) côtoie une part de lumière. Ceci s’applique aussi bien aux personnages que l’on range dans la catégorie des personnages douteux : le vendeur de journaux, Susan, qu’aux personnages considérés comme étant les gentils : Alec Hardy, Mark Latimer, pour citer des exemples. Quelle que soit son évolution, l’homme est un mélange d’arômes. 

 

Cette ambiguité n’est pas automatiquement visible, et la série l’a subtilement démontrée. On ne connaît jamais vraiment quelqu’un, qu’il soit un ami, un parent, un voisin. La pédophilie est fortement présente : le vendeur de journaux, le mari de Susan, le mari d’Ellie Miller. Personne ne connait leur histoire. C’est le meurtre de Danny qui déclenche tout : sans cet évènement, la vie aurait continué sans que personne ne devine ces secrets sombres. J’ai trouvé très intelligent de mettre en parallèle la situation de Miller avec celle de Susan. Au début, Miller critique Susan : pour Miller, Susan aurait du se rendre compte de la nature de son mari. Puis coup de théâtre, Miller vit cette situation avec son propre époux. Or, elle-même n’a rien vu. Et elle-même est critiquée par la mère de Danny qui lui demande comment elle a fait pour ne rien voir.
Cette question est compréhensible et tout à fait naturelle : comment peut-on ne rien soupçonner d’une personne avec laquelle on vit depuis des années, qu’on connaît intimement ? Sauf que la réponse à cette question est loin d’être évidente. On peut le sentir et on peut très bien aussi ne rien sentir, non pas parce qu’on ne veut pas voir, qu’on n’est pas intelligent, mais simplement parce qu’il est impossible de l’envisager, et on se retrouve totalement démuni quand la vérité éclate. On le voit ici avec Susan, Ellie, et également la mère de Danny. Elle aussi pose la question à Ellie, cependant, elle aussi n’a pas vu que son mari avait une liaison. Par ces face-à-face et renversements de situation, Broadchurch nous fait réfléchir sur ce thème du « quand un proche a un secret, on doit le savoir ».

 

Broadchurch2

 

Passons maintenant à la relation Alec Hardy / Ellie Miller que j’ai trouvée excellente, de même pour leur personnalité. Les deux n’étaient pas faits pour travailler ensemble mais y arrivent finalement. Hardy est le flic de la grande ville, rompu aux enquêtes d’envergure. Il débarque dans un trou paumé, méprise ces habitants de ce genre de patelin où tout le monde se connaît, s’épie, où tout le monde paraît tout beau, tout gentil, mais où en réalité n’hésiterait pas à renier son prochain au moindre petit écart de conduite. Hardy n’est pas dupe, il est conscient que n’importe qui peut être le coupable. Il est habitué aux enjeux des enquêtes criminelles et peste contre la police de Broadchurch loin d’être familière de ce genre d’affaires. Il peste  contre Miller qui est tout son contraire. Cette dernière veut voir la bonté en chacun des habitants, plus généralement, a confiance en l’être humain. Elle vit dans une sorte d’innocence. Elle ne manque pas cependant de caractère : ses répliques piquantes à destination de Hardy apportent une grande touche de légèreté.
Au cours de l’enquête, chacun des deux évolue : Miller perd ses illusions de bonté de l’âme humaine tandis que Hardy se rachète de son précédent échec sur le meurtre de Sandbrook (et on en revient au fait que chaque protagoniste cache quelque chose : pour Hardy, c’est cette blessure de ne pas avoir pu arrêter un assassin), devient plus conciliant envers Miller et la soutient dans l’épreuve qu’elle traverse. A noter également ces scènes très fortes dans lesquelles Miller apprend la vérité et déverse sa colère sur son mari : Olivia Colman était incroyable.

 

Quant à la saison 2 qui, aux dernières nouvelles, se précise : personnellement, je ne suis pas très emballée. Je peux tout aussi bien me tromper. Cependant, à l’heure actuelle, j’ai été satisfaite de cette saison 1. Pour moi, Broadchurch est, à la base, une mini-série. Elle est complète, se suffit à elle même : il y a un début, des péripéties et une conclusion nette et propre. Elle n’a pas besoin d’un approfondissement qui aurait le danger de nuire à la qualité de cette saison 1.
Où se déroulerait la saison 2 ? Si à Broadchurch, de quoi parlerait-on ? Un second meurtre serait répétitif et on tirerait de ce nouveau cas qu’il ne fait pas bon côtoyer Broadchurch. Présenter l’après Danny Latimer serait une possibilité, mais de quoi discuterait-on ? Je trouve que la première saison a fait le tour de la question, qu’ajouter de plus ? En outre, n’oublions pas qu’en premier lieu, Broadchurch est un polar, pas une étude de moeurs… Même combat si on suit la famille Miller dans sa nouvelle vie… Faire une deuxième saison dans une autre ville que Broadchurch me paraîtrait incongrue : garderait-on Broadchurch en titre alors que l’action s’y déroule ailleurs ? (à la manière du Dakar qui a déménagé en Amérique du Sud…). Et ressortir les mêmes ficelles scénaristiques nous mettrait en face d’un déjà vu bien connu.

 

Et vous, qu’en avez-vous pensé ?

Sériecalement vôtre,
VK

13 mars 2014

CRIMINAL MINDS, EP. 200

La kidnappée, la revenante et le tortionnaire…

(diff US, avec SPOILERS)

 

Criminal Minds rejoint le prestigieux club des séries ayant atteint les 200 épisodes. Mes réactions : (1) c’est fantastique !, (2) que le temps passe vite !, avant de souhaiter un bon anniversaire à la série (chiche rendez-vous au 300ème épisode^^, je ne dirai pas non). Bien sûr, l’arrivée de ce volet n’est pas passé inaperçu parmi les fans, et surtout parmi les fans du personnage d’Emily Prentiss (dont moi). Bien avant la diffusion du 200, les amoureux de cette série avaient été abreuvés de photos de tournage, d’interviews du cast & crew. Toutes ces sources d’information nous avaient entraînés dans de longs débats, entre excitation, doutes, élaboration d’hypothèses en tout genre (je plaide coupable^^). Avec le retour assuré de Prentiss le temps de ce chapitre, j’attendais ce 200 avec impatience. Car quand on savait que JJ allait être kidnappée, que cet enlèvement ferait écho à son année au State Department et au nouveau Section Chief Cruz, et que Prentiss allait venir à la rescousse, on attendait l’épisode du siècle. En tout cas, on nous l’avait vendu tel quel. Seulement, qu’en serait-il concrètement ?

Et bien, cet épisode a déchiré sa race !!, pour employer un langage familier. Vraiment. JJ n’est pas mon personnage favori, mais il faut le reconnaître : cet épisode JJ centric fera partie des meilleurs de la série. Un épisode incontournable (la preuve, je l’ai regardé deux fois en deux jours^^).

 

CM3

 

Premièrement, tout fan en a rêvé et les scénaristes l’ont fait : un des héros se fait torturer dans les règles de l’art.
On a vu, au cours des saisons, des victimes subir les violences d’unsubs pervers, mais on n’avait pas vu les héros être eux-mêmes à la place de ces victimes. Si, on a eu un Reid drogué par Tobias. Depuis, aucun des personnages n’avait été en situation critique et entre les mains d’un bourreau. Prentiss avait beau avoir été retenue prisonnière par Doyle, elle n’avait subi pour seule torture qu’une gravure de tatouage, c’était trop « modeste ». Avec JJ, et aussi Cruz, c’était totalement différent. On a vu de véritables séances de torture : jets d’eau, suspension en l’air avec des chaînes, électrocution, torture psychologique, le tout mené par un spécialiste du domaine (comprenez un ancien interrogateur de l’armée irakienne). Bref, c’était parfait. A me lire, vous allez me prendre pour une personne cruelle, mais je vous rassure, c’est uniquement pour la fiction. Et puis, ne sommes-nous pas en train de parler d’Esprits Criminels ? Nous ne sommes pas dans les bisounours, pardi !

Deuxièmement, on a eu droit au retour d’Emily Prentiss.
Quand bien même elle se trouve à des milliers de kilomètres de DC, elle est toujours rattachée à l’équipe. La voir dans son bureau, en mode « reine veillant sur son domaine » était top. De même la voir en action en sautant sur Hastings nous rappelait à quel point cette femme était une femme d’action. C’était une bonne chose de ne pas cantonner son retour à une participation passive dans l’enquête (ça aurait été frustrant, au vu de son passé, son caractère). Par ailleurs, on a eu droit à un petit retour sur l’affaire Doyle lors d’une belle scène de complicité entre JJ et Emily, à l’époque où Emily était amenée à son nouveau lieu de résidence. Enfin, ce retour était un joli clin d’oeil à l’épisode 6*18 : JJ était revenue pour aider l’équipe à trouver Emily alors qu’elle-même se trouvait à des milliers de kilomètres, et aujourd’hui, c’est Emily qui vient en renfort pour localiser JJ. Cela démontre que l’équipe est très soudée, quelles que soient les évolutions de carrière de ses membres.

Troisièmement, l’épisode était palpitant.
Aucun temps mort. De l’action, des explosions, des échanges de tirs, des moments d’émotion, des confrontations bureaucratiques. Un bon dosage entre scènes de recherche, scènes de torture, scènes avec Emily et flashbacks. L’épisode était dense, peut-être avait-on trop d’informations en même temps, mais en définitive, il était tellement bien réalisé et écrit qu’on ne s’ennuyait pas une seconde. On oscillait sur une palette d’émotions : stress (retrouvez vite JJ !), rires (les profilers « gentiment » refoulés vers la sortie par les agents de sécurité), nostalgie (Prentiss, la scène JJ/Prentiss dans le jet), la colère (contre la dame rembarrant Hotch, contre Hastings), tristesse (la perte du bébé), la joie des retrouvailles au bar.

On va terminer cet éloge avec la performance de AJ Cook : elle était tout simplement formidable.
Très beau jeu, aussi bien dans les scènes de torture que dans les séquences d’émotion et la course-poursuite avec Hastings. Parfait. Le personnage de JJ a sacrément changé depuis le temps où elle se contentait de courtes apparitions pour parler à la presse. Là voilà devenue profiler, badass et mère de famille.

 

CM5

 

A présent, attardons-nous sur d’autres éléments. On notera un certain parallèle entre l’histoire JJ vs. Hastings et Emily vs. Doyle. Il s’agit davantage de clins d’oeil (volontaires ou involontaires) puisque les contextes de ces deux histoires sont assez différents pour qu’on puisse les désigner comme copies. Néanmoins, on ne peut pas s’empêcher d’y penser. Emily, ayant un nouveau poste, revient épauler le BAU pour sauver JJ ; dans la saison 6, c’est JJ, dans une nouvelle affectation, qui revient illico soutenir le BAU dans la recherche de Prentiss. Elles apprennent le problème de l’autre alors qu’elles officient en dehors des Etats-Unis. Toutes les deux sont retenues prisonnières. Toutes les deux sont violentées. Le temps est compté pour toutes les deux. Une affaire de terrorisme est liée à la mésaventure des deux héroïnes : tantôt un terroriste irlandais, tantôt des membres d’Al Qaïda. A cela s’ajoute une participation à une mission top secrète et donc une task force : équipe d’Interpol, équipe FBI/CIA au Moyen-Orient. Dans les deux cas, un ancien collègue s’avère être un traître : Jeremy Wolfe / Michael Hastings. On remarque aussi une coupure de courant quelques instants avant l’arrivée des renforts et une blessure au niveau du ventre causé par un objet coupant (Emily / Cruz).

 

CM1

 

Le seul point faible assez perturbant de cet épisode réside dans la légitimité de JJ à rejoindre la task force de Matt Cruz. Je ne titillerai pas sur ce point s’il n’avait pas été aussi déterminant. En effet, rappelons qu’il est à l’origine de tout.

On se souvient que JJ, à l’époque, n’était qu’agent de liaison. Agent du FBI, oui, mais seulement agent de liaison. Elle n’avait aucune expérience en tant que profiler ou membre d’une autre task force pour des opérations spéciales. Et puis un jour, elle s’est retrouvée mutée au Moyen-Orient, zone dangereuse, et de surcroît, sur une mission ultra confidentielle et périlleuse de traque de terroristes d’Al Qaïda !!! Le genre de mission qu’elle n’avait jamais faite avant. Pour moi, c’est vraiment un virage extrême. D’agent de liaison donnant des conférences de presse, accueillant les familles de victimes, JJ devient chasseuse de terroristes au sein des forces spéciales ?!? On passe d’un extrême à l’autre, c’est incohérent. Vous m’objecterez qu’à la base, JJ établissait un contact avec la femme du terroriste, par conséquent, son ancien job lui donnait la légitimité pour le faire. Ou la raison bateau : JJ étant une femme, elle mettrait la prisonnière en confiance plus rapidement qu’un homme. Soit. Alors, quid de Strauss ? Ce n’est pas une femme, peut-être ? N’aurait-elle pas pu briser la glace ? Elle n’est quand même pas aussi rigide…

Ensuite, je ne comprends pas pourquoi JJ a continué aussi longtemps sur la mission et pourquoi elle est devenue l’un des garants des codes pour Integrity. Surtout, qu’est-elle allée faire dans ce convoi alors qu’elle était enceinte ?? J’aurais vu un autre profil être affecté sur cette mission : une personne ayant des compétences en négociation + ayant déjà été membre d’une task force + parlant arabe (ou au moins combinant deux de ces caractéristiques). Il faut un début à tout, d’accord, mais dans ce cas, le rôle de JJ aurait du s’arrêter à l’interrogatoire de la femme, pour une première mission de cette envergure. Même Strauss a contribué ponctuellement à la mission (ce que laisse supposer son absence au fur et à mesure des flashbacks). A l’inverse, une personne comme Emily aurait été plus adaptée pour cette mission (je ne dis pas ça parce que j’aime ce personnage, mais son profil me serait apparu comme une évidence). Pour une première mission, JJ aurait du avoir un rôle d’observateur et être confrontée au terrain dans une seconde mission. C’est vraiment la seule limite que je retiendrai pour cet épisode, excellent sur les autres points évoqués plus haut.

 

Et vous, qu’en avez-vous pensé ?

Sériecalement vôtre,
VK

Publicité
Publicité
27 février 2014

CRIMINAL MINDS, SAISON 8

 

CM 1

 

Si vous êtes fan de la série (ou tout du moins, la suivez régulièrement), il ne vous aura pas échappé qu’elle a récemment franchi le cap du 200ème épisode ! On nous avait promis un grand épisode, alors évidemment, je ne l’ai pas loupé. Toutefois, avant de m’étendre sur celui-ci, je vais d’abord faire un retour sur la saison 8.

J’ai l’impression que cela fait un bail que j’ai visionné cette saison et ce, de façon un peu chaotique, je dois dire. J’ai essayé de suivre la diffusion US, et puis faute de temps, j’ai du ralentir la cadence et je me suis contentée de quelques épisodes par ci, par là, avant de rattraper ceux manqués avec la diffusion de TF1. Résultat : j’ai regardé cette saison dans le désordre… Néanmoins, sur certains aspects, ce n’est pas très grave.

 

Qu’ai-je pensé de cette saison 8 ? J’étais sortie déçue de la 7 que j’avais trouvée moyenne. Les enquêtes étaient correctes, classiques, avec cependant quelques exceptions. Brièvement, ma passion pour CM avait connu un coup de mou. Le départ de Paget Brewster (Emily Prentiss) n’avait pas arrangé les choses, et je doutais de ma capacité à tenir pendant la huitième saison.
Devinez quoi ? J’ai bien aimé cette saison 8 ! Les affaires étaient, dans la globalité, intéressantes et dignes des affaires qu’on avait pu suivre dans les premières saisons de Criminal Minds. Il y avait cette touche des débuts de la série qui faisait que l’épisode était rythmé, tendu, que l’unsub était terrifiant à souhait ou touchant. On écrivait une nouvelle page avec cette saison 8.

L’épisode des fanatiques de jeux vidéos forçant des lycéens à « participer » à un jeu vidéo grandeur nature, celui avec le jeune homme passé dans une espèce de camp de rééducation pour « remédier » son homosexualité, celui avec l’unsub coupant la jambe de ses victimes, celui avec les marionnettes, l’épisode où Reid perd sa petite amie, et celui où le tueur adepte de l’automutilation fait croire qu’il est un prisonnier (même si je n’ai pas saisi ce qui le poussait à tuer) ont particulièrement retenu mon attention. L’épisode que j’ai sans conteste moins aimé est celui dans lequel Hotch retrouve son frère, tout simplement parce que je n’y ai rien compris : qui a empoisonné qui et pourquoi, et qui a piégé les bouteilles de vin ?? Par contre, contente d’avoir revu Sean, mais triste de voir qu’il n’a pas pu réaliser son rêve.

 

CM 2

 

A présent, entrons un peu plus sur les deux évènements qui ont marqué cette saison 8 : l’arrivée du nouveau personnage d’Alex Blake et le mystérieux unsub espionnant l’équipe.

En ce qui concerne Alex Blake, et bien, je n’ai pas vraiment accroché à ce personnage. Déjà parce que je l’ai trouvée un peu sèche et hautaine dès son arrivée, et aussi parce qu’on apprenait pas mal d’informations sur elle dès le premier épisode. Ensuite, au cours de la saison, le feeling n’est pas passé. Je n’ai rien contre la personne qui l’incarne, évidemment, c’est juste avec le personnage. Voyez-vous, je m’étais habituée à Ashley Seaver (et je n’étais pas satisfaite de la façon dont son personnage était parti), mais Blake, je n’y suis pas encore arrivée. Je ne la déteste pas, je n’en suis pas fan. Elle a juste rejoint l’équipe.

 

En ce qui concerne le mystérieux unsub ciblant l’équipe, je ne vais pas y aller par quatre chemins : cette intrigue fut une déception, sur sa fin. J’étais à fond dans cette histoire : savoir que le BAU était en danger, qu’un individu machiavélique préparait un plan diabolique pour l’atteindre m’excitait. Quand j’ai vu le season finale, ce fut la désillusion. Pourquoi n’ai-je donc pas aimé ? Voici les raisons :

 

CM Hamill1/ La façon dont le méchant bonhomme meurt :
Aussi facilement piégé comme un débutant ?? Et surtout, après tout ce qu’il a entrepris : suivi des profilers, manipulation d’un homme condamné injustement, prise des empreintes de Derek, infiltration dans le bureau même du BAU, etc. ?? C’est quoi, cette fin ?!? Ce type était censé être un expert en biochimie, piraterie informatique et autres domaines, et il se fait avoir comme ça, dans sa propre cachette ?!?!? Non, ce n’est pas logique. C’est un peu comme Doyle l’impitoyable guerrier et terroriste qui a échappé à toutes les agences internationales qui s’en va à cause d’une balle perdue, alors qu’il est menotté et à genoux comme un vulgaire voleur de patates. Des histoires qui se terminent en pétard mouillé… La question que j’aimerai me poser est : cet agent est-il  vraiment mort ? Si la réponse est non, là, ça pourrait être intéressant (même si je n’y crois pas trop…).

 

2/ La nature de la vengeance :
Dès le premier épisode de la saison, en voyant les photos des agents du BAU à la fin du cas, on ne pouvait s’empêcher de se demander pourquoi Blake faisait partie des cibles. En effet, Blake venait à peine de rejoindre l’équipe alors que les autres membres travaillaient ensemble depuis des années. De plus, Alex n’avait pas encore rencontré Garcia et Morgan (pour rappel, ils étaient à Londres avec Emily). En conséquence, pourquoi viser Blake la nouvelle au même titre que les autres alors qu’elle n’avait pas encore travaillé avec certains d’entre eux ?

Soit l’unsub visait Blake et dans ce cas, il s’intéresserait à ses collègues (pour les utiliser comme moyen de pression). Dans cette hypothèse, la photo de Blake prendrait plus d’importance parmi les autres (sa photo au centre et les autres autour, en cercle, par exemple). Soit l’unsub visait le BAU, mais pourquoi en vouloir au tout nouveau membre ? Ou tout du moins, disposer sa photo sur le côté, les sujets principaux étant les autres. Dès ce premier stade, quelque chose n’allait pas.

Les diverses scènes disséminées au cours des épisodes étaient alléchantes pour la mise en place de la vengeance ultime. Puis on découvrait que l’unsub, John Curtis, n’était autre qu’un agent du FBI, réponse logique. On pouvait soupçonner un tel profil en regardant de plus près à son mode opératoire : qui aurait été en mesure d’accéder aux rapports du BAU et donc, aux moindres détails des cas traités ? C’était forcément un individu qui pouvait avoir un accès direct ou indirect, qui était dans la possibilité d’approcher le FBI sans éveiller les soupçons. Ainsi, soit il faisait partie du FBI (agent ou personnel administratif), soit il faisait partie d’un autre corps des représentants de l’ordre/de l’Etat (police, autre agence fédérale). A un moment, j’avais soupçonné l’agent Anderson (je vois le mal partout…), le type toujours discret auquel on ne prête pas attention et qui se révèle être un psychopathe^^. Revenons à Curtis. C’était un agent du FBI profondément blessé dans son ego à cause d’une affaire sur laquelle Blake et Strauss avaient travaillé et qui avait discrédité à la fois Blake et Curtis. Pour ne pas faciliter les choses, Strauss n’était pas étrangère à cette « destruction » de carrière.

Là, on comprenait mieux pourquoi Blake faisait partie des cibles. Et on se demandait pourquoi Curtis en voulait personnellement au reste du BAU. Ses membres ne lui avaient strictement rien fait, donc pourquoi se venger d’eux ? D’ailleurs, si mes souvenirs sont bons, le BAU, pris en tant qu’institution, ne lui avait rien fait non plus : elle n’avait pas refusé une quelconque candidature de Curtis à la rejoindre, n’avait pas établi de profil négatif de lui, donc pourquoi en vouloir à ce département ? En réalité, les deux cibles les plus importantes pour Curtis étaient Alex Blake et Erin Strauss car elles étaient avec lui sur cette affaire qui avait stoppé net son ascension sur l’échelle sociale du FBI. Alors, pourquoi aucune photo de Strauss sur les murs (en tout cas, je n’en ai pas le moindre souvenir) ? Pourquoi tuer Strauss aussi rapidement dès le début du season finale ? On aurait pu s’attendre à ce que Curtis kidnappe Strauss et Blake, les fasse payer pour l’humiliation qu’il avait subi, ceci aurait été plus naturel. Et non pas éliminer Strauss si tôt et vulgairement, après s’être fatigué à épier Hotch, Rossi, JJ, Morgan, Reid et Garcia. Quant à l’empoisonnement de Rossi, j’ai envie de dire : c’est tout ??

En conséquence, cette histoire de vengeance comportait des éléments incohérents/pas assez exploités alors que Curtis avait tout d’un psychopathe redoutable. J'attendais plus. Qu'un membre soit accusé de meurtre, que l'équipe se fasse manipuler et se plante sur une affaire orchestrée par Curtis, que des membres se retrouvent dans une position délicate à la suite du kidnapping de leurs proches...

 

CM straussEnfin, quelques mots sur Erin Strauss : dans ses premières apparitions, ce personnage n'attirait pas du tout la sympathie. Elle était la bureaucrate coincée dans ses principes bureaucratiques et cherchant à mettre des batons dans les roues du BAU. Elle était en cela l'ennemi de nos héros, mais en définitive, on aimait ces moments de confrontation Strauss/BAU. Parce que si, à première vue, elle empêchait les profilers de s'engager dans des actions nécessaires et urgentes, elle était aussi là pour les éviter de faire n'importe quoi à leur guise. Il fallait un encadrement car quand les héros commencent à outrepasser les règles, et ce, même quand cela serait compréhensible, ce n'est pas forcément une bonne chose. Un héros ne peut pas faire ce qu'il veut quand il veut, il doit se montrer responsable. Strauss remettait l'équipe à sa place, et ses rappels étaient justifiés. Au fur et à mesure, Erin a montré ses fêlures et on s'est attaché à elle. Elle va me manquer.

 

CM MaeveOn va maintenant terminer sur une note positive, bien que son contenu ne se soit pas terminé sur un happy end à l’écran. Il s’agit de l’histoire entre Reid et Maeve. Une histoire d’amour à la fois étrange, très touchante et tragique. Etrange dans la mesure où elle s’est développée au travers de conversations téléphoniques. Néanmoins, on ne pourra pas lui reprocher de ne pas être originale. Touchante dans la personnalité, l’innocence des deux âmes soeurs. Entendre Reid dire qu’il n’a pas besoin de voir Maeve car à ses yeux, elle est déjà la femme avec la plus belle âme était loin d’être gnan gnan. Au contraire, c’était attendrissant, sincère. Cette relation, cette séduction reposait sur la connexion intellectuelle, le dialogue, et non pas sur la rencontre charnelle, l’étalement de richesse intellectuelle, matérielle. Il y avait une telle simplicité, complicité. Enfin, cette relation était tragique dans la perte pour Reid de l’être aimé. C’était vraiment trop injuste pour Spencer… Pour une fois qu’il avait trouvé l’amour… On finirait par croire que l’amour est un poison mortel pour les compagnes/compagnons des agents du BAU : après l’ex de Hotch exécutée par Foyet, le décès de l’ex de Rossi, au tour de Reid de perdre Maeve de façon brutale…

 

Bilan de cette saison : de bonnes enquêtes, une intrigue moyen-terme bien partie mais dont la conclusion n’était pas un bouquet final.

 

Et vous, qu’en avez-vous pensé ?

Sériecalement vôtre,
VK

8 février 2014

PERSON OF INTEREST, EP. 3*10

L'heure de la vengeance a sonné...

(diff US, avec SPOILERS)

 

POI 2

 

Après les chocs subis au cours du neuvième épisode, on aurait pu s’attendre à une redescente d’adrénaline, à un calme après la tempête. Il n’en est rien du tout. L’épisode 10 de cette saison 3 abordait le thème de la vengeance, du ressenti et du changement face à un évènement traumatisant.

 

L’introduction, toute en musique et images, résumait bien la situation et la croisade de John. A noter que j’aurais préféré voir davantage l’enterrement de Carter, par exemple, voir le pli du drapeau et sa remise à son fils, et voir aussi la police/la ville saluer ce qu’elle a fait. On a un peu l’impression que Carter est enterrée à la va-vite et que finalement, elle a beau avoir joué un rôle essentiel dans la chute de HR, tout le monde s’en fiche. Je n’exige pas non plus une cérémonie en grande pompe à sa gloire avec pose d’une statue à son effigie ! Une mention de son rôle dans la presse aurait été satisfaisante (ou alors je ne l’ai pas vue…).

 

La chose la plus importante dont j’aimerai parler est le jeu de Jim Caviezel. J’avais déjà remarqué qu’il était excellent, mais là, dans cet épisode, il l’a une nouvelle fois magnifiquement prouvé. Cet homme a une telle façon de faire passer la détresse, le désir consumant de vengeance jusqu’au point de renier tous ses principes, la douleur de son personnage rien qu’à travers son visage. Les paroles n’étaient pas nécessaires, seuls le look (une barbe de trois jours), le regard (de chien battu), l’attitude (et je me lance dans ma vendetta sans foi ni loi) de John suffisaient. Caviezel était juste hallucinant.



Le quatuor Finch-Root-Shaw-Fusco était intéressant à voir à l’oeuvre, et surtout le trio Root-Sahw-Fusco dégommant tout sur son passage. Un moment digne des plus grands films de bastons à foison où les héros casse-cou s’en donnent à coeur joie. Sur un forum dédié à Person Of Interest, un membre avait nommé ce trio « Le repenti, la brute et la psychopathe ». Finch, plus dans la négociation, disait les mots justes pour toucher John et le convaincre d’arrêter son massacre.

 

POI

 

Peut-être que le décès de Carter est lié à la multiplication des personnages et des divers intrigues sur le moyen/long terme, je n’en sais rien. Toujours est-il qu’à part voir Root et sa relation bizarre avec la Machine, et surtout Root tourner en rond dans une cage, et un Fusco presqu’invisible depuis un certain temps, à un moment, il fallait faire quelque chose. Pour Carter : clore le chapitre HR. Pour l’invisibilité de Fusco, c’était une bonne idée que ce soit lui qui arrête Simmons. Reese aurait très bien pu le faire, mais après toutes ses blessures, tous ses combats, il fallait qu’il s’arrête. Le pauvre, il ne peut pas porter toute la misère du monde sur ses épaules. Et qui d’autre que Fusco pour mettre la main sur ce flic ? C’est d’ailleurs une très bonne façon de boucler la boucle et de donner un rôle important à Fusco dans ce combat contre HR.


Pourquoi ?
Parce que Fusco est un ancien ripou, mais il s’est détourné de cette activité. Il a choisi (avec l’ « aide » de Reese) de rentrer dans le droit chemin. Donc au flic reconverti de boucler le flic qui a choisi de persévérer dans l’illégalité et par la même occasion, la police lave son linge sale en famille. Parce que Fusco est resté au second plan bien trop souvent (et puis Root et Shaw ont eu leur dose de bagarre !), donc voilà une très bonne occasion de le remettre dans la lumière. Parce que n’oublions pas que Simmons s’en est pris à son fils, donc à Fusco de se venger d’une certaine façon.
Enfin, c’est une bonne chose que Fusco n’ait pas tué Simmons. Non pas que Lionel n’en soit pas capable, mais cela montre une évolution de son personnage par rapport au flashback dans lequel il était prêt à se montrer sans pitié. Il est devenu un autre flic, un meilleur flic.

 

Et pour terminer sur une remarque plus légère : on s’étonne de voir Fusco, main plâtrée, mettre KO Simmons alors que quelques épisodes auparavant, Reese, ancien militaire et agent de la CIA s’il vous plaît !, avait eu bien du mal à se battre contre Simmons…

 

Et vous, qu’en avez-vous pensé ?


Sériecalement vôtre,
VK

15 janvier 2014

PERSON OF INTEREST, EP. 3*09

Le combat ultime...

(diff US, AVEC SPOILERS)

 

Cet épisode et aussi le suivant (3*10) marquent un tournant dans la série : ils sont à la fois la fin et le début d’un chapitre. La fin de HR, la fin de Carter. Le début d’une nouvelle New York enfin débarrassée de ces policiers corrompus qui n’étaient que le haut de l’iceberg et d’une redistribution des rôles et dynamiques entre personnages… La conclusion du chapitre HR arrivait à bon point. Entre HR, Root, Elias et sa bande, et le nouveau groupe fanatique de la protection des données, et toutes les autres intrigues à long terme, cela commençait à faire un peu trop. On risquait de se perdre et de s’ennuyer dans diverses intrigues s’éternisant et perdant de leur force. On voyait HR depuis le début de la série et après plus de deux ans, il fallait y mettre un terme pour se recentrer sur les autres histoires.

 

POI 1

 

Entrons plus en détail dans le 3*09. Honnêtement, il s’agissait d’un épisode assez classique selon les codes de Person Of Interest. En effet, si l’on regarde bien, on avait le schéma général suivant : Reese et Carter doivent garder l’oeuil sur quelqu’un et le groupe est poursuivi par une troupe d’hommes souhaitant les éliminer. En plus détaillé : la personne sur laquelle il faut veiller n’est autre que le boss du HR et les chasseurs ne sont autre que les hommes du HR. Au lieu d’avoir Reese essayant de cacher dans les immeubles de Big Apple et sauver la vie d’un POI face à une horde d’hommes le menaçant, on a Reese, avec Carter, essayant de rester en vie pour amener la tête du HR au FBI. Mais, dans l’ensemble, on a bien le contexte traqués-traqueurs-jeu de cache-cache à travers New York. Bien sûr, pour ne pas déroger à la règle, Reese se balade avec aisance dans les couloirs d’un bâtiment et met KO tous les assaillants (ou alors ceux-ci sont vraiment nuls). Bref, cette partie était correcte. Après tout, pourquoi pas ? Trop de fantaisie (batailles mettant à feu et à sang la ville) aurait sans doute été too much.


Le baiser Reese/Carter était inattendu, voire même choquant. Pas dégoutant, mais étrange, incongru. Pourquoi je dis ça ? Parce que j’ai toujours vu Reese et Carter dans une relation de profond respect mutuel. Ils se ressemblent par leur caractère tête brulée (à des niveaux différents ou le terme déterminé serait plus approprié), leur solitude, leurs blessures de guerre. L’allusion à ces blessures dans la morgue était la bienvenue, histoire de détendre l’atmosphère, si on peut se détendre dans une telle situation. Par contre, le baiser faisait trop « c’est bientôt la fin alors tant pis, je tente ma chance avec ce baiser », un peu comme dans ces films/séries où les deux héros sont grave dans le pétrin et perdent leur temps à s’embrasser au lieu de s’activer à trouver une solution. Cela manquait de sérieux.

 

POI 2

 

La partie avec Fusco était oppressante. J’ai vraiment cru que son fils avait été tué. Heureusement Shaw est arrivée à temps pour le sauver. Je dois dire que le type qui gardait Fusco n’était pas très malin : à sa place, je me serai posée des questions en entendant Fusco remercier mon complice qui vient d’assassiner son enfant. Mais bon, non, aucune réaction…

 

Et bien sûr, comment parler de cet épisode sans s’attarder sur la disparition de Carter ? Elle fut soudaine, pile au moment où on ne s’y attendait pas, au moment où on se disait « c’est fini, elle a gagné, elle reprend son grade de lieutenant ». Certains pourraient préférer une mort survenue au cours d’un échange de tirs avec HR dans la morgue, une disparition sur le champ d’honneur, en pleine action, en plein accomplissement de son devoir de flic. J’ai pensé à cela aussi, mais en définitive, l’option retenue avait de quoi être brutale. Cette soudaineté et la présence de Reese (et Finch, mais surtout Reese) accentuaient le côté tragique de la chose.

 

Et vous, qu’en avez-vous pensé ?

Sériecalement vôtre,
VK

2 janvier 2014

TOP OF THE LAKE



Top of the Lake est une expérience télévisuelle, assurément. Le résultat : satisfaction, déception, métamorphose, nonchalance, émerveillement peut diverger selon chacun, mais on ne ressort pas de Top of the Lake indifférent. La minisérie nous fait voyager dans la magnificence des paysages sauvages de la Nouvelle Zélande. Paradise est un paradis à première vue où on serait bien tenté d’y aller pour échapper à la brutalité du monde, aux problèmes personnels. En réalité, Paradise est un paradis pour mieux cacher l’enfer. Plus le cadre est idyllique, et apparemment, plus les hommes qui y vivent soit ont des secrets, soit sont cassés, soit sont barges, soit sont des pervers.

 

Tout commence avec la disparition d’une fillette de douze ans, rien de choquant jusque là. Ce qui l’est, c’est qu’elle est enceinte ! On se doute donc qu’il lui est arrivé quelque chose de terrible. Qui est le coupable ? Telle est la question. Toutefois, la dimension enquête n’est pas le principal sujet de Top of the Lake. D’ailleurs, si on fait attention au générique et au décor dans la série, on y trouve la réponse (je n’y prêtais moi-même pas plus d’attention jusqu’au moment où ça m’a fait tilt). Ce n’est pas non plus un sujet bâclé. C’est un prétexte pour explorer, accompagner d’autres histoires (et celles-ci accompagnent celle autour de l’enquête). C’est une enquête qui prend du temps, ce qui lui confère un côté réaliste, pour laquelle les autorités ne bénéficient pas de moyens énormes, et non pas une enquête résolue en quarante minutes avec une myriade de gadgets. La mini-série s'attache à poser les éléments.

 

Top of the lake


Pour ma part, je diviserai la série en deux parties. La première, constituée de trois épisodes, m’a moins enthousiasmée que la seconde, les trois derniers épisodes, donc (diffusion Arte). Il se passait plus de choses, il y avait plus d’avancée dans l’enquête dans ces trois derniers épisodes. Les trois premiers paraissaient plus lents. Je ne dis pas qu’il n’y avait rien : il y avait des choses, mais leur développement était moins palpitant que celui des évènements dans les épisodes suivants.

 

Ce qui est intéressant, ce sont les personnalités des différents protagonistes, chacun un peu bizarre à sa façon. Entre le patriarche Mitcham roi de Paradise et aux multiples descendants, violent, caractériel, ambigu ; ses deux fils paumés avec lesquels il « travaille » ; le capitaine de police qui se la coule douce et sort une demande en mariage étonnante (ça m’a frappée^^) ; l’héroïne Robin qui semble être la seule à se soucier de Tui, la disparue, et se trouve à la croisée des chemins ; Tui, jeune fille grandissant au milieu d’hommes peu recommandables ; tous ces hommes peu recommandables qui traînent au bar en pleine journée ; la gourou GJ à la chevelure de sorcière, qui a l’air de planer en permanence (ce personnage ne sert pas vraiment à grand chose, à part lancer des phrases pseudo philosophiques) et ses suiveuses ne sachant pas trop où aller ; il y a vraiment de tout pour faire un monde.
Plus on avance dans cette minisérie, et plus l’on se rend compte que cette nature apaisante n’a rien de quoi apaiser notre âme et nos inquiétudes face à la violence de ce monde.

 

Et vous, qu’en avez-vous pensé ?

 

Sériecalement vôtre,
VK

10 décembre 2013

AVANT-PREMIERE "LEO MATTEI", 4/12/2013

 

DSC02537

 

Ce mercredi 4 décembre, j’ai été invitée à l’avant-première de Léo Mattéï, nouvelle fiction de TF1, qui a eu lieu dans les locaux de la chaîne. La série est intéressante car elle s’articule autour des enquêtes de Léo Mattéï, chef de la brigade de protection des mineurs (et ancien de la BAC). Le personnage est joué par Jean-Luc Reichmann (oui, oui, vous avez bien lu !). Un rôle à contre emploi pour l’homme que nous sommes habitués à voir dans un registre plus léger. Après un cocktail alléchant, direction la salle de projection pour la découverte du premier épisode, en présence de Jean-Luc Reichmann. A noter d’autres invités : l’acteur interprétant Matthis, l’enfant faisant l’objet de la première enquête de Matteï, Pascal Légitimus et des membres d’une vraie brigade de protection des mineurs avec laquelle Reichmann s’est préparé (si j’ai bien suivi…). L’épisode entraîne Matteï sur le cas du jeune Matthis, victime d’un empoisonnement. Qui des parents, de la baby sitter ou des cambrioleurs qui commettaient leur forfait quand Mathis a manifesté les symptômes de l’empoisonnement alors qu’ils commettaient leur forfait est le coupable ?


Quid de cet épisode ? Il s’en sort avec les honneurs. Il est bien, vraiment. L’enquête est prenante, bien ficelée (quoique personnellement, j’avais songé à l’hypothèse du syndrome quand on apprend l’information sur le premier enfant, mais aussi grâce au souvenir d’un téléfilm US, j’étais fière !), il y a du rythme, de l’humour. Les acteurs ont fait du bon travail. Jean-Luc Reichmann s’en sort plutôt pas mal dans ce rôle dramatique de flic. Son personnage a un côté docteur House dans sa façon d’entrer chez les gens pour fouiller leur appartement à la recherche d’indices, sa préférence pour les déplacements à moto, son art d’interrompre ses collègues pour tester une hypothèse qu’il finit par valider lui-même. Il suffit juste de passer outre les prestations de Reichmann dans des registres bien plus légers et on l’accepte (qu’on aime ou pas, c’est une autre question). Après tout, pourquoi ne pas lui accorder le bénéfice du doute pour ce défi ? J’étais dubitative au début, mais me suis laissée prendre au jeu, pour voir. Le seul hic, c’est qu’on a parfois l’impression que Reichmann force un peu le trait : quand il parle de cette voix grave, on dirait qu’il essaie de paraître le plus sérieux possible et donc garde une voix grave. En définitive, ça manquerait presque de naturel. Ses deux subordonnés sont assez sympathiques, il règne un jeu du chat et de la souris bon enfant entre eux (néanmoins, attention à ce que cela ne devienne pas lourd).
Léo Matteï est un cop show avec du potentiel. On pourrait même lui envisager une intrigue sur le moyen/long terme, tournant autour des raisons qui ont poussé Matteï à rejoindre la brigade des mineurs (du style drame et le flic finit par se lancer dans une quête personnelle), en parallèle des enquêtes.


DSC02553

 

Avant et après la projection, Jean Luc Reichmann est venu échanger avec le public. Léo Matteï est un projet personnel sur lequel il travaille depuis deux ans et dont il a eu l’idée avec Nathalie Lecoultre, sa compagne. Ils souhaitaient une fiction permettant la création et le maintien du lien, des échanges au quotidien entre les générations, à l’ère des nouvelles technologies et nouveaux usages : portables, tablettes, multi-écrans, réseaux sociaux… (Reichmann a même avoué en être au niveau 97 de Candy Crush) La notion de contact entre les générations est l’idée centrale qui a guidé ce projet : même si on n’est pas à proximité les uns des autres (notamment parce qu’on est obnubilé par sa tablette, ses échanges sur le net, son portable…), on est toujours là les uns pour les autres, quoi qu’il arrive.

Après avoir soumis ce projet à TF1, Reichmann et Lecoultre ont fait appel à LGM pour concrétiser l’idée. Ils ont aussi travaillé avec Yann Le Gal, auteur, pour mettre au point cette fiction, en respectant la contrainte suivante : que les histoires ne soient pas violentes, trash, qu’elles soient tout public pour que les adolescents puissent en parler entre eux après.

Les membres de la réelle brigade de protection des mineurs ont nourri cet échange de leurs remarques : une a remercié l’équipe de la série pour avoir traité le syndrome mis en lumière dans le pilote et de son aspect psychologique car il est peu abordé médiatiquement ; un autre a qualifié avec humour la perquisition de « perquisition mexicaine » ; et tous se sont accordés pour réprimander avec le sourire la tendance de Matteï à jouer avec la légalité pour mener ses enquêtes, mais bon, comme c’est de la fiction, on le lui pardonnera de bon coeur.

Un spectateur a demandé combien d’épisodes compte Léo Matteï. La fiction n’en compte pour l’instant que deux, le deuxième étant centré sur la fugue de trois adolescents (on finit par n’en retrouver que deux). La suite dépendra des résultats. Je dois dire que deux épisodes pour une première saison, c’est trop peu, voire ridicule. Autant faire un téléfilm en deux parties. Ou alors faire une saison digne de ce nom, avec au moins six épisodes (parce qu’une série avec une saison de deux épisodes n’est pas une série^^), histoire de pouvoir poser des bases plus solides d’un univers et, pour le téléspectateur, de se faire sa propre idée sur plus de matière. A part ce dernier détail, je vous encourage à essayer Léo Matteï, dans la soirée du 12 décembre sur TF1 (comme l’a fait remarquer une spectatrice, 12 décembre comme les 12 coups de Jean-Luc^^). En attendant, vous pouvez parcourir les photos de l’avant-première dans la galerie.

 

Et vous, qu’en avez-vous/qu’en penserez-vous ?

 

Sériecalement vôtre,
VK

Publicité
Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 > >>
Sériecalement Vôtre
Publicité
Derniers commentaires

   

Publicité