(ou The Closer L.A. : Enquêtes Prioritaires)
Voici mon humble hommage à cette série qui s'est terminée sur France 2 cet été, et depuis quelques années aux Etats-Unis. Ce cop show était vraiment spécial, et ce, pour plusieurs raisons dont je vous propose une petite liste (non régie par un ordre précis).
Raison n° 1 : La qualité des scénarii.
Comme toute autre série policière centrée sur les homicides, The Closer présentait une affaire à chaque épisode. Jusque-là, rien de vraiment spécial. Par contre, le traitement de l'affaire l'était. The Closer avait cette particularité de restreindre le nombre de pistes et de suspects. Alors que d'autres séries nous abreuvent d'indices, de coupables potentiels et de rebondissements « après avoir soupçonné sept personnes, un élément révélé par le suspect n° 7 déjà suspecté et innocenté deux fois renvoie au suspect 4 qui est le véritable criminel », The Closer restait sur un nombre plus limité de suspects (sauf exceptions), voire un seul !. Elle réussissait avec brio à maintenir le suspense et notre attention. L'enquête partait dans une seule direction et on y restait. Tout reposait sur les intuitions (qui surprenaient souvent le téléspectateur) de Brenda Leigh Johnson et ses interrogatoires qu’elle menait d’une main de maître.
Raison n° 2 : Des personnages hauts en couleur.
Evidemment, les dynamiques entre les personnages et leur caractère participaient grandement à nous entraîner dans leurs investigations et maintenir le rythme. A commencer d'abord par le chef Johnson, détective hors pair flairant tout élément incohérent, jouant la comédie à la perfection pour mieux tromper les criminels. Le tout avec son immense sac à main qui la faisait plus ressembler à la desperate housewive avide de shopping qu'à une femme flic. Je pourrai continuer pendant des lignes mais je les réserve pour un autre paragraphe. Autour d'elle évoluaient des hommes tout aussi attachants et drôles. En réalité, ils l’étaient dans leurs interactions les uns avec les autres et avec Brenda. Je vais d’ailleurs poser une limite sur cette série. La série reposant principalement sur Brenda, il était logique de la voir davantage mise en avant par rapport aux autres. Toutefois, il y avait peut-être un peu trop de policiers dans son équipe. Surtout les policiers masculins : la parité en prenait un coup. Par conséquent, certains inspecteurs n'étaient pas égaux en termes de présence et d'approfondissement du personnage. Je pense à l'Afro-Américaine (dont j'ai complètement oublié le nom, ce qui appuie mon propos) que je trouvais presqu'inutile tant elle était étouffée par la forte présence de Brenda et le peu de temps qu'il restait pour tous les autres. Je parle d'elle, mais plusieurs autres connaissaient son cas en fonction des épisodes où, en définitive, leur rôle consistait à faire un point sur les indices récoltés et de temps à autres, émettre une petite hypothèse lors des briefings. Provenza s'en sortait mieux cependant. En tout cas, son personnage m'a vraiment marquée par ses espiègleries avec Flynn (mais pas uniquement qu’avec lui), sa répartie, son don de toujours connaître des situations cocasses (se trouver lié malgré lui à un crime), et son chapeau^^ ! Sinon, les interactions Brenda/Pope, Brenda/Fritz ou Brenda/ses parents étaient justes hilarantes, même si parfois, Brenda, soyons justes, faisait preuve de mauvaise foi^^. Mais la voir exaspérer ses interlocuteurs (pas seulement Fritz, Pope et ses parents) rendait The Closer pétillante et nous apportait une bonne bouffée d'air frais et de rires.
Raison n° 3 : Des protagonistes qui nous ressemblent.
Envie de voir de jeunes héroïnes minces, sexys ; et des jeunes beaux gosses à la musculature parfaite à vous faire fantasmer ? Et bien passez votre chemin ! The Closer marquait un point dans la présentation de protagonistes qui ressemblent à monsieur et madame tout le monde. Je n'ai rien contre le genre de héros décrits au début de ce paragraphe, mais il était agréable de voir qu'ils ne représentaient pas la majorité dans la série. Je ne dis pas non plus que les héros de The Closer étaient moches. Ils avaient chacun leur charme, aussi bien physiquement que du point de vue du caractère. The Closer, pour moi, c'est un peu comme la publicité du produit cosmétique avec les femmes « normales » au lieu des stars/mannequins au physique totalement éloigné des 90% de la population mondiale. On était face à une galerie de quadragénaires/quinquagénaires pour la majorité qui étaient actifs et non pas simplement relégués aux rôles de parents ou autres seconds rôles. Ici, ils enquêtaient, faisaient appel à leur expérience, leur flair. Je trouve que c’était bien joué de la part des scénaristes/de la chaîne (TNT) d’avoir choisi de ne pas se focaliser sur une équipe de plus jeunes. C’est ce qui différenciait The Closer.
Raison n° 4 : La bande son.
Blues, lounge, j’adore ces musiques qui accompagnaient les épisodes et accentuaient l’ambiance de la scène .
Raison n° 5 : Kyra Sedgwick.
Si Kyra Sedwick n'avait pas été Brenda Leigh, The Closer n'aurait pas eu le même charme. La prestation de l'actrice était parfaite, incroyable. Elle excellait dans tous les registres : comique, tragique (son cri quand elle découvre le corps sans vie de sa mère est déchirant), suspens (lors des interrogatoires). Son personnage rayonnait en permanence et captait pleinement l'attention du téléspectateur (peut-être parfois au détriment des autres personnages). Ses « pour l'amour du ciel » resteront inoubliables. Ses pauses chocolat resteront inoubliables : merci à la série d’avoir montré une femme mangeant avec plaisir du chocolat sans être obsédée par son poids (car la norme est la minceur) parce que c’en devient énervant. Sa façon de se faire passer pour une ignorante avant de mettre KO les coupables restera inoubliable. Ses tenues resteront inoubliables (ou l’art d’arriver en robe à fleurs et talons aiguilles sur une scène de crime en pleine forêt où gisent cinq cadavres mutilés et une mer de sang frais). Son sac restera inoubliable. Ses mimiques, son attitude étaient parfaites. Je dirai même que le capitaine Raydor avait en elle un peu de Brenda. En fait, il faut voir Kyra Sedgwick à l'œuvre pour comprendre en quoi sa prestation dans la série lui conférait toute sa force et son identité.
Il y aurait, je n'en doute pas un seul instant, beaucoup d'autres choses à dire sur cette série, mais pour conclure, car toutes les bonnes choses ont une fin, je dirai que The Closer était une pépite. Elle va beaucoup me manquer.
Et vous, qu'en avez-vous pensé ?
Sériecalement vôtre,
VK