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Sériecalement Vôtre
24 août 2019

ENNEMI PUBLIC, SAISON 2

 

Je viens de terminer la saison 2 d’Ennemi Public, diffusée sur TF1 Séries Films. Dire que j’ai failli la manquer ! En effet, c’est en consultant mon programme TV pour passer le temps que j’ai découvert le passage d’Ennemi Public sur cette chaîne pendant l’été. S’il y a eu une communication autre (via des publicités), dans ce cas j’ai dû la rater… et je dirai que c’est un peu dommage de ne pas avoir des campagnes de promotion avec un peu plus d’envergure (à moins que l’inattention vienne de moi bien sûr).

Cela fait aussi un bon bout de temps que je n’avais pas publié sur ce blog (et oui, d’autres projets sont arrivés entre-temps^^). Ennemi Public m’a donné envie d’écrire cet article. Sachez que j’en avais déjà partagé un, suite au festival Séries Mania, disponible ici.

 

J’ai, pour utiliser un terme familier, kiffé la saison 2. Je l’ai préférée à la première. Cette dernière m'avait intéressée, pas captivée. La deuxième m'a charmée. Tant mieux, mon enthousiasme s'est renforcé au fil des saisons.

La saison 1, telle qu’elle avait été construite, était cependant nécessaire pour cette seconde saison, suite logique avec de nouveaux éléments.

 

Attention, la suite contient des spoilers.

 

 

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La saison 1 posait les bases. Pour développer l’univers de la série, elle proposait une intrigue policière assez classique sur le thème du ‘’whodunnit ?’’. Un tueur en liberté conditionnelle qui s’installait dans un village paisible et perdu dans la nature. Un enfant qui disparaissait ensuite. Forcément, tout le monde accusait le tueur. S’enchaînaient alors plusieurs pistes, des déchirements entre les villageois dont la vie sans histoires était désormais bousculée par l’arrivée de cet individu odieux dont on ne voulait pas la présence. On arrivait enfin à la découverte de la vérité et un cliffhanger pour accrocher le téléspectateur à une éventuelle saison 2.

Avec cette deuxième salve d’épisodes, on retournait au village. On y retrouvait les mêmes personnages. Certains en reconstruction, d'autres en tentative d’imposer de nouvelles règles du jeu après les événements tragiques. On replongeait dans une enquête policière intimement liée au passé de Chloé Muller, pour rester dans le domaine du polar.

 

 

Même si tous les personnages n'étaient pas liés à l’enquête, j’ai bien aimé suivre leur évolution.

Comment le père et le fils Stassart survivaient dans un village qui les considérait maintenant comme des pestiférés, alors que techniquement ils n’avaient rien fait (puisque c’est la mère la meurtrière). La détresse du jeune Emile était touchante. On était aussi sensible au père qui faisait son possible, avec parfois maladresse, pour continuer à vivre ; et qui éprouvait un sentiment de culpabilité (qu’aurait-il fait si ça avait été lui ?).

L’acceptation de Lana, puisqu’elle revenait travailler avec l’époux de celle qui a assassiné son fils, était touchante aussi. A l’inverse de son mari, elle avait choisi d'avancer malgré tout.

Comment Béranger apprenait à revivre en liberté avec toute la méfiance des locaux. Méfiance tout à fait compréhensible au vu de ses crimes horribles. Comment Béranger se bonifiait pour Mona, pour lui permettre de s’envoler alors qu’elle n’avait reçu que du mépris de la part de son entourage. A noter que son frère est une véritable ordure… la scène du rasage était choquante, d’une violence psychologique et morale. Scène dure mais bien pensée.

Il était intéressant de se replacer dans le même environnement et de voir les conséquences des événements passés et la reconstruction des victimes, ancien bourreau, policiers ; mais également de suivre de nouveaux personnages. 

 

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Quid de l’enquête policière ? Haletante. Le suspens grandissait d’épisode en épisode. Les étapes de l’enquête et les rebondissements étaient bien dosés à chaque épisode. Je n’ai pas vraiment de critiques à faire car franchement, le déroulement de l’enquête m’a plu.

On repartait sur le traumatisme de Chloé, à savoir la disparition de sa sœur Jessica. Comme on savait qu’elle était encore en vie depuis le cliffhanger de la saison 1, il était évident que sa recherche serait l’investigation qui mènerait la saison 2. On ne pouvait pas répéter une saison 1 avec une nouvelle disparition d’enfants, ça aurait été sans valeur ajoutée. On aurait pu penser à un autre crime, mais comment expliquer le retour de Chloé ?

La recherche de Jessica était par conséquent la piste la plus cohérente. D’une part parce qu’elle faisait écho à Chloé, d’autre part parce qu’elle concernait le kidnapping d’enfants, donc justifiait la présence de Béranger et permettait la replongée dans Vielsart. D’ailleurs, j’y pense, il n’est plus le seul ennemi public, il partage la vedette avec Van Acker… donc si un de ces personnages devait disparaître, le titre de la série resterait logique^^

 

 

J’ai bien aimé le focus sur la vie en communauté de Paul et "ses" filles. Son délire, malsain, était scénaristiquement singulier.

On aurait pu s’attendre à un énième pervers enlevant des petites filles pour assouvir des désirs répugnants et les tuant une fois ces désirs assouvis ou parce qu’elles avaient dépassé un certain âge et de ce fait ne l’intéressaient plus.

On se rendait compte qu’en fait, son but était de protéger ces filles d’un monde dangereux. Pour cela, il les avait préparées au combat et préservées dans un "paradis". On aurait pu s’attendre à ce que ce groupe soit une secte avec des membres masculins servant de soldats et des membres féminins réduits aux tâches ménagères et formant le harem du leader. On découvrait qu’il s’agissait d’une secte à 99% féminine, le 1% étant représenté par Paul, et que lui-même ne les touchait pas. Il s’agissait d’une secte à caractère religieux, avec un chef se prenant pour Jésus ("look Jésus" quand tu nous tiens)...

Bien qu’ayant subi un lavage de cerveau, les victimes n’avaient pas pour autant tout oublié de leur vie d’avant, et en grandissant, commençaient inconsciemment ou non à développer des signes de rébellion (aller au-delà de la clôture, etc.).

Evidemment, le raisonnement de Paul restait tout autant pernicieux, mais il différait d’autres cas vus dans des séries télévisées.

 

Petite parenthèse sur le juge d’instruction ou procureur (je ne me souviens plus du terme exact), très pragmatique : ni en désaccord perpétuel avec la police, ni en supporter aveugle de celle-ci. J’ai trop adoré sa réponse à Michaël quand celui-ci justifie sa démission par le fait qu’il n’a rien pu faire : ‘’Je n’ai rien fait.’’ ‘’Peut-être parce qu’il n’y avait rien à faire !’’ (arrête tes jérémiades et retourne bosser).

  

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Que dire du dernier épisode de cette saison ? Diablement frustrant… parce qu’une saison 3 devient absolument nécessaire pour connaître le fin mot de toute cette histoire !

J’ai eu de la peine pour Chloé qui n’a pas encore pu sauver sa sœur mais l’a aperçue (savait-elle que c’était Jessica ?). Elle aura eu pour lot de consolation : une lettre écrite par sa sœur qui montre qu’elle ne l’a pas oublié, le sauvetage de Jasmine et Nelly (sa réadaptation sera dure). J’ai eu de la peine pour le copain de Jessica. Comment sa relation avec Paul va-t-elle évoluer ? Il ne manquerait plus qu’elle découvre qu’elle est enceinte…

 

Des questions restent en suspens. Il est certain que la traque de Paul va continuer dans la saison 3. Je vois mal comment et pourquoi on n'irait pas dans ce sens.

Où va-t-elle nous mener ? Va-t-on quitter Vielsart pour un autre lieu ou va-t-on alterner entre Vielsart et un autre endroit ?

Les filles vont-elles se rebeller ensemble ? L’équilibre du groupe me semble sur le point d’être remis en question… Que va faire Paul en découvrant ce qu'il considère comme "déviances" ?

Qui des personnages de Vielsart ? Comment continuer à les faire évoluer s’ils ne sont pas impliqués de près ou de loin par cette traque ? Par rapport à Béranger ? Lui-même, a-t-il succombé à ses vieux démons ou n’a-t-il fait que jouer la comédie pour mieux duper tout le monde ? Est-il la bête évoquée par Nelly ? J’ai aussitôt pensé à lui quand Nelly en a parlé (je ne sais plus si ce surnom avait été introduit en saison 1…). A-t-il un lien plus étroit avec Paul ?

Reverra-t-on Mona maintenant qu’elle poursuit son chemin dans le domaine du droit ? Moi, ça m’intéresserait. Par exemple en tant que stagiaire qui serait amenée à travailler sur l’enquête. Ou qui découvrirait le subterfuge de Béranger (voire tomber sous sa coupe ?).

Si on retrouve les habitants de Vielsart, il y a un autre que j’aimerais revoir : Judith. A condition que sa présence reste pertinente par rapport à l’histoire, mais pourquoi pas ? On l’avait recroisée une fois dans la seconde saison. Ma foi, elle avait une sale mine. Je serai curieuse de connaître ses galères en prison : s’est-elle fait tabassée par ses codétenues à cause de la nature de ses crimes ? C’est ce que j’avais déduis en voyant ses bleus lors de la visite de Patrick et Emile. En tout cas, s'ils restent dans les parages (quid de la décision de l’assistante sociale ?), cela me semblerait possible de faire allusion à Judith une fois. D’ailleurs, Patrick, avec d’autres habitants, va-t-il s’interroger de la disparition d’un des leurs, même si c’était un voyou ?

 

Bref, s’il vous plaît donnez-nous une saison 3.

  

Sériecalement Vôtre,

VK

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24 août 2019

DOWNTON ABBEY, AU REVOIR

 

Downton Abbey a fait ses adieux aux téléspectateurs français le 2 janvier 2016 avec son ultime Christmas special. Cet épisode a offert un sympathique et happy end à tous les personnages... enfin, presque tous les personnages car en ce qui concerne Carson, je dirai que sa fin heureuse ne l'est pas entièrement.

Je garderai de bons souvenirs de cette série raffinée. Elle nous a présenté avec brio une belle reconstitution de la société britannique du début du XXème siècle, de l'aristocratie aux personnes dévouées à leur service, avec une galerie de personnages élégants et bienveillants. Je citerai en exemple Lord Grantham, un homme qui s'est montré loyal envers ses domestiques (Carson, Mrs. Padmore, Bates...), qui n'a jamais fait preuve de méchanceté ou d'indélicatesse envers qui que ce soit. Il était un véritable gentleman. Downton Abbey a créé un environnement où l'amour a coexisté avec les tragédies (comment oublier la mort de Matthew et Sybil le jour où ils ont accueilli leur nouveau-né ?), les bouleversements socio-économiques inévitables ou amplifiés par les évènements historiques et l'acceptation de ces changements (Tom, le chauffeur qui s'est marié avec la cadette d'un compte, shocking^^ ! etc.), l'humour (Denker vs. Spratt, les remarques de la comtesse douairière...). Je dirai qu'il a toujours été question d'amour dans Downton Abbey. Mary/Matthew et finalement Mary/Henry, Edith/Michael, Edith/Bertie, Tom/Sybil, Isobel/Lord Merton, Anna/John Bates, et toutes les autres relations qui n'ont pas abouti.

 

 

Pour ma part, je dois avouer que certaines histoires d'amour ainsi que certains protagonistes m'ont ennuyée. Mary a été la plus décevante. Elle a été tout le long l'enfant gâtée d'une famille aisée. Ayant pour objectif d'épouser un homme avec une excellente situation. Bien qu'elle ait accepté Henry à la fin, je n'ai pas été très convaincue par sa démonstration de fierté en apprenant la reconversion d'Henry en vendeur de voitures. Cruelle envers sa propre sœur Edith, se pavanant avec sa nouvelle coupe de cheveux alors qu'Edith venait de recevoir la confirmation du décès de Michael, et lui témoignant presque de l'exaspération. Il était vrai qu'on se doutait qu'il n'y avait plus d'espoir de revoir Michael en vie, mais bon, Mary, il y a des limites... Sur un forum, un internaute me disait qu'avec un tel ego, Mary se devait de se la péter un max... Ce qu'elle a fait avec succès. Pourtant, Mary a montré une autre facette, inattendue et voire incompatible avec ce à quoi elle nous avait habitués... Peste avec sa sœur, l'aînée du comte était très proche de sa femme de chambre et du majordome, et de façon générale, faisait preuve de bonté envers les es sociales en dessous de la sienne.

 

Après la mort de Matthew (je n'ai jamais accroché à l'incessante valse de ces deux-là), je souhaitais que Mary sorte des sentiers battus et entame de nouveaux défis. Gérer le domaine, se réaliser dans une activité, peu importe laquelle. On l'a en effet vue s'impliquer dans la gestion de Downton, mais le sujet était traité à sa surface (une scène de temps à autre). Au lieu de voir des arches narratives percutantes, qu'a-t-on vu ? Et bien, Mary en hésitation face à de nouveaux prétendants, encore et encore... On a l'impression que caser Mary était la seule finalité réservée à ce personnage. Ainsi que la montrer sous son plus mauvais jour uniquement avec sa sœur, et ce, jusqu'à la fin. Prenez par exemple l'affaire Marigold et Mary clamant qu'elle ignorait qu'Edith n'avait encore rien révélé à Bertie... Mouais, mon œil... A mes yeux, Mary a été le personnage le moins passionnant. Je ne sais pas si elle était censée être l'héroïne que les téléspectateurs détesteraient ou envers laquelle ils éprouveraient des sentiments partagés, si c'est le cas, l'entreprise a été réussie.

 

 

A l'inverse, l'évolution de la malchanceuse (pour plusieurs années) Edith a été remarquable. Aux débuts de Downton Abbey, Edith restait un personnage discret, voire presqu'insignifiant. Je crois même que je n'ai jamais fait attention à elle pendant la première saison. Malgré tout, elle a réussi au fil des saisons à devenir une femme mature, moderne, brave. Elle me rappelle un peu la jeune, effrontée, et passionnée Sybil, qui fut la première à bousculer les codes. Edith a en quelque sorte repris le flambeau. Tout comme Mary, Edith a eu de nombreuses aventures de cœur. Au contraire de Mary, ces intrigues ont été un cortège d'épreuves bien plus intéressantes. Edith a été abandonnée à l'autel le jour de son mariage, a eu un enfant en dehors des liens du mariage (totalement ordinaire pour nous aujourd'hui, totalement scandaleux à l'époque !), a dirigé un magazine. La jeune femme en est ressortie plus forte. Elle a complètement mérité une fin joyeuse, et heureusement d'ailleurs, sinon j'en serai restée amère.

 

 

L'amour a donc été un sujet indissociable de Downton, en parallèle du portrait d'une certaine Grande Bretagne d'avant. Si, au départ de ma réflexion je me suis légèrement emportée devant ces amours à répétition, en définitive, elles se comprennent quand on se replace dans le contexte de l'époque où en général, finir vieille fille n'était pas considéré comme situation idéale... L'une des sœurs aurait pu terminer la série en demeurant indépendante et continuer ce rôle de femme avant-gardiste, finalement, les voir heureuses en couple ne me déçoit pas, c'est une fin positive.

Je regrette la relation entre les Bates et la justice : était-ce nécessaire de voir à la fois John et Anna accusés de meurtre deux années de suite ? Je regrette le fait que plusieurs intrigues autour des domestiques aient existé parque qu'elles étaient directement liées à la famille Crawley. Par exemple, on voyait le domestique Y affairé dans la ville W car il/elle accompagnait un membre de la famille Crawley dans la ville W. Toutefois, je ne regrette pas d'avoir vu ces personnages poursuivre/concrétiser leurs rêves : Mrs. Padmore et son Bed & Breakfast, Daisy réussissant ses examens (je la voyais même aller plus loin car elle n'a pas froid aux yeux quand il s'agit de faire entendre ses opinions), Spratt et sa rubrique dans le magazine d'Edith ("et dire que nous avions un expert en bas !" pour reprendre Lady Violet, franchement, je ne m'y attendais pas), Molesley devenant instituteur... Les temps changent, et les personnes également. Autre amertume : quelques intrigues peu approfondies, où on est passé d'un commencement étonnant à un développement et une conclusion trop rapides, alors qu'on perdait du temps sur des histoires pour lesquelles on éprouvait une sensation de déjà-vu. L'implication malencontreuse des Bates dans des affaires criminelles est l'exemple le plus parlant.

 

Voilà des éléments sur lesquels je souhaitais revenir, parmi d'autres en tête, oubliés, ou qui traverseront mon esprit plus tard... Downton Abbey a été une série savoureuse. Avec elle, il ne fallait pas s'attendre à des péripéties grandiloquentes, de prise de position sur des sujets sociétaux ou politiques, seulement au quotidien (presqu'ordinaire) de personnes ordinaires de passage dans un monde en transition, raconté avec douceur et charme (les scènes véritablement violentes se comptent sur les doigts de la main). Certains personnages ont eu une place plus évidente que d'autres mais tous ont connu leurs aventures. Même si j'aurai aimé passer davantage de moments agréables grâce à cette fiction, comme l'a dit Thomas Barrow, l'homme mystérieux avec une sensibilité insoupçonnée, "même les bonnes choses ont une fin". 

 

 

Sériecalement vôtre,

VK

24 août 2019

DOWNTON ABBEY, AU REVOIR

 

Downton Abbey a fait ses adieux aux téléspectateurs français le 2 janvier 2016 avec son ultime Christmas special. Cet épisode a offert un sympathique et happy end à tous les personnages... enfin, presque tous les personnages car en ce qui concerne Carson, je dirai que sa fin heureuse ne l'est pas entièrement.

Je garderai de bons souvenirs de cette série raffinée. Elle nous a présenté avec brio une belle reconstitution de la société britannique du début du XXème siècle, de l'aristocratie aux personnes dévouées à leur service, avec une galerie de personnages élégants et bienveillants. Je citerai en exemple Lord Grantham, un homme qui s'est montré loyal envers ses domestiques (Carson, Mrs. Padmore, Bates...), qui n'a jamais fait preuve de méchanceté ou d'indélicatesse envers qui que ce soit. Il était un véritable gentleman. Downton Abbey a créé un environnement où l'amour a coexisté avec les tragédies (comment oublier la mort de Matthew et Sybil le jour où ils ont accueilli leur nouveau-né ?), les bouleversements socio-économiques inévitables ou amplifiés par les évènements historiques et l'acceptation de ces changements (Tom, le chauffeur qui s'est marié avec la cadette d'un compte, shocking^^ ! etc.), l'humour (Denker vs. Spratt, les remarques de la comtesse douairière...). Je dirai qu'il a toujours été question d'amour dans Downton Abbey. Mary/Matthew et finalement Mary/Henry, Edith/Michael, Edith/Bertie, Tom/Sybil, Isobel/Lord Merton, Anna/John Bates, et toutes les autres relations qui n'ont pas abouti.

 

 

Pour ma part, je dois avouer que certaines histoires d'amour ainsi que certains protagonistes m'ont ennuyée. Mary a été la plus décevante. Elle a été tout le long l'enfant gâtée d'une famille aisée. Ayant pour objectif d'épouser un homme avec une excellente situation. Bien qu'elle ait accepté Henry à la fin, je n'ai pas été très convaincue par sa démonstration de fierté en apprenant la reconversion d'Henry en vendeur de voitures. Cruelle envers sa propre sœur Edith, se pavanant avec sa nouvelle coupe de cheveux alors qu'Edith venait de recevoir la confirmation du décès de Michael, et lui témoignant presque de l'exaspération. Il était vrai qu'on se doutait qu'il n'y avait plus d'espoir de revoir Michael en vie, mais bon, Mary, il y a des limites... Sur un forum, un internaute me disait qu'avec un tel ego, Mary se devait de se la péter un max... Ce qu'elle a fait avec succès. Pourtant, Mary a montré une autre facette, inattendue et voire incompatible avec ce à quoi elle nous avait habitués... Peste avec sa sœur, l'aînée du comte était très proche de sa femme de chambre et du majordome, et de façon générale, faisait preuve de bonté envers les es sociales en dessous de la sienne.

 

Après la mort de Matthew (je n'ai jamais accroché à l'incessante valse de ces deux-là), je souhaitais que Mary sorte des sentiers battus et entame de nouveaux défis. Gérer le domaine, se réaliser dans une activité, peu importe laquelle. On l'a en effet vue s'impliquer dans la gestion de Downton, mais le sujet était traité à sa surface (une scène de temps à autre). Au lieu de voir des arches narratives percutantes, qu'a-t-on vu ? Et bien, Mary en hésitation face à de nouveaux prétendants, encore et encore... On a l'impression que caser Mary était la seule finalité réservée à ce personnage. Ainsi que la montrer sous son plus mauvais jour uniquement avec sa sœur, et ce, jusqu'à la fin. Prenez par exemple l'affaire Marigold et Mary clamant qu'elle ignorait qu'Edith n'avait encore rien révélé à Bertie... Mouais, mon œil... A mes yeux, Mary a été le personnage le moins passionnant. Je ne sais pas si elle était censée être l'héroïne que les téléspectateurs détesteraient ou envers laquelle ils éprouveraient des sentiments partagés, si c'est le cas, l'entreprise a été réussie.

 

 

A l'inverse, l'évolution de la malchanceuse (pour plusieurs années) Edith a été remarquable. Aux débuts de Downton Abbey, Edith restait un personnage discret, voire presqu'insignifiant. Je crois même que je n'ai jamais fait attention à elle pendant la première saison. Malgré tout, elle a réussi au fil des saisons à devenir une femme mature, moderne, brave. Elle me rappelle un peu la jeune, effrontée, et passionnée Sybil, qui fut la première à bousculer les codes. Edith a en quelque sorte repris le flambeau. Tout comme Mary, Edith a eu de nombreuses aventures de cœur. Au contraire de Mary, ces intrigues ont été un cortège d'épreuves bien plus intéressantes. Edith a été abandonnée à l'autel le jour de son mariage, a eu un enfant en dehors des liens du mariage (totalement ordinaire pour nous aujourd'hui, totalement scandaleux à l'époque !), a dirigé un magazine. La jeune femme en est ressortie plus forte. Elle a complètement mérité une fin joyeuse, et heureusement d'ailleurs, sinon j'en serai restée amère.

 

 

L'amour a donc été un sujet indissociable de Downton, en parallèle du portrait d'une certaine Grande Bretagne d'avant. Si, au départ de ma réflexion je me suis légèrement emportée devant ces amours à répétition, en définitive, elles se comprennent quand on se replace dans le contexte de l'époque où en général, finir vieille fille n'était pas considéré comme situation idéale... L'une des sœurs aurait pu terminer la série en demeurant indépendante et continuer ce rôle de femme avant-gardiste, finalement, les voir heureuses en couple ne me déçoit pas, c'est une fin positive.

 

 

 

Je regrette la relation entre les Bates et la justice : était-ce nécessaire de voir à la fois John et Anna accusés de meurtre deux années de suite ? Je regrette le fait que plusieurs intrigues autour des domestiques aient existé parque qu'elles étaient directement liées à la famille Crawley. Par exemple, on voyait le domestique Y affairé dans la ville W car il/elle accompagnait un membre de la famille Crawley dans la ville W. Toutefois, je ne regrette pas d'avoir vu ces personnages poursuivre/concrétiser leurs rêves : Mrs. Padmore et son Bed & Breakfast, Daisy réussissant ses examens (je la voyais même aller plus loin car elle n'a pas froid aux yeux quand il s'agit de faire entendre ses opinions), Spratt et sa rubrique dans le magazine d'Edith ("et dire que nous avions un expert en bas !" pour reprendre Lady Violet, franchement, je ne m'y attendais pas), Molesley devenant instituteur... Les temps changent, et les personnes également. Autre amertume : quelques intrigues peu approfondies, où on est passé d'un commencement étonnant à un développement et une conclusion trop rapides, alors qu'on perdait du temps sur des histoires pour lesquelles on éprouvait une sensation de déjà-vu. L'implication malencontreuse des Bates dans des affaires criminelles est l'exemple le plus parlant.

 

Voilà des éléments sur lesquels je souhaitais revenir, parmi d'autres en tête, oubliés, ou qui traverseront mon esprit plus tard... Downton Abbey a été une série savoureuse. Avec elle, il ne fallait pas s'attendre à des péripéties grandiloquentes, de prise de position sur des sujets sociétaux ou politiques, seulement au quotidien (presqu'ordinaire) de personnes ordinaires de passage dans un monde en transition, raconté avec douceur et charme (les scènes véritablement violentes se comptent sur les doigts de la main). Certains personnages ont eu une place plus évidente que d'autres mais tous ont connu leurs aventures. Même si j'aurai aimé passer davantage de moments agréables grâce à cette fiction, comme l'a dit Thomas Barrow, l'homme mystérieux avec une sensibilité insoupçonnée, "même les bonnes choses ont une fin". 

 

 

Sériecalement vôtre,

VK

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