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Sériecalement Vôtre
esprits criminels
8 juin 2012

CRIMINAL MINDS, EPISODE 7*23 & 7*24, “HIT/ RUN”

Ce que j’en ai pensé…


(diffusion US)

 

hit run 1


Cet épisode spécial de plus d’une heure clôturant la saison 7 restera pour moi sans conteste l’un des meilleurs épisodes de la saison 7 et l’un des meilleurs season finales de Criminal Minds. Je dois avouer qu’au départ, j’avais pas mal de doutes concernant ce chapitre. Pour être franche, je ne l’attendais pas vraiment avec l’impatience et l’enthousiasme qui envahissent en général tout fan d’une série vers l’achèvement d’une de ses saisons. En fait, je m’étais préparée psychologiquement, depuis un certain temps, à un épisode qui se regarderait, mais sans pour autant crever le plafond. J’avais baissé la barre de mes attentes. Vous serez étonnés par ces propos, alors que j’adore CM. Mais je pense que quand on aime une série, il ne faut pas se contenter de la suivre aveuglément. Il ne faut pas avoir peur de se remettre en question, de remettre la série en question. Quand on aime, c’est pour le meilleur évidemment, mais aussi pour le pire. C’est la raison pour laquelle malgré tout mon amour pour Esprits Criminels, je ne pouvais qu’éprouver quelques appréhensions quant à ce final.


Pour comprendre mon attitude nonchalante, il faut avoir visionné la saison 7. Tout avait commencé avec le season premiere, duquel j’étais ressortie frustrée. Pour saisir l’importance de ma frustration, je vous invite, si vous en avez le temps et l’envie, à lire l’article que j’avais rédigé pour l’occasion, dont voici le lien : http://seriecalementv.canalblog.com/archives/criminal_minds/index.html.
J’avais tant attendu cet épisode et finalement, il m’avait rendue amère. Elément qui jouait dès le départ en défaveur de cette saison 7. Alors que j’espérais me délecter des volets suivants, ce fut, à l’inverse, le décrochage vertigineux. J’ai trouvé qu’il manquait quelque chose à cette septième saison. Notamment les effets spéciaux lors de la communication du profil, où on aperçoit en arrière-plan des images illustratives accompagnant les propos des profilers. Je ne sais pas, il y avait un truc en moins. Mis à part quelques épisodes que j’ai suivis avec intérêt (celui avec l’handicapé mental, Dean Cain et Teri Polo), j’en étais arrivée à visionner des investigations et à les oublier quelques jours après. Il m’arrivait souvent, en pensant à CM, de me dire « Ah oui, il y avait cet épisode avec cet unsub… ». Autant vous dire que je n’avais pas été percutée avec la même ampleur que les saisons précédentes. Je confesse que j’ai souffert d’un sentiment de lassitude, d’ennui. Je n’étais plus emportée par la même bonne humeur qui m’avait envahie les années précédentes, où je me devais de dévorer direct le lendemain de la diffusion américaine le nouvel épisode de Criminal Minds. Non, cette saison, je ne me pressais, mais alors vraiment plus, du tout. Il m’arrivait de regarder un épisode trois semaines après. Et plus grave et alarmant, j’ai arrêté tout net le visionnage de CM environ vers le dix-neuvième épisode, sauf exception avec l’histoire autour de Derek Morgan. Je vous l’accorde, le problème vient peut-être de moi. Peut-être que j’ai été victime d’une saturation de CM au cours de cette année…


Malgré cet éloignement troublant, je m’étais décidée à faire honneur à la série pour son final. La bande-annonce de l’épisode en question avait attisé ma curiosité, ainsi que les spoilers distillés par-ci, par-là. De plus, il fallait ne pas manquer ce volet dans la mesure où Paget Brewster, alias Emily Prentiss, faisait ses adieux lors de ce final. Ainsi je m’étais dite que cet épisode valait un effort de ma part. Mais bon, je ne m’emballais pas trop. Le jeudi matin, qui fut, par chance, jour férié, fut le jour spécial CM. Je mis un temps fou avant de voir ce volet, qui fut tout simplement l’épisode miracle, l’épisode qui me réconcilia avec Esprits Criminels et qui me rappela pourquoi j’adorais cette série. Ce long chapitre contenait tous les éléments pour m’en mettre plein la vue. Des unsubs vraiment psychopathes, une situation critique, des personnages importants en danger, du suspens, de la réflexion, une explosion, une course contre la montre, des moments de légèreté et un évènement heureux.


hit run 3

Tout commença par quelques brèves scènes introductives centrées sur la vie hors boulot des membres de la BAU. Car oui, les pauvres, il faut bien qu’ils aient une vie sociale. Des moments tantôt tendres, comme celui avec JJ et sa petite famille ainsi que celui entre Aaron, son fils et leur tente ; tantôt hilarants, comme celui de Garcia avec Reid à la convention et leur rencontre avec Rossi, sans oublier la vision, dans le même périmètre, de Strauss ! Quant à la conversation entre Emily et Derek, elle était sympathique, on y voyait une belle complicité, mais bon, ce n’était pas mon meilleur moment. C’est surtout qu’Emily achète une maison qui n’est pas en très bon état… Logique, n’est-ce pas ? Ensuite, on passait au braquage. Alors oui, un braquage dans une série télévisée, cela n’a rien de nouveau, mais bon, il fallait voir comment cela allait être traité dans CM. Et puis le braquage tourne court et la collègue de Will se fait tuer d’une balle en pleine tête. Et là, on se dit que Will Lamontagne porte la poisse pour ses partenaires, parce que n’est-ce pas la deuxième fois qu’il perd son collègue, celui-là ?? Après, la BAU se ramène et prend les affaires en mains. Et là, on découvre le penchant sadique de la braqueuse !!! Une vraie folle, qui n’hésite pas à tirer sur un père sous les yeux de sa fille !!! Qui se maquille sans se soucier des caméras, des flics tout autour de la banque !! Et donc là, on avait un vrai unsub. Retors, comme on les adore. L’épisode ne perdait jamais en intensité. Entre un Will qui pénètre dans la banque et qui se fait tirer dessus ; une JJ presqu’en deuil, ne sachant pas si son compagnon est vivant ou mort ; une explosion ; un Henri « gardé » par Izzy et en danger ; un happy end… Il y avait tout dans cet épisode pour me faire retomber amoureuse de CM. J’étais littéralement transportée par cette intrigue. J’en tremblais, je m’agitais à chaque nouvelle complication, je n’en pouvais plus.


Contrairement à certains, la participation de Clyde Easter ne m’a pas vraiment gênée. C’est vrai que son rôle n’était pas primordial dans cette affaire, mais il a quand même aiguillé Emily sur la piste de la braqueuse internationale. Alors oui, Emily aurait pu faire le lien sans son aide, mais bon, que voulez-vous… Après, on sentait trop le coup du « au fait, t’aurais pas envie de changer de boulot ? » et en définitive, son vrai rôle consistait à ouvrir les portes de la sortie de Prentiss. L’histoire de la promotion vers un autre poste était prévisible depuis qu’on savait que Brewster quitterait la série. En même temps, elle ne pouvait pas non plus mourir une seconde fois. Cela aurait été trop bizarre. En fait, ce n’était pas la meilleure excuse de sortie, mais bon, il faut accepter. J’ajouterai simplement que CM n’a pas choisi la mutation de facilité pour Emily : elle s’en va vers Londres ? Comment justifier alors ses apparitions futures dans la série en tant que guest ? Pourquoi ne pas l’avoir tout simplement mise à Washington ? Je me le demande… Alors si en plus, son interprète décide de revenir pour de bon, Prentiss deviendrait la recordwoman des va-et-vient d’un poste à l’autre (ou comment changer de boulot en peu de temps…). Quoiqu’il en soit, j’ai apprécié qu’Emily ait eu une place importante dans cet épisode bien qu’il ait été nettement centré sur JJ. En effet, Emily a quand même sauvé la donne en désamorçant la bombe ! D’ailleurs, mes deux meilleures scènes, dont je ne me lasse jamais de regarder, sont celles du combat JJ/Izzy et d’Emily/Will dans la gare. On a eu droit à une vraie JJ bad ass et on ne pouvait s’empêcher de voir, dans cette bagarre, un écho à celle entre Hotch et Foyet. Une lutte féroce, avec de vrais coups violents entre un psychopathe et un héros déchaîné pour sauver son petit. Le ralenti sur le chargeur tombant de l’arme était super, un ralenti bien placé entre les scènes rapides de close-combat. Une JJ comme on ne l’avait jamais vue ! On notait également un parallèle entre Izzy, la tueuse à renommée internationale, se couvrant sous plusieurs identités, et le passé d’espionne d’Emily, sauf qu’Emily était nourrie de bonnes intentions, contrairement à Izzy. Pour continuer avec Emily, j’étais morte de rire en voyant Prentiss se la jouer experte en déminage. Peut-être que j’ai loupé le coche, mais n’était-ce pas dangereux de composer un mot de passe alors qu’il était possible que les terroristes ne donnent droit qu’à un seul essai ? En effet, dans la scène, on la voit faire son truc hyper sérieuse, genre maîtresse de la situation puis échouer, alors que le pauvre Will gémit, genre « il ne me reste plus que deux minutes à vivre, alors laisse-les moi au lieu de me faire sauter maintenant ! ». Et ensuite, une fois qu’Emily a trouvé le bon code, elle entre en mode « Youpi, j’ai réussi !! Je suis trop balèze !! », avant de déchanter rapidement à l’ouverture du boitier avec une tête « Non !! Et voilà les ennuis qui recommencent… ». J’étais trop tordue de rire devant cette scène. Mais j’ai vraiment bien aimé que ce soit elle qui sauve Will, parce que je l’ai trouvée effacée tout au long de cette saison, à l’inverse de JJ qui prenait du galon jusqu’à piquer la place d’Emily aux côtés de Derek lors des interventions musclées, chose qui m’a un peu gênée. Et bien évidemment, très belle scène finale avec musique centrée sur Prentiss dansant avec les hommes de la BAU et les filles aussi.



hit run 4

 

Tous les personnages étaient bien exploités. Sauf peut-être Reid, un tout petit peu trop en retrait à mon goût. J’aimerai bien le voir un jour défoncer une porte, arme au poing… Mais je pense que la probabilité de ce genre de scène est quasi nulle… A part ce détail, il y avait un bon équilibre entre les répliques des personnages et leurs interactions les uns avec les autres. Il y avait aussi de l’amitié, de la reconnaissance, de l’amour. Par exemple, les remerciements de Strauss à Morgan étaient touchants (moi je dis, cette femme n’est pas Strauss !!). Les scènes entre Garcia et Lynch prouvaient qu’ils tenaient toujours l’un à l’autre, bien que je n’approuve guère que Kevin ait l’air de s’être consolé trop rapidement dans les bras d’une autre. Ça tournait bien, l’épisode était super fluide, sans temps mort. Il était juste magnifique, comparé à l’ensemble de la saison 7. Il dégageait vraiment quelque chose, un quelque chose qui m’a percutée et emportée d’enthousiasme. Certes, il y avait quelques raccourcis, comme par exemple le complice d’Izzy qui n’était autre que le Marine otage dans la banque. En le voyant être le seul à être hyper calme, sans aucune crainte à parler sans autorisation aux braqueurs, et surtout avec la caméra prêtant une grande attention sur lui, on pressentait que quelque chose se dessinerait autour de ce personnage, et on pouvait aisément se dire qu’il n’était pas uniquement qu’un simple otage (même si c’était un ancien militaire). Après, le complice qui se fait tirer dessus et abandonner et dont on n’entend plus parler, c’était un peu bizarre et rapidement expédié aux oubliettes… Mais honnêtement, ce n’était qu’un léger détail et on l’oubliait assez vite pour ne retenir que le meilleur de cet épisode plein d’angoisse, de péril, d’émotion.


Vous l’aurez compris, je suis sortie métamorphosée de cet épisode. Tant de choses restent à dire, mais je vais m’en arrêter là. Il aura fallu attendre longtemps, mais ça en valait la peine. Je croise les doigts pour que CM revienne sur les chapeaux de roues l’année prochaine !


Pour finir :
Mes + : Un unsub cruel/ Une intrigue qui tient en haleine/ L’équilibre intrigue et scènes légères/ Le mariage de JJ et Will (c’est pas trop tôt, depuis le temps qu’on attendait !!)/ La bagarre entre JJ et Izzy/ Le désamorçage de la bombe par Emily
Mes - : Le départ d’Emily Prentiss/ Quelques raccourcis (le marine complice, par exemple)


Et vous, qu’en avez-vous pensé ?


Sériecalement vôtre,
VK

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14 mai 2012

BANDES ANNONCES (14/05/2012)

Ma sélection (non exhaustive) de bandes annonces glanées par-ci, par-là...

 

Game Of Thrones    

Episode 2*08 “The Prince of Winterfell”



The Killing  

Episode 2*09 “Sayonara Hiawatha”



Mad Men

Episode 5*10 “Christmas Waltz”

 

 

Criminal Minds

Episodes 7*23 “Hit” & 7*24 “Run”

(BA version longue)



True Blood

Saison 5



10 mai 2012

BANDES ANNONCES (10/05/2012)

Ma sélection (non exhaustive) de bandes annonces glanées par-ci, par-là…

 

House

Episode 8*21 “Holding On"


NCIS

Episode 9*24, “Till Death Do Us Part (Season Finale)


NCIS : Los Angeles

Episodes 3*23 & 3*24, “Sans Voir” (Season Finale)


Hawaii Five-0

Episode 2*23 « Ua Hala » (Season Finale)





Criminal Minds    

Episodes 7*23 “Hit” & 7*24 “Run” (Season Finale)




Glee

Episodes 3*20 “Props” & 3*21 Nationals”







6 mai 2012

CRIMINAL MINDS, EPISODE 2*12, "PROFILER, PROFILED"

Ce que j'en ai pensé...


(diffusion en France le 30 Avril 2012)


Un excellent épisode de Criminal Minds (ou CM, ou Esprits Criminels) centré sur l'agent Derek Morgan. Bien que ce personnage ne soit pas mon préféré, dire que je n'ai pas apprécié cette histoire ne serait que mensonge. Ce chapitre nous en apprenait un peu plus sur cet homme plus connu pour son habitude à défoncer des portes lors d'interventions musclées et se jeter sur les suspects en fuite pour les plaquer au sol. Jusqu'à cet épisode, Morgan apparaissait en effet comme le « action man » dans toute sa splendeur : toujours prêt à défendre la veuve et l'orphelin et à botter les fesses des méchants esprits criminels, doublé d'un beau gosse. Le « Profiler, Profiled » a tordu le cou à cette tradition, en nous présentant un être humain qui, sous sa carapace de super héros, cache une profonde blessure, et pas n'importe laquelle. Il est vrai que présenté sous cet aspect, le sujet peut apparaître comme un cliché. Combien de fois a-t-on vu au cinéma et à la télévision des héros se surpassant pour les autres mais qui en réalité, le faisaient pour compenser, renier un manque, un traumatisme, un mal être intérieur ? Certes, on l'a déjà vu maintes et maintes fois. Mais il y avait quelque chose dans l'épisode de CM qui rendait ce sujet particulièrement intéressant et touchant.


D'abord, tout fan de CM qui se respecte ne pouvait ne pas être d'emblée exalté par ce volet, puisque l'un des héros se retrouvait mêlé à une situation sensible. En l'occurrence, l'agent Morgan était accusé du... meurtre d'un adolescent ! Pour ne rien lui faciliter, l'inspecteur chargé de l'affaire, Gordinski, n'était autre qu'un policier qui de toute évidence, avait une dent contre Derek, et ne souhaitait nullement lui accorder le bénéfice du doute. On se délecte devant les piques entre Gordinski et Morgan. Mélangez une accusation injuste et un ennemi borné, et vous obtenez un épisode qui ne peut que ravir les puristes de CM. S'en suit alors une course contre la montre de la part de l'équipe qui doit œuvrer pour innocenter Derek et plus difficile, faire comprendre à la police locale qu'elle se trompe. Tâche qui s'avère plus compliquée quand de un, le responsable de l'enquête est partial, et quand de deux, les indices mènent tout droit à Derek...


CM 1


Criminal Minds a réussi à nous faire partir d'une direction pour nous emmener dans une toute autre, à laquelle on ne s'y attend pas. On commence avec quelques moments de légèreté pour glisser dans la stupeur et les péripéties explosives. Conséquence : on en ressort estomaqué par le décalage entre le Derek dont on découvre le passé et le Derek d'aujourd'hui, celui qu'on connaît depuis le pilote. Pour un secret, celui de Derek en était un. On sent bien que Morgan veut à tout prix éviter de confier certaines tranches de sa vie à ses coéquipiers, et cette volonté est naturelle. Le métier qu'exerce l'équipe l'amène à presque vivre ensemble, et il est donc normal que chacun puisse pouvoir conserver une vie privée (heureusement, d'ailleurs). Morgan se braque, se met sur la défensive, refuse de parler, se dresse face à un Hotch imperturbable et insistant. Au départ, cette attitude paraît suspecte, enfin, ne l'aide pas à l'innocenter de ce qu'on l'accuse. D'ailleurs, même Hotch se pose des questions face à ce silence. Puis au fur et à mesure de la non coopération de Morgan (son refus de se dévoiler), on comprend que s'il a quelque chose qu'il ne veut pas partager, c'est que cela doit être grave. Quand on apprend qu'il a eu un casier judiciaire pendant son adolescence, on en reste surpris, mais on lui pardonne. Après tout, l'important, c'est qu'il ait changé pour devenir ce qu'il est devenu aujourd'hui.


Bon à ce moment, oui, le personnage principal qui, dans sa jeunesse, ressemblait plus à un diable qu'à un ange, c'est du déjà vu. Heureusement, Esprits Criminels ne s'en est pas arrêtée là. Le traitement de cette trame était bien maîtrisé. Les scènes dans la salle d'interrogatoire entre Hotch et Derek avaient l'air de véritables interrogatoires entre un agent fédéral et un criminel. Hotch voulait connaître la vérité, mais se heurtait à la réaction violente de Morgan qui ne se laissait pas faire aussi facilement et qui l'envoyait presque bouler. De l'autre côté, évidemment, le reste des fédéraux tentait tant bien que mal d'expliquer à Gordinski qu'il y avait sûrement une erreur... Mais les agents sont pris à revers par leur propre compétence, à savoir le profilage. La scène où Gordinski montre à Gideon le profil que celui-ci lui a envoyé lors d'une sollicitation est juste géniale. Le flic énumère point par point les éléments clés écrits par Gideon. Là, par un superbe effet spécial, on voit en arrière plan, sur fond blanc immaculé les deux hommes tout d'abord entourés par une multitude d'autres (représentant la population masculine de Chicago). Au fur et à mesure que le flic énonce les points, le nombre d'individus diminue : ils disparaissent dans un rapide balayage latéral, tandis que ceux qui restent sur l'écran sont rapprochés et le dernier homme n'est ni plus ni moins Derek. Alors là, bien entendu, les agents sortent le discours selon lequel il ne s'agit que d'une description qui doit servir d'aide et non de vérité absolue ou recette à appliquer à la lettre. Je dois dire qu'à cet instant précis, la BAU faisait preuve de mauvaise foi. Je m'explique. Jusqu'alors, on avait toujours vu les agents dresser des profils aux polices locales et bizarrement, une fois un suspect arrêté, l'unité n'avait pas vraiment l'air de vouloir remettre en doute le profil qu'elle avait délivré. Le suspect correspondant parfaitement à la description, il n'y avait pas de quoi revenir sur celle-ci et forcément, le suspect était impliqué d'une façon ou d'une autre dans la vague meurtrière terrorisant les environs. Dans l'épisode sur Derek, celui-ci colle pile poil à l'expertise de Gideon, mais subitement, alors non, il ne faut absolument pas tout prendre pour argent comptant mais au contraire, creuser d'autres pistes... En ce sens, on comprend l'exaspération de l'inspecteur face à ces agents qui renient presque leur propre art dans l'unique but de sauver Morgan. Exaspération qui s'accentue lorsque l'équipe pose des questions sur le directeur de la maison des jeunes, Carl Buford, comme si elle voulait orienter l'enquête vers lui. Exaspération qui monte de deux crans quand Morgan s'échappe de la salle d'interrogatoire (avouez qu'il est doué).


Exit les sarcasmes entre Derek et Gordinski qui ne peuvent pas se supporter, l'interrogatoire d'un Hotch impassible, le profil, le passé de délinquant de Derek et sa fuite, le CM s'engage sur un autre chemin. Derek retrouve en pleine nuit un jeune garçon qu'il a rencontré dans la maison des jeunes de Chicago. Suis-je la seule à penser qu'il n'est pas très sain pour un jeune adolescent de traîner dans la rue en plein milieu de la nuit ?? Cette question aussitôt posée et aussitôt oubliée, nous arrivons à la première scène que j'ai trouvée magnifique. Non pas que les autres étaient sans relief, mais celle-ci faisait partie des plus importantes pour l'intrigue et Derek. Pour l'instant, le seul secret qu'on connaissait sur l'homme était son passé de voyou. Et là, on en découvre un autre, bien plus sombre et terrible. Sur ce coup, Shemar Moore, l'interprète de Morgan, était excellent. Une interprétation toute en finesse. L'homme aborde le jeune (qui voulait lui parler) et commence la discussion comme si c'était une simple discussion entre potes, autour de lancers de ballon de football américain. Un moment de partage léger, mais qui glisse peu à peu à la confession et à la noirceur. Aucun mot brut n'est prononcé, tout est dans la suggestion, et cela rendait la scène forte à mes yeux. Morgan entre dans le sujet en faisant référence aux excursions avec Carl Buford. Une figure qui impose l'admiration et le respect dans le quartier, parce qu'il vient en aide aux jeunes en difficulté pour leur permettre de devenir des hommes droits. Derek l'avait connu lui aussi, et le mentor lui avait appris à jouer au foot. C'est comme cela que Derek avait pu s'en sortir. Ce mentor devenait comme un second père, voire le seul père pour certains de ces jeunes. Un père, un modèle en qui on peut avoir confiance, à qui on peut se confier et qui répond présent. La relation se renforce et pour renforcer cette relation, le mentor emmène de temps en temps ses protégés dans sa cabane. Et là, on comprend tout. Des adolescents paumés qui trouvent refuge dans la maison des jeunes, qui sont pris sous l'aile de Carl, qui partagent des moments de complicité avec lui dans sa cabane, comme un père le fait avec son fils. Derek parle de la cabane, puis dit au jeune qu'au départ, il avait sûrement du ne pas comprendre ce qui se passait, et puis qu'il s'est tu parce que la maison des jeunes, c'était tout ce qu'il avait. Et là, Derek regarde le jeune droit dans les yeux et lui dit que ce que le mentor lui a fait, et bien, Derek Morgan, l'ancien voyou devenu un exemple lui aussi, l'a subi. Mais lui s'est tu, parce qu'il avait peur de tout perdre. Il se trouvait exactement dans le même dilemme que le jeune : parler et perdre toute chance de connaître un meilleur avenir (car qui le croirait ?), et ne rien dire pour s'en sortir. Mais le jeune ne doit pas avoir peur ni se taire, mais au contraire, parler. Les termes abus, viol ne sont, certes, jamais prononcés, mais on en ressort avec le même sentiment de choc, révolte, dégoût envers ce mentor qui a profité de l'aura qu'il dégageait et de la confiance de ses protégés pour leur volet leur innocence. Au cours de la discussion, Morgan réalise l'identité du véritable assassin qu'on recherche depuis le début de l'épisode. Et qui n'est autre que... ce mentor, Carl Buford, tant apprécié de la communauté. Et là, c'est le moment de vérité, le moment de l'affrontement entre Derek et ce monstre qui a brisé une partie de lui et d'autres jeunes.


CM 2


Derek Morgan va enfin regarder Buford droit dans les yeux. Il est temps de mettre derrière les barreaux cet imposteur, ce traître, et la scène de confrontation entre les deux est magnifique. Il aura fallu que Derek soit accusé d'un assassinat pour qu'il se réveille et ose à son tour, parler. Je pense qu'il n'aurait jamais franchi cette étape et serait ainsi toujours resté (enfin, pour encore une longue période) dans le silence s'il n'y avait pas eu ce quiproquo. Derek a compris qu'il n'était pas trop tard pour se libérer de ce fardeau, même s'il y avait prescription. Il choisit de combattre ce démon pour protéger les jeunes et surtout, pour se défaire de cet incommensurable poids. Shemar Moore était dans l'émotion et la fureur, face à cet individu malsain qui ne voulait rien lâcher et ne voyait pas le mal de ses actes. On sentait la vulnérabilité de Morgan, sa souffrance enterrée dans son être mais toujours présente, mais aussi sa volonté et motivation sans borne à poursuivre des types comme Carl, chose qu'il n'a pas pu faire avec Carl. On voyait le masque du « action man » tomber. Et le fait que CM propose un duel entre Derek et Buford sans la présence des autres était judicieux. Ce choix ne faisait que renforcer l'intensité de la scène et de l'histoire. CM aurait pu nous servir une intrigue où finalement, c'était l'équipe qui découvrait le secret et arrêtait Buford. Par exemple, Derek aurait pu craquer et se dévoiler à son équipe qui aurait ensuite trouvé le moyen de stopper Buford. C'était bien pensé de proposer un face à face entre la victime et son bourreau. On rentrait en quelque sorte dans l'intimité de Derek, on affrontait avec lui l'agresseur, on ressentait le flot d'émotions qui traversait Derek. Heureusement, Buford a fini par se faire arrêter par le même policier qui voyait Derek comme seul coupable. Le moment où le représentant de la loi passe devant Morgan est touchant. Gordinski a réalisé l'horreur qu'a traversée Derek et son erreur. Il reste abasourdi, dégoûté par la vérité, et surtout par le fait que ce soit celui que tout le monde voyait en bienfaiteur qui soit le vrai meurtrier. Gordinski ne s'excuse pas verbalement, parce qu'il ne sait pas quoi dire. Que dire face à cet état de fait ? Il ne dit rien, mais son regard suffit amplement, et peut-être que cette absence de parole accentue son sentiment de gêne. Peut-être même que le fait que les scènes Derek/le jeune et Derek/Buford se déroulent pendant la nuit font écho à la noirceur de l'intrigue ? En une ligne, un brillant, obscur et émouvant épisode contrebalancé par quelques pointes d'humour qui restera dans les annales de Criminal Minds.


Conclusion :

Mes + : L'intrigue et son traitement/ L'interprétation de Shemar Moore/ La scène de la fusée avec Reid, JJ, Garcia, Prentiss et Hotch

Mes - : Certains membres de l'équipe un peu en retrait, mais en définitive, chose nécessaire sinon l'intensité de l'intrigue en aurait été desservie


Sériecalement Vôtre,

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