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25 avril 2015

SERIES MANIA S6 : GALLIPOLI

avec spoilers

 

gallipoli 1

 

Le samedi 18 avril 2015, je me suis rendue à la projection des deux premiers épisodes de la série australienne Gallipoli. Son synopsis ? Lors de la première guerre mondiale, le jeune Tolly et son frère Bevan s’engagent pour combattre dans les troupes de l’empire britannique. Avec de nombreux australiens (et néo-zélandais et anglais), ils sont envoyés à Gallipoli, dans l’actuelle Turquie, pour contrer l’empire ottoman, alors allié de l’Allemagne.

 

A la base, c’est une série de guerre, un peu dans la veine des Band of Brothers, Generation War, la série française diffusée par France 3 il y a peu (vraiment désolée, son titre m’échappe…), et autres fictions de divers pays qui existeraient. Des séries qui ne traitent pas des mêmes conflits, mais qui présentent l’enfer vécu par des milliers d’hommes lors des deux évènements majeurs, dramatiques et à résonnance mondiale du XXème siècle. En elle-même, Gallipoli n’est qu’une « énième » histoire de guerre. Ce qu’elle a de particulier, c’est qu’elle présente le point de vue des australiens et qu’elle se focalise sur un épisode de la guerre qui n’est pas forcément connu de tous. A commencer par moi (cet article ne servira pas à grand-chose pour les plus experts^^). De mes vieux cours d’histoire, je savais qu’il y avait eu la bataille des Dardanelles, en Turquie. Sans rappels, je ne saurai vous en dire plus. Alors Gallipoli, ça ne me disait rien du tout.
Au cinéma, vous pouvez regarder La promesse d’une vie (qui entre nous, fait plus titre de film romantique à l’eau de rose que drame), avec Russell Crowe, qui a en toile de fond la bataille des Dardanelles, aussi nommée campagne de Gallipoli.

Quelques recherches et explications avant la projection des épisodes (puis après) nous font réaliser le traumatisme de cette campagne sur l’Australie : les Dardanelles fut rude et longue, et se solda par une déroute pour les pays engagés contre les ottomans et les allemands. Pour l’Australie (et la Nouvelle Zélande), Gallipoli a été un évènement fondateur de son identité nationale, jusqu’alors sous le joug de l’empire britannique. Le jour du débarquement sur Gallipoli, le 25 avril, est une date de commémoration majeure en Australie (idem en Nouvelle Zélande). Elle surpasse même le 11 novembre ! D’ailleurs, la saison 1 de la série avait été mise en téléchargement légal quelques jours avant sa diffusion à la télévision. Dès ce stade, elle a eu un succès énorme. La bataille a également forgé l’identité turque.

 

gallipoli 2

 

Quid du contenu de la série ? Je ne pourrai parler que pour le pilote, ayant dû écourter ma projection pour ne pas me retrouver à la fin de la longue file d’attente de la séance Empire avec l’interview de Lee Daniels, son créateur (article à paraître prochainement). Le pilote alterne entre séquences de guerre et souvenirs de la vie paisible d’avant. Le spectateur suit des jeunes hommes, engagés dans un conflit dont ils ignoraient la violence, la portée, dans un pays qu’ils ne connaissaient que de nom (et encore…). Il n’y a rien de « palpitant » dans l’épisode. Ce n’est pas, par exemple, des tableaux majestueux (artistiquement, mais reflétant la réalité) de combats tels que ceux représentés dans Band of Brothers. C’est l’histoire de types ordinaires devenus soldats qui débarquent puis avancent sur une colline, rencontrent des soldats turcs, se font refouler, puis contre attaquent et gagnent du terrain, avant d’être à nouveau repoussés par l’ennemi. Entretemps, un grand nombre tombe sous les balles. En parallèle, l’état-major discute des actions à mener, et semble parfois tout aussi désorienté que les troupes sur les collines.

On ressent tout à fait l’absurdité de la guerre. Les soldats grimpent sur une colline, avancent de quelques mètres au prix de lourdes pertes. Ils continuent en espérant des renforts, qui viennent au compte-goutte et peu nombreux. Ils se perdent en cours de route. Ils passent des heures à errer dans un paysage, presque sans but, et rien ne se produit à part des morts et des valses j’avance-je tire-je recule-je tire-j’avance. On est choqué également par le décalage entre ce que les soldats vivent et le train de vie des officiers supérieurs, qui semblent s’être enfermés dans une bulle spatio-temporelle digne de la haute société britannique : dîners en uniforme de cérémonie, dans des paquebots au décor 1ère classe du Titanic. On sent en outre le sentiment de confusion parmi les différentes strates : les soldats : que faut-il faire ?; les officiers : où en est-on ? (mauvais relai de l’information), que décider ?.

Le point de vue ottoman est moins représenté, c’est plutôt logique si la production est australienne et qu’elle montre le camp britannique. Toutefois, il y a bien quelques scènes. Celles-ci montrent la détermination de l’ennemi de l’époque, l’influence des officiers sur leurs hommes, les poussant à se battre jusqu’à la mort. Au premier abord, cela ressemble presqu’à du fanatisme et rappelle la mentalité des forces japonaises de la seconde guerre mondiale. Comparaison à prendre avec des pincettes, évidemment : ce n’est qu’une impression que j’ai eue quand j’ai vu l’épisode. A étayer avec plus de documentation. C’est ma lecture de Mémoires de nos pères (James Bradley, à lire si vous êtes intéressé(e) par la bataille du Pacifique WWII) qui m’a fait penser à ce rapide rapprochement.

 

gallipoli 3

 

L’arrière se manifeste par de courts flashbacks. Au-delà de leur objectif de proposer une pause nostalgique et heureuse au milieu des combats, dans le pilote, ces extraits dressent le tableau d’un triangle amoureux en formation. Je n’ai pas d’avis particulier à émettre, car il aurait fallu que j’en voie plus pour me faire une meilleure idée. En soi, l’idée du triangle amoureux peut être intéressante, comme énervante et sans intérêt (histoire de combler l’épisode).

 

Comme d'autres séries du genre, Gallipoli abordera certainement la brutalité de la guerre et des hommes, le questionnement des soldats face à cette impasse, la fraternité avec les compagnons d'armes et le camp d'en face lors de trèves, le dur retour au pays. La série convaincra par son point de vue sur un sujet connu. Le rythme n’est pas rapide, il pourra en rebuter certains. Il est à l’image de cette guerre qui s’est enlisée, avec des conséquences désastreuses (dans quel but ?). Enfin, le très jeune âge de certains combattants m’émouvra toujours.

 

A lire également sur Séries Mania S6 : Empire - Tellus - Web séries

Tous les articles de cette saison et des précédentes

 

Et vous, qu’en avez-vous pensé ?

Sériecalement vôtre,
VK

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