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Sériecalement Vôtre
19 décembre 2014

PROFILAGE, SAISONS 4 & 5

 

profilage guerre

 

J’ai globalement préféré la saison 4 à la 5. Niveau enquêtes, j’ai trouvé certains épisodes de la saison 5 un peu confus, des éléments n’étaient pas clairs pour moi, des affaires m’ont moins captivée alors que chaque épisode de la 4 était excellent.

Je garde encore en mémoire :

- Le militaire sniper en série (tiens, une femme commandant des forces spéciales, ça existe ??).

- Le pétage de plomb du commandant Garrel. Un personnage secondaire bad boy autodestructeur qui m’a plu. Entre nous, je doute qu’il soit vraiment mort.

- Le tueur en série du cirque, et ses dents…

- L’épisode « cold case » : sérieux, même la scène finale avec la musique + la silhouette de la victime s’effaçant + les versions présentes et passées des protagonistes (et petite parenthèse pour dire que j’aimais beaucoup Cold Case). A regarder aussi pour le repas de famille chez les Courtennes, avec une mère qui ferait fuir Bree Van de Kamp^^.

- La fin de saison avec le retour de la mère de Chloé (et la confirmation de l’une de mes théories : saison 3).

- La chanteuse martyrisée par sa belle-mère.

- L’épisode sur fond d’après-guerre, très réussi niveau costumes. Dommage qu’on n’ait pas « vu » Vanessa Valence et Raphaël Ferret en 1945.

- La femme battue qui ne l’était pas vraiment : j’ai eu peur lors de la 1ère chute que ça allait se terminer là, mais Profilage nous a surpris. Un très bon épisode original sur un sujet grave.

- Le jeune homme schizophrène abusé par son propre frère pour payer son crime à sa place. TF1 l’avait projeté en avant-première dans sa « tour », dont vous pouvez lire le résumé.

- Rocher inscrit malgré lui en solitaire cherchant l’âme sœur.

- Les confrontations équipe / IGS pour le jeu de lumières + les fantasmes d’Hyppo en plein interrogatoire (« fais-moi l’amour comme une bête », « lieutenant Kancel, vous n’y pensez pas ?!? » m’ont bien fait exploser de rires).

- La naissance de la relation Chloé/Lilly.

Bref, j’avais adoré chacun des épisodes. Un sans-faute (ou suis-je aveuglée par ma passion ?).

 

profilage rocher

 

Je n’irai pas non plus jusqu’à dire que j’ai détesté certaines enquêtes de la saison 5. J’ai juste des interrogations :

- Dans l’épisode où Chloé revoit l’homme atteint d’asperger qui l’avait côtoyée dans l’hôpital psychiatrique en saison 3 : il me semble que cet homme avait beaucoup de mal avec les contacts physiques, regardez comment il salue son fils. Du coup, comment a-t-il pu avoir des relations physiques avec la mère ? C’est possible, mais disons qu’il y a un énorme écart entre serrer la main de son fils et concevoir un enfant (ou ai-je raté qu’il a été drogué ?)…

- Dans le volet où la tueuse tire sur les gens sur un coup de dé : vous allez me prendre pour une folle, mais je bloque toujours sur son frigo rempli d’œufs. Pourquoi y en avait-il autant ? Est-ce qu’elle s’est dit un truc du genre : « si ça tombe sur 6, j’achète tous les œufs du rayon » ? Son comportement était irrationnel dans le sens où toutes ses décisions dépendaient du dé, pour autant, je comprendrais plus qu’elle dévalise des magasins de vêtements qu’un rayon d’œufs…

- Il y a aussi eu le grand retour de Louise, mais bizarrement, je m’attendais à un come back plus explosif. Parce qu’à partir du moment où elle partait en cavale avec Adèle (enfin, plutôt Adèle entraînant Louise dans son road trip), son plan dépendait plus de la situation que de sa propre volonté. Elle ne pouvait pas vraiment maîtriser un minimum les évènements, contrairement à son plan de profiter de la détresse du prof de Chloé pour le pousser à commettre des meurtres et les mettre sur le dos de Chloé. Par conséquent, son plan en paraissait moins machiavélique et pensé, c’en était presque de l’improvisation. Et moi, j’imaginais plus de cette furie.

- Je regrette en outre le fait qu’on n’ait pas eu plus de scènes de retrouvailles entre Chloé et sa mère. Certes, on a compris le bonheur retrouvé avec la scène sur la plage au tout début de la saison (ça m’a rappelée la scène finale de l’épisode « A perfect Day » de Cold Case, pour les thèmes retrouvailles mère/fille et plage). Seulement voilà, la fausse mort de la mère de Chloé était un élément majeur. A part quelques apparitions, la maman ne faisait pas grand-chose. La vie reprenait son cours comme si de rien n’était, alors que c’était tout le contraire. Ce n’est pas rien de retrouver sa mère qu’on croyait morte après autant d’années et de secrets. J’aurais souhaité aussi une scène Chloé+sa mère+son père, parce que cette famille a été en partie détruite.

 

Profilage 7

 

- Adèle : le personnage sur lequel je reste mitigée. Elle m’avait fait bonne impression dans la saison 4 : rebelle, solitaire, asociale, directe et brillante. Son interrogatoire de la femme du préfet : « quel est votre revenu ? » « bon, on va dire, inférieur », m’avait fait trop rire. Des points communs avec Chloé, mais une réaction face au monde qui l’entoure différente. A bien des égards, Adèle est un reflet « sombre » de Chloé : plus agressive, moins pimpante vestimentairement parlant, repliée sur elle-même, sur la défensive alors que Chloé s’est ouverte. Encore souvent un peu gauche, mais elle fait des efforts.

Quid d’Adèle dans la saison 5 ? Toujours borderline et ne faisant confiance à personne. Mais pour moi, elle flottait, elle n’arrivait pas à trouver sa place dans la société, ce qui reste dans le prolongement de sa personnalité. En fait, contrairement à la fin de la saison 4 où elle apportait sa pierre à l’édifice (enquête + sauvetage de Chloé), ses actions ont été moins significatives dans la saison 5. Sauf dans une certaine mesure lors de sa virée avec Louise. Mais là encore, la pertinence et la violence de son initiative restent floues pour moi. Adèle avait l’air d’improviser totalement, obéissant uniquement à sa vision, puis déstabilisée par Louise, tandis que cette dernière me paraissait beaucoup plus posée. J’aurais voulu aussi que le mystère sur sa sœur jumelle soit résolu, ou qu’il y ait une piste qui l’envoie enquêter ailleurs. Je vous avoue qu’à un moment, j’ai cru que Louise était sa sœur, avant de me rappeler qu’il s’agissait d’une sœur jumelle… Quoi que Louise aurait très bien pu se transformer grâce à la chirurgie esthétique…

A côté de cela, ce qui m’a le plus décontenancée, c’est la relation Adèle/Rocher prenant la direction d’une relation entre amants d’une nuit. Je voyais davantage Rocher en figure paternelle, apportant à Adèle une parenthèse de stabilité, qu’en coup d’un soir. Je voulais qu’il résiste car Adèle n’avait pas forcément les idées claires. Enfin, Adèle étant Adèle, elle reste un personnage à part… Reviendra-t-elle après le départ de Saint-Laurent pour assurer la relève, cette fois-ci, plus assagie ?

 

Profilage 3

 

- Fred Kancel : Euh… Comment avez-vous osé ??? Je commençais à apprécier la part qu’elle prenait dans les intrigues feuilletonnantes. Bon, ok, presque toujours en lien avec Hyppolite, mais ça prenait de l’épaisseur. Alors qu’on aurait pu avoir un développement des séquelles physiques et psychologiques de son kidnapping, voilà qu’on y met un terme de façon radicale. Je voulais en savoir plus, sur son alcoolisme, sa mère (wow, madame Kancel n’a pas froid aux yeux !!)… Egalement la voir plus lors d’interrogatoires, en duo avec Rocher et/ou Saint-Laurent, sans casser le tandem Rocher/Saint Laurent. Voilà, juste un regret sur les possibilités d’histoires qu’aurait pu vivre ce personnage.

Sinon, j’aime bien la réaction face à Roze que les scénaristes nous ont montrée : humaine. Ma réaction à chaud fut de regretter que Fred, dans un élan de volonté féroce de survie et ce, malgré ses blessures, ne se soit pas redressée et jetée sur Roze pour se battre. Sursaut tout à fait crédible : en tant que flic, elle avait les moyens de réagir et se défendre face à un assaillant. Je regrettai de l’avoir vue en situation de supplication et non d’affirmation/de lutte. En y réfléchissant le lendemain, je me suis dite qu’en définitive, c’était pas si mal non plus. On avait eu une réaction d’un être humain désorienté, terrorisé dans un contexte d’extrême violence. Même en ayant reçu une formation pour faire face à des situations périlleuses, on n’en est pas pour autant immunisé. Cette réaction rendait Fred encore plus touchante, et la situation encore plus déchirante.

 

Il y a des épisodes que j’ai vraiment appréciés : l’affaire avec l’allemande, que j’ai trouvée originale puisqu’on n’avait pas le schéma traditionnel cadavre + investigation ; le serial killer tuant les modèles de virilité (punaise, Rocher a failli y passer ! je me disais bien que le jeune était « bizarre », j’ai même envisagé qu’il était homosexuel et essayait de draguer Rocher) ; l’épisode avec le casino/l’asperger, sur le modèle du reportage TV. Pour ce dernier, rien d’extraordinaire, mais c’était plaisant de voir une autre façon de tourner l’épisode. Surtout, les répliques et pitreries d’Hyppolite, et la scène trop classe de la sortie de voiture ! Pour l’épisode Eyes Wide Shut, à la vue du château et du marquis de Saade, on pressentait déjà que ça allait tourner Eyes Wide Shut. Un peu trop ressemblant. Même si l’énigme des œufs m’a marquée, j’ai bien aimé le retournement de situation dès le début de l’épisode avec Julie Gayet : on s’attendait à une enquête sur la fusillade dans la fac (y avait-il un complice qui s’était échappé ?), finalement, on avait une affaire à 360°. Le premier volet de la saison 5 différait par son côté secte à l’intérieur même d’une famille. Et que dire du final, joyeux pendant deux secondes, puis stressant, triste, pervers et cruel, mais aussi léger grâce à la présence d’Esra.

 

Profilage 4

 

Sans entrer dans les détails, Profilage reste pour moi une série française de très bonne qualité, au niveau des enquêtes, de la réalisation, des intrigues feuilletonnantes qui concourent fortement à nous faire aimer les personnages. On sent qu’il y a quelque chose de différent. Bien sûr, on revoit dans Profilage des mécanismes qu’on a déjà vus dans d’autres films/séries. Toutefois, c’est bien exploité dans Profilage : ça se marie bien avec l’enquête du jour. Par ailleurs, on ne va pas cracher dans la soupe : ces procédés ne nous ont pas dérangé avant, pourquoi ça commencerait aujourd’hui, juste parce que c’est une série française ? Les histoires sont bonnes, non ?

 

On sent aussi que plus la série avance, plus elle devient sombre, même « gore » dans le sens où les assassins ont des motivations/problèmes psychiatriques très inquiétants/graves et où les modus operandi sont effroyables. Certains suivront, d’autres préfèreront revenir aux bases : des enquêtes coriaces, de la folie douce et du comique. Pour ma part, j’adhère jusqu’ici. Par moments, Profilage se rapproche beaucoup d’Esprits Criminels, autre série dont je suis fan. S’il devait y avoir un crossover US/France en matière de séries, un mélange Profilage/Esprits Criminels serait loin d’être absurde. Imaginez le topo : des meurtres en série aux US, à Washington DC, puis traversée de l’Atlantique parce qu’on retrouve des cas similaires à Paris. Pour satisfaire mon imagination et parce que j’adore ce personnage, Emily Prentiss arriverait de Londres pour retrouver le BAU + Chloé & co. à Paris car Londres est également touchée (un serial killer diplomate ?). Et hop, on se ferait 3 capitales en 3 épisodes ! Et bien sûr, Hyppolite rencontrerait son homologue Garcia, lol. Soit ça, soit un crossover Crossing Lines/Profilage, vu qu’on a souvent des affaires de meurtriers en série dans Crossing Lines et que ce serait plus facile pour cette série de tourner à Paris.

 

Plus sérieusement, Profilage s’obscurcit tout en gardant des moments de légèreté (heureusement !). La pente avait été amorcée en saison 4, elle s’accentue dans la 5. On avait vu Saint-Laurent se pendre et à cette époque, je me disais « wow, mais où est-ce qu’on va ?? c’est quoi, ce cliffhanger déprimant ? ». Quand je vois le dernier épisode de la saison 5, et qu’on sait qu’Odile Vuillemin partira à la fin de la 6, j’ai vraiment peur pour ce prochain cru. Je m’attends à tout : Hyppo en prison car jugé coupable de l’exécution de Roze, limite alcoolique/drogué avec des problèmes d’anger management, ayant des hallucinations sur Fred ; Rocher paraplégique (les ciseaux m’avaient l’air bien plantés entre deux vertèbres…), reniant son amitié avec Chloé (pour un temps au moins) ; Chloé folle, faisant une fusillade en pleine DPJ et abattue par le GIPN/GIGN…  

 

Profilage 2

 

A coup sûr, la vie des personnages qui restent et leur relations ne vont plus du tout être les mêmes dans la future saison. Pour Hyppolite, le changement de registre est prometteur, voire le cas le plus intéressant. Jusqu’ici abonné aux situations comiques, il (plutôt son interprète) va pouvoir exceller dans le dramatique, montrer toute sa douleur après la perte de Fred. Quelque chose s’est brisée en lui et il ne va certainement pas ressortir des vannes aussi tôt. Alors oui, ça va être un peu difficile de ne plus voir Hyppo dans son registre habituel, mais le personnage ne stagnera pas dans un seul thème. J’attends de voir une nouvelle facette de ce protagoniste. Déjà, quel regard de tueur quand il se retourne et voit Roze !

Pour continuer avec Hyppolite, et en même temps reparler de Fred, j’ai bien ri à sa réaction en apprenant qu’il était père (le mec qui met un siècle à capter et s’évanouit…), j’ai pesté quand il a annoncé son mariage avec Jess, une femme qu’il n’aime pas. Non mais, franchement, Hyppolite, tu nous as fait quoi, là ?! J’étais contente quand Fred et lui se sont mariés, et je suis restée sans voix au décès de Fred. J’ai pensé : « non, elle va juste s’évanouir à cause de la douleur et on la reverra à l’hôpital l’année prochaine ». Quand j’ai vu qu’elle avait les yeux grands ouverts, ça a été le choc. Et c’est là qu’on se rend compte que mine de rien, on s’est attaché à ce personnage. J’ai également trouvé que c’était atroce de les avoir maintenus mari et femme pendant cinq minutes. Ne pouvait-on pas les laisser heureux pour un épisode entier ?? Et the one million dollar question : c’est qui, ce « la » dont parlait Hyppo en disant « je vais la retrouver » ? Une enfant abandonnée ?

Encore une fois, triste que Fred ne soit plus là. Longtemps, Hyppolite et elle me faisaient penser au duo Ryan/Esposito de Castle (on en revient toujours aux comparaisons avec les US…) : un tandem en retrait par rapport à un autre fort, et qui se démarquait par la touche de légèreté qu’il apportait. Vers la saison 4, le couple Fred/Hyppolite commençait à gagner du terrain, et je voyais cette tendance s’accentuer dans la saison 6. Et vlan, je me retrouve l’herbe coupée sous le pied…

Pour Chloé, comme mentionné plus haut, je crains beaucoup pour elle. Connaîtra-t-elle le bonheur un jour ? Après la « mort »  de sa mère, son père interné, Louise, la disparition de Pérac, le secret du juge, sa fausse couche, sa relation dangereuse avec Garrel, sa tentative de suicide, j’espérais qu’elle trouverait enfin la paix avec le retour de sa mère et l’arrivée de Lilly. Et voilà qu’elle devient schizophrène et qu’elle poignarde Thomas !! Faudrait peut-être arrêter de la malmener, non ? J’en profite pour saluer le jeu impressionnant d’Odile Vuillemin. Excellente en : comique, délurée, effrayée, triste, psychotique, dans une excellente série.

 

Pour résumer : la série s’enfonce de plus en plus dans l’obscurité et n’épargne plus ses protagonistes, entre des enquêtes toujours intéressantes et une part de feuilletonnant qui s’affirme de plus en plus. Le final de la saison 5 marque un tournant dans la vie des personnages et de la DPJ. La bonne humeur, la complicité entre les héros et l’efficacité de l’équipe seront chamboulées pendant un certain temps, ce qui donnera un nouveau souffle dans la sixième saison.

 

Et vous, qu'en avez-vous pensé ?

Sériecalement vôtre,

VK

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11 octobre 2014

HOW TO GET AWAY WITH MURDER (PILOTE 2014)

Avec SPOILERS

 

Synopsis : La série suit un groupe d’étudiants en droit et leur professeur, qui se retrouveront impliqués dans une affaire criminelle.

 

how to get away1

 

Après Grey’s Anatomy, Private Practice et Scandal, Shonda Rhimes récidive avec How To Get Away With Murder. Assurément, c’était un pilote qui allait à coup sûr attirer l’attention et accroître les attentes. Et franchement, je ne suis pas déçue. Ce premier épisode est réussi. Il contient tous les ingrédients pour faire de HTGAWM le nouveau succès de Shonda Rhimes (si tout se passe bien par la suite). Elle n’est pas devenue la femme la plus puissante du petit écran pour rien.

 

On retrouve les thèmes habituels des séries signées Rhimes : liaisons dangereuses, secrets, concurrence entre étudiants ambitieux... Côté personnages, bien que les principaux sont la professeur et le groupe de cinq étudiants ayant obtenu le graal de faire un stage avec elle, deux se démarquent du lot. Evidemment, le premier est la professeur Keating, dynamique, assurée, au verbe aussi virevoltant que dans Scandal, autoritaire et avec des failles (à découvrir). Elle s’impose à l’écran, mais le gap entre elle et les autres personnages n’est pas abyssal, ce que j’apprécie. On ne ressent pas trop le fait qu’il y ait un héros qui écrase tous les autres qui finissent par n’être que de simples faire valoir, protagonistes de décor subissant les évènements, n’ayant pas d’objectifs et de conflits captivants.

Le deuxième est le jeune Wes, sympathique, à l’air naïf, et surtout témoin d’évènements perturbants. Les nostalgiques des films Harry Potter reconnaîtront en lui Dean Thomas. Pour ma part, quand je l’ai vu, sa tête me disait quelqu’un, je ne savais pas qui mais j’étais sûre de l’avoir déjà vu quelque part. Et puis merci imdb grâce auquel j’ai percuté que l’acteur avait joué dans Harry Potter. Les deux autres jeunes hommes qui font partie des stagiaires de Keating apparaissent plus calculateurs et prêts à tout pour parvenir à leurs fins. Les connaisseurs identifieront l’un d’entre eux comme étant le gardien John Bennett d’Orange Is The New Black (OITNB), qui ici, incarne un personnage imbu de lui-même.

 

how to get away2

 

Un fil rouge vient pimenter l’histoire et sert à maintenir en haleine le téléspectateur pour qu’il revienne semaine après semaine. Un fil rouge sur fond de meurtre que le petit groupe d’étudiants, sauf l’ancien John Bennett, essaie de dissimuler au mieux. Des flashforwards sur leurs actions et leur peur viennent instiller le suspens. Comment et pourquoi le mari de Keating a été tué ? L’a-t-il été par les étudiants volontairement ou était-ce une confrontation qui a mal tourné, en d’autres termes, un accident ? Vont-ils tenir leur pacte ?

Je verrai bien le mari avoir eu une liaison avec l’associée de Keating (parce qu’à un moment, la fille le regarde bizarrement) et être plus ou moins lié à la disparition de l’étudiante dans le pilote (car c’était son professeur, il me semble, en tout cas, il la connaissait). Au vu de la réaction de Michaela, je penche moins pour un meurtre prémédité. Et je verrai bien l’étudiant absent des flashs (l’acteur de OITNB), cafter au sujet de ce secret ou faire du chantage au groupe après avoir fouiné pour découvrir ce qu’ils cachaient.

L’autre question intéressante est : Keating a-t-elle manigancé le meurtre de son mari en utilisant les étudiants (et ceux-ci se retrouvent dans la difficile situation de la couvrir) ? Car elle-même n’est pas totalement clean vis-à-vis de son époux. Au vu de ce dont elle est capable, j’émets de sérieux doutes sur son explication d’avoir succombé à la tentation à cause de la pression que son projet de fonder une famille a entraînée. Est-elle à l’origine d’un stratagème reposant sur ses trois règles ? Discréditer les témoins, proposer un autre coupable et enterrer les preuves. Sa liaison avec le flic est-elle un moyen d’avoir un pied dans la police et donc, la future enquête sur la disparition et meurtre de son mari ? Avec toutes ces questions, How To Get Away With Murder a de quoi devenir addictive.

 

Et vous, qu’en avez-vous pensé ?

Sériecalement vôtre,

VK Serie

21 mars 2015

CHEFS, SAISON 1

 

chefs 1

 

Série poétique, délicieuse, qui nous plonge dans un agréable voyage des sens. Menu parfait… enfin, jusqu’au moment où le chef a été remplacé… Mais chaque chose en son temps, je reviendrai sur ce point plus tard.

Avec Chefs, on plonge avec gourmandise dans les coulisses d’un restaurant parisien haut de gamme. Le travail y est difficile, rigoureux, parfois ingrat, mais les assiettes qui ressortent sont une œuvre d’art, une récompensent au dur labeur. Personnellement, je me sentirai coupable de détruire une si belle harmonie. La poésie et l’invitation au voyage sont indissociables de la série. A travers les images traduisant les émotions ressenties par les personnages lorsqu’ils préparent et/ou dégustent un plat. A travers la présence de la mère de Romain qui guide ses gestes quand celui-ci concocte un mets, personnifiant ainsi ce souffle invisible qui pousse le jeune homme au meilleur. A travers la musique, douce, relaxante.

Le générique de début, très beau visuellement, met lui aussi tout de suite dans cette ambiance. On y voit défiler les personnages et décors : ils superposent avec fluidité et discrétion, dans des couleurs ni sombres ni aveuglantes, dont le jeu donne la sensation qu’elles s’effacent sous le poids du temps. Le générique me fait penser à un tableau impressionniste par moments. Mon seul hic est la bande son, qui, je ne sais pourquoi, est assez stressante, noire, et correspond davantage à une bande son de polar, thriller, alors que le sujet est tout autre (on aurait pu imaginer une enquête sur le meurtre d’un grand chef, lol). Même raisonnement avec l’affiche promotionnelle, où l’on voit le chef, Romain et Delphine.

 

Chefs 3

 

Quid des personnages et intrigues ? La saison 1 est tout à fait satisfaisante. Pas trop d’histoires d’amour virant au feuilleton ou prenant toute la place. Pas d’histoires alambiquées pour finir en pétard mouillé ou cliffhanger pour faire genre. C’est simple, efficace, on ne s’ennuie pas, la cuisine est bien le sujet principal. Cependant, on se doutait bien que Romain était le fils du chef. Et question aux internautes, car j’ai un gros doute : est-ce que le chef a vraiment transformé le vendeur de truffes aux allures de dealer de drogue en pâté ??

Mention spéciale à Anne Charrier, alias Delphine, et Clovis Cornillac, le chef. La première est bluffante dans son interprétation de femme ambitieuse, directe, obstinée, à l’élégant dress code. Ses discussions houleuses avec le chef, sa façon de dire ses quatre vérités à Matsumoto et la critique culinaire étaient irrévérencieuses et tellement hilarantes. Merci pour ces moments de légèreté (et les répliques). Le deuxième est très bon dans son personnage de chef mystérieux, têtu, fier, attendant le meilleur de sa brigade avec à la fois la fermeté et la bienveillance d’un chef de famille. Malgré leurs divergences, Delphine et le chef se rejoignent pour former un duo de choc, improbable, épicé. L’un gérant l’aspect business, l’autre l’aspect créatif. Les deux toujours en contradiction pour mieux avancer.

Hugo Becker est pas mal dans son rôle de jeune en rédemption, en colère contre lui-même et le monde entier, cherchant sa place, obstiné, se révélant dans la cuisine avec le souvenir d’une mère prodige et meurtrie. Yann, le second, incarné par Nicolas Gob, se défend tout aussi bien en emmerdeur de première, provocateur, sans gêne, délaissé par son mentor. Son incompréhension face à cet « abandon » est assez justifiée, ma foi.

 

chefs 4

 

Je reviens maintenant sur le remplacement du chef qui m’a quelque peu gênée. J’ai trouvé cette conclusion culottée, pas super crédible. Bon, ça pourrait se faire dans la réalité. Personnellement, je trouve ça un peu « foutage de gueule », pardonnez l’expression. J’ai l’impression que la prise de fonction de Romain est un braquage culinaire et professionnel. Ceci fera beaucoup d’envieux, ce qui est tout à fait normal et humain. Je voyais davantage cette fin de saison 1 en belle conclusion de la série, quand tout est pardonné et que le père et le fils scellent une véritable relation père/fils. Le père tirant sa révérence après tant de labeur et succès, le fils prenant la relève, après des années d’apprentissage et de réalisation, pour une nouvelle aventure. Ou alors, en conclusion d’une saison ultérieure (mais à partir de la saison 3). La fin proposée en 1ère saison est certes une vengeance assouvie, mais pour moi, ça ressemble à du vol. Ok, le chef a basé son premier succès sur une imposture. Ce qui en a suivi après pour sa fiancée (la mère de Romain) est injuste, cruel. Il n’en reste pas moins que le chef a tout de même, pendant les vingt années suivantes, développé ses recettes, prouvé son talent, mené sa brigade. Il n’est pas devenu chef par magie. Il a bossé dur. Il aurait très bien pu se vautrer rapidement après ses débuts glorieux, mais non.

 

Et là, d’accord, Romain venge sa mère en prenant la place du chef. Sauf que le jeune homme n’a travaillé qu’une année, et encore ! J’ai le sentiment qu’avant de rejoindre le restaurant, Romain n’avait aucune, ou alors une expérience très limitée de la cuisine. Remarque : ayant manqué un passage, je ne peux que faire des hypothèses. Romain a beau être un génie, il faut quand même du temps pour faire ses preuves. Par conséquent, je l’imaginais reprendre le flambeau/vengeant sa mère après quelques années pendant lesquelles il aurait brillé dans des concours et auprès de critiques culinaires (la vengeance est un plat qui se mange froid...). Cette progression aurait été plus logique, à mon sens. Par ailleurs, n’oublions pas le reste de la brigade, à commencer par le second, qui pourrait très bien et légitimement se rebeller face à ce coup d’éclat. Elle travaille avec acharnement et passion depuis plusieurs années avec le chef, et voilà qu’un jeune cuisto, ex taulard, vient lui ravir la place. Incompréhension d’autant plus totale que personne ne sait le lien qui relie le chef et Romain. Même en connaissant ce lien, il y aurait eu des réactions.

 

Malgré ce point qui me reste en travers de la gorge, j’ai passé d’agréables soirées avec Chefs. Cette série a du potentiel. Que cherche monsieur Edouard ? Comment va rebondir le chef ? Et surtout, quel est son nom ?? car ce n’est pas possible de faire durer le mystère^^  Comment Romain va-t-il gérer son nouveau statut, ses détracteurs ? La saison 2 est prometteuse en batailles, manigances et savoureux plats.

 

Et vous, qu’en avez-vous pensé ?

Sériecalement vôtre,

VK

15 septembre 2013

THE CLOSER

(ou The Closer L.A. : Enquêtes Prioritaires)

 

the closer 1

 

Voici mon humble hommage à cette série qui s'est terminée sur France 2 cet été, et depuis quelques années aux Etats-Unis. Ce cop show était vraiment spécial, et ce, pour plusieurs raisons dont je vous propose une petite liste (non régie par un ordre précis).

 

Raison  n° 1 : La qualité des scénarii.

Comme toute autre série policière centrée sur les homicides, The Closer présentait une affaire à chaque épisode. Jusque-là, rien de vraiment spécial. Par contre, le traitement de l'affaire l'était. The Closer avait cette particularité de restreindre le nombre de pistes et de suspects. Alors que d'autres séries nous abreuvent d'indices, de coupables potentiels et de rebondissements « après avoir soupçonné sept personnes, un élément révélé par le suspect n° 7 déjà suspecté et innocenté deux fois renvoie au suspect 4 qui est le véritable criminel »,  The Closer restait sur un nombre plus limité de suspects (sauf exceptions), voire un seul !. Elle réussissait avec brio à maintenir le suspense et notre attention. L'enquête partait dans une seule direction et on y restait. Tout reposait sur les intuitions (qui surprenaient souvent le téléspectateur) de Brenda Leigh Johnson et ses interrogatoires qu’elle menait d’une main de maître.

 

Raison n° 2 : Des personnages hauts en couleur.

Evidemment, les dynamiques entre les personnages et leur caractère participaient grandement à nous entraîner dans leurs investigations et maintenir le rythme. A commencer d'abord par le chef Johnson, détective hors pair flairant tout élément incohérent, jouant la comédie à la perfection pour mieux tromper les criminels. Le tout avec son immense sac à main qui la faisait plus ressembler à la desperate housewive avide de shopping qu'à une femme flic. Je pourrai continuer pendant des lignes mais je les réserve pour un autre paragraphe. Autour d'elle évoluaient des hommes tout aussi attachants et drôles. En réalité, ils l’étaient dans leurs interactions les uns avec les autres et avec Brenda. Je vais d’ailleurs poser une limite sur cette série. La série reposant principalement sur Brenda, il était logique de la voir davantage mise en avant par rapport aux autres. Toutefois, il y avait peut-être un peu trop de policiers dans son équipe. Surtout les policiers masculins : la parité en prenait un coup. Par conséquent, certains inspecteurs n'étaient pas égaux en termes de présence et d'approfondissement du personnage. Je pense à l'Afro-Américaine (dont j'ai complètement oublié le nom, ce qui appuie mon propos) que je trouvais presqu'inutile tant elle était étouffée par la forte présence de Brenda et le peu de temps qu'il restait pour tous les autres. Je parle d'elle, mais plusieurs autres connaissaient son cas en fonction des épisodes où, en définitive, leur rôle consistait à faire un point sur les indices récoltés et de temps à autres, émettre une petite hypothèse lors des briefings. Provenza s'en sortait mieux cependant. En tout cas, son personnage m'a vraiment marquée par ses espiègleries avec Flynn (mais pas uniquement qu’avec lui), sa répartie, son don de toujours connaître des situations cocasses (se trouver lié malgré lui à un crime), et son chapeau^^ ! Sinon, les interactions Brenda/Pope, Brenda/Fritz ou Brenda/ses parents étaient justes hilarantes, même si parfois, Brenda, soyons justes, faisait preuve de mauvaise foi^^. Mais la voir exaspérer ses interlocuteurs (pas seulement Fritz, Pope et ses parents) rendait The Closer pétillante et nous apportait une bonne bouffée d'air frais et de rires.

 

Raison n° 3 : Des protagonistes qui nous ressemblent.

Envie de voir de jeunes héroïnes minces, sexys ; et des jeunes beaux gosses à la musculature parfaite à vous faire fantasmer ? Et bien passez votre chemin ! The Closer marquait un point dans la présentation de protagonistes qui ressemblent à monsieur et madame tout le monde. Je n'ai rien contre le genre de héros décrits au début de ce paragraphe, mais il était agréable de voir qu'ils ne représentaient pas la majorité dans la série. Je ne dis pas non plus que les héros de The Closer étaient moches. Ils avaient chacun leur charme, aussi bien physiquement que du point de vue du caractère. The Closer, pour moi,  c'est un peu comme la publicité du produit cosmétique avec les femmes « normales » au lieu des stars/mannequins au physique totalement éloigné des 90% de la population mondiale. On était face à une galerie de quadragénaires/quinquagénaires pour la majorité qui étaient actifs et non pas simplement relégués aux rôles de parents ou autres seconds rôles. Ici, ils enquêtaient, faisaient appel à leur expérience, leur flair.  Je trouve que c’était bien joué de la part des scénaristes/de la chaîne (TNT) d’avoir choisi de ne pas se focaliser sur une équipe de plus jeunes. C’est ce qui différenciait The Closer.

 

the closer 2

 

Raison n° 4 : La bande son.

Blues, lounge, j’adore ces musiques qui accompagnaient les épisodes et accentuaient l’ambiance de la scène .

 

Raison n° 5 : Kyra Sedgwick.

Si Kyra Sedwick n'avait pas été Brenda Leigh, The Closer n'aurait pas eu le même charme. La prestation de l'actrice était parfaite, incroyable. Elle excellait dans tous les registres : comique, tragique (son cri quand elle découvre le corps sans vie de sa mère est déchirant), suspens (lors des interrogatoires). Son personnage rayonnait en permanence et captait pleinement l'attention du téléspectateur (peut-être parfois au détriment des autres personnages). Ses « pour l'amour du ciel » resteront inoubliables. Ses pauses chocolat resteront inoubliables : merci à la série d’avoir montré une femme mangeant avec plaisir du chocolat sans être obsédée par son poids (car la norme est la minceur) parce que c’en devient énervant. Sa façon de se faire passer pour une ignorante avant de mettre KO les coupables restera inoubliable. Ses tenues resteront inoubliables (ou l’art d’arriver en robe à fleurs et talons aiguilles sur une scène de crime en pleine forêt où gisent cinq cadavres mutilés et une mer de sang frais). Son sac restera inoubliable. Ses mimiques, son attitude étaient parfaites. Je dirai même que le capitaine Raydor avait en elle un peu de Brenda. En fait, il faut voir Kyra Sedgwick à l'œuvre pour comprendre en quoi sa prestation dans la série lui conférait toute sa force et son identité.

 

Il y aurait, je n'en doute pas un seul instant, beaucoup d'autres choses à dire sur cette série, mais pour conclure, car toutes les bonnes choses ont une fin, je dirai que The Closer était une pépite. Elle va beaucoup me manquer.

 

Et vous, qu'en avez-vous pensé ?

 

Sériecalement vôtre,

VK

15 janvier 2014

PERSON OF INTEREST, EP. 3*09

Le combat ultime...

(diff US, AVEC SPOILERS)

 

Cet épisode et aussi le suivant (3*10) marquent un tournant dans la série : ils sont à la fois la fin et le début d’un chapitre. La fin de HR, la fin de Carter. Le début d’une nouvelle New York enfin débarrassée de ces policiers corrompus qui n’étaient que le haut de l’iceberg et d’une redistribution des rôles et dynamiques entre personnages… La conclusion du chapitre HR arrivait à bon point. Entre HR, Root, Elias et sa bande, et le nouveau groupe fanatique de la protection des données, et toutes les autres intrigues à long terme, cela commençait à faire un peu trop. On risquait de se perdre et de s’ennuyer dans diverses intrigues s’éternisant et perdant de leur force. On voyait HR depuis le début de la série et après plus de deux ans, il fallait y mettre un terme pour se recentrer sur les autres histoires.

 

POI 1

 

Entrons plus en détail dans le 3*09. Honnêtement, il s’agissait d’un épisode assez classique selon les codes de Person Of Interest. En effet, si l’on regarde bien, on avait le schéma général suivant : Reese et Carter doivent garder l’oeuil sur quelqu’un et le groupe est poursuivi par une troupe d’hommes souhaitant les éliminer. En plus détaillé : la personne sur laquelle il faut veiller n’est autre que le boss du HR et les chasseurs ne sont autre que les hommes du HR. Au lieu d’avoir Reese essayant de cacher dans les immeubles de Big Apple et sauver la vie d’un POI face à une horde d’hommes le menaçant, on a Reese, avec Carter, essayant de rester en vie pour amener la tête du HR au FBI. Mais, dans l’ensemble, on a bien le contexte traqués-traqueurs-jeu de cache-cache à travers New York. Bien sûr, pour ne pas déroger à la règle, Reese se balade avec aisance dans les couloirs d’un bâtiment et met KO tous les assaillants (ou alors ceux-ci sont vraiment nuls). Bref, cette partie était correcte. Après tout, pourquoi pas ? Trop de fantaisie (batailles mettant à feu et à sang la ville) aurait sans doute été too much.


Le baiser Reese/Carter était inattendu, voire même choquant. Pas dégoutant, mais étrange, incongru. Pourquoi je dis ça ? Parce que j’ai toujours vu Reese et Carter dans une relation de profond respect mutuel. Ils se ressemblent par leur caractère tête brulée (à des niveaux différents ou le terme déterminé serait plus approprié), leur solitude, leurs blessures de guerre. L’allusion à ces blessures dans la morgue était la bienvenue, histoire de détendre l’atmosphère, si on peut se détendre dans une telle situation. Par contre, le baiser faisait trop « c’est bientôt la fin alors tant pis, je tente ma chance avec ce baiser », un peu comme dans ces films/séries où les deux héros sont grave dans le pétrin et perdent leur temps à s’embrasser au lieu de s’activer à trouver une solution. Cela manquait de sérieux.

 

POI 2

 

La partie avec Fusco était oppressante. J’ai vraiment cru que son fils avait été tué. Heureusement Shaw est arrivée à temps pour le sauver. Je dois dire que le type qui gardait Fusco n’était pas très malin : à sa place, je me serai posée des questions en entendant Fusco remercier mon complice qui vient d’assassiner son enfant. Mais bon, non, aucune réaction…

 

Et bien sûr, comment parler de cet épisode sans s’attarder sur la disparition de Carter ? Elle fut soudaine, pile au moment où on ne s’y attendait pas, au moment où on se disait « c’est fini, elle a gagné, elle reprend son grade de lieutenant ». Certains pourraient préférer une mort survenue au cours d’un échange de tirs avec HR dans la morgue, une disparition sur le champ d’honneur, en pleine action, en plein accomplissement de son devoir de flic. J’ai pensé à cela aussi, mais en définitive, l’option retenue avait de quoi être brutale. Cette soudaineté et la présence de Reese (et Finch, mais surtout Reese) accentuaient le côté tragique de la chose.

 

Et vous, qu’en avez-vous pensé ?

Sériecalement vôtre,
VK

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8 février 2014

PERSON OF INTEREST, EP. 3*10

L'heure de la vengeance a sonné...

(diff US, avec SPOILERS)

 

POI 2

 

Après les chocs subis au cours du neuvième épisode, on aurait pu s’attendre à une redescente d’adrénaline, à un calme après la tempête. Il n’en est rien du tout. L’épisode 10 de cette saison 3 abordait le thème de la vengeance, du ressenti et du changement face à un évènement traumatisant.

 

L’introduction, toute en musique et images, résumait bien la situation et la croisade de John. A noter que j’aurais préféré voir davantage l’enterrement de Carter, par exemple, voir le pli du drapeau et sa remise à son fils, et voir aussi la police/la ville saluer ce qu’elle a fait. On a un peu l’impression que Carter est enterrée à la va-vite et que finalement, elle a beau avoir joué un rôle essentiel dans la chute de HR, tout le monde s’en fiche. Je n’exige pas non plus une cérémonie en grande pompe à sa gloire avec pose d’une statue à son effigie ! Une mention de son rôle dans la presse aurait été satisfaisante (ou alors je ne l’ai pas vue…).

 

La chose la plus importante dont j’aimerai parler est le jeu de Jim Caviezel. J’avais déjà remarqué qu’il était excellent, mais là, dans cet épisode, il l’a une nouvelle fois magnifiquement prouvé. Cet homme a une telle façon de faire passer la détresse, le désir consumant de vengeance jusqu’au point de renier tous ses principes, la douleur de son personnage rien qu’à travers son visage. Les paroles n’étaient pas nécessaires, seuls le look (une barbe de trois jours), le regard (de chien battu), l’attitude (et je me lance dans ma vendetta sans foi ni loi) de John suffisaient. Caviezel était juste hallucinant.



Le quatuor Finch-Root-Shaw-Fusco était intéressant à voir à l’oeuvre, et surtout le trio Root-Sahw-Fusco dégommant tout sur son passage. Un moment digne des plus grands films de bastons à foison où les héros casse-cou s’en donnent à coeur joie. Sur un forum dédié à Person Of Interest, un membre avait nommé ce trio « Le repenti, la brute et la psychopathe ». Finch, plus dans la négociation, disait les mots justes pour toucher John et le convaincre d’arrêter son massacre.

 

POI

 

Peut-être que le décès de Carter est lié à la multiplication des personnages et des divers intrigues sur le moyen/long terme, je n’en sais rien. Toujours est-il qu’à part voir Root et sa relation bizarre avec la Machine, et surtout Root tourner en rond dans une cage, et un Fusco presqu’invisible depuis un certain temps, à un moment, il fallait faire quelque chose. Pour Carter : clore le chapitre HR. Pour l’invisibilité de Fusco, c’était une bonne idée que ce soit lui qui arrête Simmons. Reese aurait très bien pu le faire, mais après toutes ses blessures, tous ses combats, il fallait qu’il s’arrête. Le pauvre, il ne peut pas porter toute la misère du monde sur ses épaules. Et qui d’autre que Fusco pour mettre la main sur ce flic ? C’est d’ailleurs une très bonne façon de boucler la boucle et de donner un rôle important à Fusco dans ce combat contre HR.


Pourquoi ?
Parce que Fusco est un ancien ripou, mais il s’est détourné de cette activité. Il a choisi (avec l’ « aide » de Reese) de rentrer dans le droit chemin. Donc au flic reconverti de boucler le flic qui a choisi de persévérer dans l’illégalité et par la même occasion, la police lave son linge sale en famille. Parce que Fusco est resté au second plan bien trop souvent (et puis Root et Shaw ont eu leur dose de bagarre !), donc voilà une très bonne occasion de le remettre dans la lumière. Parce que n’oublions pas que Simmons s’en est pris à son fils, donc à Fusco de se venger d’une certaine façon.
Enfin, c’est une bonne chose que Fusco n’ait pas tué Simmons. Non pas que Lionel n’en soit pas capable, mais cela montre une évolution de son personnage par rapport au flashback dans lequel il était prêt à se montrer sans pitié. Il est devenu un autre flic, un meilleur flic.

 

Et pour terminer sur une remarque plus légère : on s’étonne de voir Fusco, main plâtrée, mettre KO Simmons alors que quelques épisodes auparavant, Reese, ancien militaire et agent de la CIA s’il vous plaît !, avait eu bien du mal à se battre contre Simmons…

 

Et vous, qu’en avez-vous pensé ?


Sériecalement vôtre,
VK

31 janvier 2016

PROFILAGE, SAISON 6

 

Je retiendrai particulièrement de cette saison les intrigues hors enquêtes, autour des protagonistes.

Commençons avec la découverte de la fille de Fred, qui n’avait rien d’inattendu. Rappelons-nous que lors du final de la saison 5, Hippolyte avait promis à Fred qu’il "la" retrouverait. On pouvait d’ores et déjà supposer qu’il s’agissait d’un enfant qu’elle avait dû abandonner quand elle était plus jeune. Dès le début de la saison 6, Hippolyte est suivi par une jeune femme blonde, cette dernière s’avérant être la nouvelle recrue. Bizarre, comme coïncidence, non ? Par conséquent, la confirmation de ce lien de parenté n’en était qu’une suite logique. Suite tout à fait plaisante, la fille ayant un peu le même caractère que sa mère, et sa relation avec son beau-père prenant une tournure assez drôle, qui rappelle celle que Fred avait avec Hippolyte. Emma Tomasi reprend le flambeau et on retrouve ce duo "secondaire" qui apporte son petit grain de folie à la série et au duo Chloé Saint Laurent/Thomas Rocher. Les tentatives infructueuses de Chloé pour annoncer la nouvelle à Rocher et Larmarck étaient cocasses. Je serai curieuse de découvrir le père biologique d’Emma… En tout cas, bienvenue et bravo à Sophie de Fürst, qui se fond très bien dans l’équipe.

Que dire de l’Hippolyte drogué ? Crédible et triste pour le personnage (Raphael Ferret était très convaincant dans ce registre). Profilage sachant mélanger avec efficacité drame et humour, la scène de recadrage de Fred en fut une parfaite illustration (revoir Vanessa Valence fut un plaisir !). Maintenant, je me demande si on ne pourrait pas, pendant la saison 7, revenir sur le fait qu’Hippolyte s’est servi dans le coffre des scellés… Cela pourrait donner un problème intéressant. On aurait à nouveau le policier, et par prolongement, l’équipe, être sous le radar des affaires internes, néanmoins, il me semblerait cohérent que la disparition de cannabis des locaux de la police ne passe pas inaperçu longtemps.

profilage 1

 

En ce qui concerne la relation conflictuelle entre Thomas et Dimitri, avec en toile de fond un triangle amoureux : sur le coup, j’ai été un peu surprise car j’attendais que l’histoire prenne une autre dimension. En fait, l’option choisie n’avait en soi rien de sensationnel : on a déjà eu ailleurs des intrigues où deux hommes amis d’enfance se sont éloignés à cause d’une femme. Dans Profilage, l’un des deux hommes ne savait rien du départ précipité de son ami et à part ce détail, c’était, par la thématique, du déjà-vu. C’est peut-être pour cela que j’ai tardé à voir la chose arriver, sûrement espérais-je quelque chose de moins habituel… Il faut cependant reconnaître que la réaction écrite pour Thomas fut ambiguë, au moins pour un temps. La scène où Thomas invite Dimitri à faire un tour avec lui avait de quoi glacer le sang (Philippe Bas ressemblait à un tueur fou et diabolique), j’avais l’impression de regarder un film d’horreur. Je me doutais que ce dernier n’avait pas assassiné Dimitri, mais là encore, à cause de cette scène de proposition de balade, j’ai craint le pire. Dommage que le colonel soit décédé, je n’aurai pas été contre une suite sur les conséquences de sa révélation, aurait-on eu toute cette intrigue pour terminer sur ça ? Après, pour ne pas me contredire, ce type d’arche n’ayant rien de nouveau, autant y mettre un terme et passer à autre chose.

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Chloé : décidément, sa vie est très loin d’être un fleuve tranquille. La saison 6 a démarré avec une Chloé en meilleure forme et en rédemption. Elle a regagné peu à peu la confiance de son entourage. J’enrage juste qu’on ne sache rien sur la fameuse discussion entre Rocher et Saint Laurent. Son déchirement d’être éloignée de sa fille était palpable et émouvant. Les scènes où on la voyait dessiner sur le bitume sous la fenêtre de Lili puis découvrir le message d’amour de Lili étaient si attendrissantes, j’avais envie de lâcher une larme. Comment ne pas aimer ce personnage ? A peine a-t-elle retrouvé la sérénité que la voilà de nouveau en proie au doute, face à ses visions de Garrel. Alors lui, j’ai toujours été persuadée qu’il n’était pas mort ! Quelle bonne idée de l’avoir fait revenir. Il est indéniablement amoureux de Chloé et prêt à tout pour être avec elle, quitte à la garder dans l’oubli de son passé. Chloé est comme son "remède miracle" contre une vie faite de violence et de meurtres… au moins pour un temps car rien n’assure qu’il ne retombe jamais dans ses travers, même en étant avec Chloé. J’avais bien aimé leur complémentarité lorsqu’ils s’étaient connus : lui, le bad boy montrant une autre facette avec Chloé, elle, fragile, pouvant se lâcher un peu plus grâce à lui. Deux personnages compliqués et torturés se complétant.

Si j’ai apprécié le retour de Garrel, je dois vous dire que l’épisode final de la saison 6 ne m’a pas autant captivée. Toutefois, c’était une digression intéressante, après plusieurs épisodes d’enquêtes policières classiques. Peut-être ai-je trouvé l’enquête de Chloé moins palpitante que celles auxquelles elles m’avaient habituée ? Est-ce parce que cette vie paisible Garrel/Chloé l’était trop ? Je ne sais pas exactement, c’est une question de feeling, je suppose… Parfois on aime, parfois on aime moins… A mes yeux, le déclic de Rocher qui comprend que Garrel est revenu d’entre les morts était trop rapide. Quelques années s’étaient écoulées, et franchement, j’avais l’impression que les indices n’étaient pas assez flagrants pour subitement faire le lien entre les exécutions et l’ancien commandant de la brigade des stups. Au départ, je n’avais pas compris ce revirement de situation, il a fallu que je me replonge dans mes souvenirs de la série… Surtout, pourquoi Garrel s’est-il senti obligé de commettre à nouveau des meurtres ? Ne pouvait-il pas tout simplement revenir vers Chloé ? Voulait-il inconsciemment ou non envoyer un message à Rocher et son équipe ? Avec la soudaine disparition de Chloé, ses retrouvailles avec elle auraient été forcément de courte durée, Rocher n’aurait jamais laissé tomber (et donc tout ça pour rien ?!).

profilage 2

 

Même sans avoir été transportée par cette fin de saison, je n’ai pas pu rester insensible à la scène de clôture. J’imaginais déjà une fin heureuse pour Chloé (retour chez elle et énorme câlin à Lili), et pas du tout un cliffhanger. Pourquoi tant de haine^^ ? Ne me dîtes pas que Rocher va succomber ?!! Il n’a pas réussi à survivre à un coup de ciseaux dans le dos pour finir avec une balle dans l’épaule… Par ailleurs, reverra-t-on Odile Vuillemin dans le premier épisode de la saison 7 ?

Je l’espère bien, parce que j’aimerai voir une conclusion nette pour son personnage. Sans saut dans le temps cette fois-ci, de grâce. Parce qu’on en a déjà eu entre les saisons 2 et 3 (mort de Pérac et exil de Chloé sur la côte), 4 et 5 (pendaison de Chloé), 5 et 6 (retour de Chloé après son épisode psychotique), ça commence à faire assez, selon moi. Je préfèrerai pour une fois qu’on assiste à la suite directe de ce qui s’est déroulé à la fin de la saison 6. Entre les saisons 5 et 6, ceci n’aurait pas été aisé car Chloé devait se soigner, Thomas aussi, Hyppolite tombait dans la drogue, donc cela aurait été étrange de faire un/deux épisodes sur ces sujets sans enquêtes et revenir à la dynamique habituelle. Je regrette néanmoins un manque de flashbacks sur cette période, mélangés aux enquêtes, pour voir ce qui s’est passé entre la mort de Fred et le retour de Chloé. Pour le premier épisode de la saison 7, je souhaiterais qu’on sache exactement ce que sont devenus Chloé, Thomas et Garrel.

 

profilage 3

 

Du côté des nouveaux, l’arrivée de l’archiviste, Viviane Mercadet (à appeler Madame^^), a apporté de la fraîcheur à la série. Un poil caricatural, elle, a tiré son épingle du jeu, via son caractère, sa démarche, son exigence pour le classement, et son béguin pour Larmarck. J’ai bien ri quand le commissaire lui a dit "j’ai une proposition indécente à vous faire…", yeux de la concernée commençant à scintiller, puis déception de celle-ci quand Lamarck lui propose en réalité de prendre la direction de la numérisation des archives, suggestion aberrante au vu de son amour pour le papier ! En effet, c'était une proposition indécente. Pour finir, voir Chloé se faire passer pour une danseuse nocturne lors d’une affaire, c’était hilarant. On aura tout vu avec elle.

 

Et vous, qu’en avez-vous pensé ?

 

Sériecalement vôtre,

VK

20 novembre 2021

[EN] PARIS MANGA & SCI-FI SHOW 2021: STARGATE CONFERENCE

 

I attended the Paris Manga & Sci-fi Show that took place on 6th and 7th November 2021, in Paris, France; and attended the Stargate conference, with Joe Flanigan and Michael Shanks.

Personal story: I haven't rewatched Stargate SG-1 since the series ended in the 2000s. A pandemic years later made me rewatch this series I loved when I was younger. As fate would have it, there was a rerun of SG-1 during the pandemic on a few TV channels in France, so, I seized this opportunity… and fell in love again with SG-1. Then, there was a rerun of Stargate Atlantis. Back in the day, I just watched a couple of episodes of this series, thus, I didn't really know it. The rerun made me appreciate it. It's never too late to discover a series^^

I was really surprised, when I rewatched SG-1 and Atlantis, to find out how the fandom was still very active, even many years after the end of the franchise. The cast and crew are still going to conventions. When I learnt that Joe Flanigan and Michael Shanks would come to Paris Manga & Sci-fi, I couldn't resist.

 

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Below topics discussed during the conference (Sunday session):

- What items did the actors keep?

Michael Shanks kept Hammond's red phone. Joe Flanigan kept the People's Choice Award won by Stargate Atlantis. The award was kept in one of the producers' office. For Joe, the award was given to the actors and therefore, shouldn't stay in the producers' office, so, he took it.

- A technological device from the series that the actors would like to use?

Michael Shanks answered the stargate, so he could leave Earth, Joe Flanigan answered the ZPM.

- What was the actors' relationship with sci-fi before Stargate?

Michael Shanks was a sci-fi fan before Stargate. He used to watch Star Trek and Battlestar Galactica (the old version) when he was a child. Joe Flanigan hesitated before accepting the Stargate Atlantis project for he didn't think he was a sci-fi actor. He eventually accepted when he was told there would be humour in the series. Since then, he became a sci-fi fan.

- Story arcs the actors wished for their characters?

Joe Flanigan wished more girlfriends and Johnny Cash for John Sheppard. Michael Shanks said that Daniel Jackson should have gone to Atlantis (personal comment: I totally agree with this statement!).

- Did the actors prefer shooting in the studios or outside?

Joe Flanigan preferred outside, as the air could be suffocating inside. For Michael Shanks, it depended on the weather. In summer, he preferred shooting outside, but for the rest of the year, he preferred inside because it's raining a lot in Vancouver.

- Favorite season?

Season 7 for Michael Shanks. He was coming back from a break (note: the actor left the series in season 6) and felt good during season 7. Joe Flanigan couldn't choose because he doesn't think about a series in terms of episodes/seasons, but rather in terms of acting experience.

- Weird stories with fans?

Michael Shanks was asked to sign an autograph on a rubber p***s!

- The most difficult episode to shoot?

Urgo (season 3, episode 16) for Michael Shanks because it was difficult to keep a straight face in front of Dom DeLuise, who played Urgo. Doppelganger (season 4, episode 4) for Joe Flanigan, who had to play two roles and fight against himself. 

- Joe Flanigan really wanted to purchase the Stargate franchise to MGM. Unfortunately, when he tried to do that, MGM went bankrupt and had already sold the license, so Joe couldn't achieve his project.

- Joe Flanigan would like to play Han Solo if he had to pick a character from Star Wars… with Jason Momoa as Chewbacca, the actor teased^^

- We also talked about Michael Shanks's role on Smallville. He was surprised by the heavy weight of the wings his character was carrying. When the wings were added via visual effects, well, his character died…

 

After the conference, I had the chance to meet the actors in private, with a few other fans. Michael Shanks explained why he left SG-1. We talked about the script written by Google's AI, collaboration between The Companion, Google, and Brad Wright. With Joe Flanigan, we discussed about famous series in France, his French voice, and the multigenerational success of the franchise.

 

Sériecalement Vôtre

3 mai 2013

GLEE, SAISON 3

(diff fr) 

Je le dis sans rougir de honte : j’aime Glee. Ce qui me plaît dans cette série, c’est qu’elle donne la pêche, au travers de ses chansons et chorégraphies, et ses personnages délirants (mention spéciale à Sue Sylvester dont je savoure chaque réplique cinglante et dont elle seule a le secret). Les intrigues ne déplacent pas les montagnes, cependant, certaines ou certains aspects de ces intrigues sont percutants. J’ai un faible pour la relation entre Kurt et son père. Je la trouve touchante. Pour en rester à cette saison 3 : le grand point fort de cette saison a été, pour moi (en tout cas, c’est l’impression qu’elle m’a donnée), le partage des interprétations. Il y a eu quelque chose de choral. Je trouvais dommage… non, je commençais à en avoir marre de ne voir et n’entendre que Rachel et Finn s’égosiller à pleins poumons à longueur d’épisodes, d’autant plus que le personnage de Rachel m’agace.

 

Là, je me permets un petit aparté sur ce couple (avec d’autres points). Vu les antécédents de Rachel, j’ai du mal à adhérer à ses sautes de compassion pour les soucis de ses camarades et franchement, comment Finn peut tomber amoureux d’une fille aussi difficile alors que lui est vraiment un type bien ? Enfin, ces deux personnages me donnent quand même de bons fous rires, mais ne sont pas les seuls dont il faut se soucier. Il y a une véritable richesse de personnages dans Glee, et je souhaiterais que certains ne fassent pas seulement office de faire-valoir en ayant, ô, bonheur, le privilège d’une intrigue anecdotique le temps d’un nombre restreint d’épisodes. Je pense notamment à Tina. En effet, elle a changé de look, et le pire, c’est que moi-même je n’y ai pas fait attention ! J’étais à 100% avec elle lors de son coup de gueule. Quand bien même c’est la dernière année de Rachel et que Tina fera partie des vétérans du glee club la prochaine année, qui peut lui assurer qu’elle aura droit à plus de solos ? Qui peut lui assurer qu’il n’y aura pas de nouveaux tellement doués qu’ils ne pourront ne pas avoir de solos eux-aussi ? J’étais un peu déçue que Tina « rentre dans le droit chemin » à la fin de son coup de gueule. J’aurais voulu que Rachel fasse un geste, même modeste, mais si fort symboliquement, et pas ce simple duo dans une salle sans spectateurs, ridicule à vrai dire puisqu’on en revient au point de départ : ok, Tina chante mais personne n’est là pour l’entendre et apprécier son talent et son duo avec Rachel.

 

glee

 

J’en reviens maintenant aux interprétations pendant cette saison. J’ai trouvé que chacun avait droit à ses moments (enfin, certains un peu moins que d’autres, mais je parle d’un point de vue général), et c’en était très plaisant. Coup de foudre pour la prestation des New Directions pour les communales, parfaite illustration de mon propos. Chacun contribuait vocalement aux chansons, le collectif en ressortait davantage, les chorégraphies étaient dynamiques, pétillantes. Même Mike a chanté ! Le choc ! Je ne comprends pas pourquoi sa voix a été censurée pendant les deux premières saisons : certes, il n’a peut-être pas l’étoffe d’un monstre des vocalises, mais tout de même, sa voix est bien, et les communales ainsi que son duo avec Tina pour la Saint Valentin l’ont prouvé. Ce meilleur partage a permis d’apprécier de plus en plus les autres talents et de mieux apprécier les voix de Rachel et Finn : chanter moins diminue l’effet de saturation et par conséquent, on devient plus disposé à écouter. J’ai découvert Damian McGinty, que je verrais bien en crooner, à la Michael Bublé dont il a interprété Home. J’ai savouré la voix de Chris Colfer, unique. Dommage que son personnage n’ait pas été admis à la NYADA, contrairement à Rachel. Si lui aussi avait fait un solo lors des nationales, je suis certaine qu’il aurait été pris. Je suis même un peu  étonnée que les New Directions aient remporté les nationales. Bien sûr, c’est formidable pour eux, mais j’ai eu l’impression que les Vocal Adrenaline étaient à un niveau au-dessus. La chorégraphie était plus spectaculaire, plus technique, d’ailleurs, on le voyait rien qu’aux visages du glee club pendant le numéro de leurs concurrents. Pour les New Directions, le tableau était peut-être un peu plus « fou », on avait l’impression que ça partait dans tous les sens sans vraiment de cohérence (cette remarque concerne plus la dernière chanson). Cependant, le tableau était plus vintage, ambiance années folles, que celui des Vocal Adrenaline.

 

Sinon, pour les moins de cette saison : je citerai la tentative de suicide de Dave Karofsky. Ce fut un sujet grave mais traité trop rapidement. J’aurais préféré voir un peu plus de scènes où Karofsky subissait les moqueries cruelles de ses camarades avant de passer à l’acte, le tout sur un ou deux épisodes. En effet, ici, on a dû avoir une ou deux séquences de ce genre. Je ne suis pas du genre à souhaiter faire durer un plaisir morbide, mais quand on traite un sujet aussi grave, il faut le faire bien, même si la série est plutôt dans le positif, l’énergie ; ou alors il ne faut pas du tout en parler. Ici, j’avais l’impression que la décision de Dave arrivait trop subitement. L’après tentative ne fut pas très développé non plus : il aurait été bien de montrer une ou deux fois Kurt en train de demander des nouvelles de Dave. Oui, Kurt assurait son soutien à Dave dans la chambre d’hôpital, mais voir concrètement ce soutien aurait été bienvenu (une visite de Kurt chez Dave ou Kurt défendant Dave devant ses parents qui le voient comme un monstre, par exemple). Autre moins de cette saison : le ramollissement de Sue. Je ne sais pas ce qu’elle va devenir dans la saison 4 mais sa transformation en Sue gentille lui a quelque peu retiré de son ampleur de furie légendaire. Elle gardait encore des répliques d’anthologie, cependant, il manquait ce quelque chose qui m’avait fait aimer la méchante Sue. Cette évolution peut s’avérer intéressante, j’espère néanmoins qu’elle ne se retournera pas contre elle en définitive, en la rétrogradant en personnage faisant partie du décor car Glee y perdrait un élément non négligeable.

Je pourrais aborder plein d’autres éléments de cette saison 3, mais je vais en rester là car j’ai dit ce qui m’avait le plus marquée.

 

Et vous, qu’en avez-vous pensé ?

 

Sériecalement vôtre,

VK

19 novembre 2013

CROSSING LINES, SAISON 1

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La review du pilote est disponible ici.

La première saison de Crossing Lines fut agréable à regarder. Elle a été un mélange d’enquêtes policières à la fois réflexives et parsemées d’action, d’intrigues personnelles à moyen/long terme, et d’alchimie entre les personnages. De façon générale, Crossing Lines a correctement rempli son contrat. La remarque que j’aurais à lui faire concerne la place accordée au développement des intrigues personnelles pour certains des protagonistes, que j’ai trouvé imposante pour : 1) une première saison, 2) une saison assez courte. Dans un cop show, j’apprécie en savoir un peu sur les héros dans leur vie hors enquêtes : leur passé, leurs failles, leurs relations avec autrui, etc. Cependant, j’apprécie quand ces éléments sont dévoilés avec parcimonie au fur et à mesure des saisons, exception faite où on postule que les intrigues personnelles ont la même importance que les enquêtes, un peu à la manière de New York 911 (Third Watch). 

 

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Dans cette saison 1, on découvre pas mal de choses importantes sur certains des personnages et ce, alors que la série vient à peine de commencer. L’obsession de Carl pour Genovese, la recherche de Dimitrov pour Louis et Dorn, le penchant de Sebastian pour le jeu et la découverte de son fils biologique ont été un peu trop mises en avant pour une première saison à mes yeux. On en ressort un peu saturé : qu'y aura-t-il d'intéressant à découvrir par la suite ? D’ailleurs, on entrait avec lenteur dans le vif de l’enquête dans certains épisodes, à cause de ces considérations personnelles. Le cas du jour s’en trouvait moins riche alors qu’il aurait pu donner lieu à une bonne intrigue pleine de pistes, de suspects, de rebondissements. Même constat pour la dynamique de l'équipe : les membres travaillent ensemble, mais on peut aller plus loin dans leurs relations de travail et de proximité. J’aurais préféré que cette saison soit plus longue, pour contenir plusieurs épisodes indépendants, c’est-à-dire avec des investigations totalement exemptes de toute connexion, allusion à un trait de caractère d’un héros ou à une lutte personnelle. Ces épisodes auraient permis le développement des interactions professionnelles et aussi amicales entre les protagonistes, pour accentuer le travail en équipe. A ces épisodes se seraient mêlés les autres centrés sur les protagonistes. Pour citer un exemple : dans certains épisodes, Louis Daniel, le chef d’équipe, semblait à la fois là, mais pas vraiment là car tiraillé par l’affaire Dimitrov. Avec la durée courte de la saison, on a la sensation que Daniel n'est pas tout à fait dans l'équipe, pleinement opérationnel. Mis à part ce point, Crossing Lines est une série satisfaisante, qui suit à la fois l’équipe de la CPI et les criminels/victimes. Ce dernier élément est l’occasion d’en savoir plus sur les motivations des criminels, les réactions des victimes au lieu d’avoir une enquête où le point de vue des personnages non policiers est complètement réduit au silence. 

 

Et vous, qu’en avez-vous pensé ?

 

Sériecalement vôtre,

VK

 

20 décembre 2015

​AVANT-PREMIERE “WEI OR DIE”, FRANCE TV

 

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J’avais été invitée à l’avant-première de WEI OR DIE (merci à Bigger Than Fiction) organisée dans les locaux de France Télévisions le 21 octobre, avant sa sortie officielle sur internet le 28. La projection fut suivie d’un échange entre l’équipe du film, les partenaires ayant contribué au film, et le public.

Ce film interactif, de Simon Bouisson, plonge le spectateur dans le week end d’intégration (en abrégé WEI) cauchemardesque d’étudiants en première année d’une grande école de commerce. Si vous n’avez aucune idée de ce qu’est un WEI, pour résumer, le WEI est comme un rite de passage pour les étudiants d’écoles de commerce/d’ingénieurs qui se retrouvent le temps d’un week end dans un lieu précis (en dehors de l’école, un voyage est nécessaire pour accéder au site) pour des activités plus ou moins arrosées. Le WEI fait souvent l’objet de polémiques, à cause du niveau d’alcool et des bizutages…

 

Regarder le trailer ici.

Regarder le film ici.

 

Des films, il y en a toujours, me direz-vous, mais celui-ci est particulier. C’est la première fiction interactive de la Direction des Nouvelles Ecritures de France TV. Le film propose une expérience unique pour le spectateur : ce dernier suit les aventures des protagonistes en changeant de point de vue en fonction de ce qu’il souhaite regarder, grâce à une playlist située en bas de l’écran. Plusieurs timelines ont été créées, correspondant à une partie de l’histoire : plusieurs séquences peuvent se dérouler en même temps, l'internaute n’a plus qu’à faire son choix pour voir telle ou telle séquence, un bout d’une séquence, puis passer à une autre et revenir à la première, etc. Dans WEI or DIE, les playlists correspondent à un device d’enregistrement vidéo : smartphone, caméra, tablette… utilisé par les étudiants pour immortaliser le WEI. Selon leur localisation pendant l’histoire et l’heure d’enregistrement, le spectateur assiste à divers évènements à divers moments du WEI. Ainsi, il devient "maître" de la façon dont il visionne l’œuvre et ne subit plus une suite de scènes selon le choix du réalisateur. Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas de scénario construit, il s’agit d’une expérience de visionnage différente.

En France, il y a peu de fictions interactives à l’heure actuelle. Le projet a nécessité 3 ans de tournage, une dizaine de caméras, et un tournage de seulement 11 jours pour obtenir une totalité de 90 minutes de rushs. Le film en lui-même dure 45 minutes, ce sont 90 minutes partagées entre les différentes pistes d’enregistrement. La notion d’interactivité a été un challenge pour la production, dans tous ses aspects : écriture, tournage, montage. Bien que certaines scènes sont censées avoir été filmées par des smartphones, lors du tournage, ce ne sont pas des smartphones qui ont été utilisés, mais bien des caméras, pour des raisons techniques (qualité de l’image). L’équipe technique s’est ensuite arrangée pour qu’à l’écran, le spectateur ait l’impression qu’il s’agit bien de vidéos prises par des smartphones. Enfin, WEI OR DIE a été récompensée par le prix de la meilleure œuvre transmédia internationale au Liège Web Fest (festival international de la web série, du transmédia et des œuvres numériques).

Du côté producteurs et partenaires, on compte : la Direction des Nouvelles Ecritures de France TV, Cinétévé, Résitance Films, Keblow (qui a fourni la technologie mise à disposition des internautes pour visionner le film), Pictanovo, ciclic, le CNC.

 

Mon avis :

WEI OR DIE se distingue clairement des fictions traditionnelles en donnant la possibilité au spectateur de choisir ce qu’il veut regarder à un instant t du film. L’interactivité n’empiète pas du tout sur la qualité du scénario mais au contraire, pousse à davantage de réflexion par rapport à l’organisation et la nature du contenu. C’est plus un défi qu’un obstacle. L’histoire doit avant tout être crédible, logique, intéressante, et ensuite, les offres d’expériences arrivent. Il me semble que tous les thèmes ne sont pas propices à l’expérience proposée par WEI OR DIE. Par exemple, j’imagine mal une histoire d’amour qu’on pourrait regarder selon plusieurs points de vue… A moins de la faire coexister avec plusieurs intrigues. Pour WEI OR DIE, l’idée est judicieuse : on peut suivre ce que plusieurs étudiants ont pu filmer au cours du WEI, il y a des choses étranges qui s’y passent et du suspens (je ne vous en dirai pas plus pour ne pas vous gâcher la surprise !). Cela m’a rappelée la série Boomtown dans laquelle on avait les points de vue de chaque protagoniste témoin d’un même évènement.

Il est encore un peu tôt pour prédire la réception des spectateurs et le succès par rapport à d’autres modalités d’interactivité. Je pense que l’expérience WEI OR DIE plaira à certains internautes, dans une époque où l’on veut maîtriser sa consommation (regarder n’importe quand et sur n’importe quel device). Il existe déjà des web séries où l’internaute peut se construire son propre ordre des épisodes, comme H+ de John Cabrera et Cosimo de Tommaso (lire le résumé de l’avant-première Canalplay ici). WEI OR DIE offre un contrôle du visionnage, selon une autre méthode. Cet usage est encore nouveau, il faudra un peu de temps pour qu’il soit compris et adopté par le plus grand nombre. A commencer par les équipes créatives elles-mêmes, la conception d’une telle fiction nécessitant une approche différente mais tout aussi intéressante.

 

Est-ce que le modèle WEI OR DIE est réplicable sur d’autres films de plus longue durée et séries ? Et est-ce une nouvelle concurrence aux films/séries traditionnels ? Je pense que ces consommations sont davantage complémentaires qu’ennemies car la logique est autre. Certains seront plus sensibles au modèle WEI or DIE, d’autres au visionnage traditionnel où l’on regarde les choses dans l’unique ordre pensé par les créatifs, d’autres seront ouverts au deux. Les séries pourraient bénéficier d’une nouvelle forme d’interactivité : on proposerait des vidéos courtes reprenant une scène critique d’un épisode (ou un petit ensemble de scènes) et les fans pourraient la revoir selon plusieurs angles/points de vue…

La technologie utilisée pour WEI OR DIE a été conçue pour internet, peut-être sera-t-elle compatible avec la télévision un jour. Je suis sûre qu’il y aura toujours de la place pour les œuvres, quels que soient leur nature, objectif, plateforme de diffusion, et expérience spectateur offerte. Je suis et reste convaincue que la base, c’est l’histoire. Sans bonne histoire au début, on pourra inventer toutes les formes d’interaction possibles pour le spectateur, il ne sera pas intéressé s’il n’est pas en premier lieu captivé par l’histoire. La stratégie s’élabore autour de l’histoire, pas l’histoire autour de la stratégie.  

 

Regarder le film ici.

 

Sériecalement vôtre,

VK

3 mars 2013

THE MENTALIST, 4*23 "RED ROVER" & 4*24 "THE CRIMSON HAT"

Encore une victoire pour John le Rouge…

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Décidément, John le Rouge est vraiment trop fort, et il l’a prouvé une fois de plus dans ce season finale. Au départ, dans le 4*23, j’étais estomaquée du comportement de Jane, avec son plan pour faire avouer son crime au meurtrier, puis ses insultes à Wainwright. J’avais eu du mal à en croire mes yeux et oreilles. Jane avait l’habitude de flirter dangereusement avec les limites de la loi, mais là, j’étais ahurie qu’il aille aussi loin. Finalement, ce n’était qu’un plan pour faire sortir John le Rouge de sa tanière. Bien pensé. Le 4*24 nous plongeait dans une ambiance inhabituelle, mystérieuse avec cette adepte de John le Rouge. Il faut dire que le cadavre au visage déformé tombait un peu comme un cheveu sur la soupe, mais bon, pourquoi pas ? Le stratagème était intéressant et avait des chances de fonctionner… si John le Rouge n’avait pas été aussi malin. Franchement, j’avais vraiment cru que John se trouvait à l’arrière de la limousine. Mais la voix et la silhouette de Wainwright, assez reconnaissables, étaient intrigantes. Je me disais : « non, ça ne peut pas être lui ?! ». Et bien non, ce n’était qu’une marionnette innocente utilisée et sacrifiée par John. Dommage que Wainwright soit mort, je le trouvais sympathique, comme boss.

 

En définitive, on retourne à la case départ : on ne sait toujours pas qui est John le Rouge, mais on se doutait qu’on n’allait pas le découvrir avant un bon bout de temps. Néanmoins, on connaît une de ses disciples. La relation entre cette jeune femme et John est assez bizarre. Elle me fait penser à une relation du type gourou de secte et fidèle. En tout cas, je verrais bien John le Rouge en gourou. Si on fait attention, au cours des saisons, Patrick et le CBI ont rencontré quelques disciples de John le Rouge, et un certain nombre était dans les forces de l’ordre. John le Rouge semble avoir ses entrées dans ce secteur… En fait-il partie ou occupe-t-il une place influente ? En général, ces personnes, si ma mémoire ne me fait pas défaut, étaient plutôt bien ancrées dans la société, c’est-à-dire qu’elles n’étaient pas vraiment ce qu’on pourrait qualifier de marginaux, sans-abri. Elles avaient une profession, un toit, elles ne semblaient pas être dans le besoin. Donc soit elles étaient des agents auxquels John le Rouge avait donné une mission tandis que les autres disciples vivaient reclus avec lui quelque part, soit la communauté de John le Rouge obéit à une organisation particulière. Oui, après mon idée folle selon laquelle un agent du CBI était John le Rouge (d’où ma parenthèse sur John le Rouge et les forces de l’ordre plus haut), voici celle où John le Rouge est à la tête d’une secte… Quoi qu’il en soit, c’est assez surprenant et inquiétant de voir que des personnes en apparence saines d’esprit puissent suivre un tel individu. Est-ce un choix libre ou sont-elles menacées d’une quelconque façon ? Et si c’était un choix libre, quelles en sont les raisons ?? Pour cette dernière hypothèse, je suis de nature à vouloir comprendre les raisons. Non pas que j’éprouve de la sympathie pour des criminels, mais je trouve intéressant d’apporter un éclairage sur leur personnalité, d’autant plus avec cette histoire autour de John le Rouge. Je ne veux pas qu’on me dise « le type tue parce qu’il tue » tout simplement.

 

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Sinon, à part cette réflexion sur l’abominable John le Rouge, j’avais quelques détails à pointer du doigt. Notamment celui concernant la rapidité de l’équipe à placer le faux cadavre de Rigsby et à cacher le vrai Rigsby (surtout, la morgue n’aurait-elle pas décelé la disparition d’un cadavre, ruinant ainsi les efforts de Jane et du CBI ?). Ou celui concernant Jane faisant une surprise à  Lisbon dans l’église : comment savait-il qu’elle viendrait dans cette église à cet instant précis, sachant qu’il a passé les derniers mois à Las Vegas ? En fin de compte, encore un épisode sur John le Rouge, et encore une victoire à son compteur.

 

Et vous, qu’en avez-vous pensé ?

 

Sériecalement vôtre,

VK

2 mai 2014

SERIES MANIA SAISON 5, MASTER CLASS NIC PIZZOLATTO

 

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Nic Pizzolatto a honoré le festival de sa présence lors de la master class du 23 avril animée par Pierre Serisier, pour partager son expérience de True Detective, qu’il a créée et écrite, et qui a ensuite été diffusée sur HBO. La série présente une enquête différente à chaque saison. Dans la première, nous suivons les inspecteurs Marty Hart (Woody Harrelson) et Rust Cohle (Matthew McConaughey) dans leur investigation sur des meurtres en série commis en Louisiane. La saison alterne entre témoignages du présent de ces deux protagonistes et évènements du passé.

 

Quelques mots sur l’homme

Nic Pizzolatto est né en 1975 à la Nouvelle Orléans, en Louisiane, et a grandi à Lake Charles. Il a participé à l’écriture de la série The Killing, alors qu’il était encore assistant à l’université. En 2010, il connaît un franc succès avec la publication de son roman, Galveston.
Pizzolatto a toujours été attiré par les histoires et a toujours eu un profil artistique. C’est ainsi qu’il s’est naturellement lancé dans l’écriture, après la fac. A la question sur la raison du choix du genre policier, Pizzolatto a répondu ne pas être attiré par un genre en particulier. Il est d’abord intéressé par les personnages au bord du gouffre. Il s’est avéré que le crime était une opportunité pour développer les personnages ainsi que les différentes facettes de la société : le policier permettait de croiser ces divers éléments.
Nic Pizzolatto est venu au festival avec son ancien professeur de littérature, devenu un ami proche. Ce dernier l’a guidé dans ses expériences littéraires. Pizzolatto a aussi été serveur pendant quatre ans.

 

Génèse de True Detective

Nic Pizzolato souhaitait percer dans la télévision car à ses yeux, la télévision offre de très bonnes opportunités en termes de projets, d’idées. Les scénaristes avec lesquels Pizzolatto a échangé lui ont conseillé d’écrire un bon pilote pour se frayer un chemin. S’en est suivi l’écriture de six scénarii, dont celui du pilote de True Detective. Nic a vendu plusieurs projets, sauf celui de True Detective car il voulait mener par lui-même son propre projet. True Detective a véritablement décollé lorsque Matthew McConaughey a lu le script et a tout de suite voulu incarner Rust Cohle. Pizzolatto s’est orienté vers McConaughey pour les anciens rôles qu’il avait joués et aussi parce qu’il voulait un acteur avec une dimension physique, un « physical man » en plus de l’épaisseur psychologique. Pour le second protagoniste principal, Marty Hart, c’est Matthew McConaughey qui a soufflé le nom de Woody Harrelson.

La réalisation de la saison 1 a été confiée à un seul homme, Cary Fukunaga. Ceci a pour avantage de mettre les acteurs plus à l’aise dans la mesure où ils n’enchaînent pas les tournages sous la houlette de plusieurs réalisateurs, de faciliter le dialogue entre membres d’une même équipe. Les choses changeront pour la saison 2.

 

Débat autour des extraits

Extraits diffusés :
* La discussion entre Hart et Cohle dans la voiture sur la longue route (épisode 3).
* Le témoignage de Cohle + l’arrivée de Cohle et Hart chez Reggie Ledoux.
2 courts passages, dont l’interrogatoire dans la caravane des prostituées.

— Rust Cohle est l’archétype du flic dur auquel Pizzolatto a ajouté la capacité à philosopher. La comparaison de Hart  en représentation de l’américain moyen qui joue au football, se marie et fonde une famille a été soulevée, mais Pizzolatto ne le voit pas en unique image d’épinal de l’américain moyen.
— L’investigation permet à Rust et Cohle d’atteindre deux objectifs : la résolution de l’enquête et la recherche d’une façon de vivre. La quête de la justice sert de prétexte pour justifier la façon dont ils travaillent et vivent au quotidien dans un premier temps. Au fur et à mesure de l’enquête, il va s’agir de trouver une façon de vivre.
— La relation entre Hart et Cohle n’est pas à concevoir comme une relation avec des antagonismes. Au contraire, il y a des symétries entre ces personnages. Ils sont intimement liés. Tout commence par la simple relation de travail : ils sont coéquipiers, puis tout au long des épisodes, ils deviennent indispensables l’un pour l’autre. Ils partagent un lourd secret (cf. Reggie Ledoux). A la fin, chacun est la seule personne qui connaisse vraiment l’autre. Ainsi, la réplique « without me there is no you » prend tout son sens.
— True Detective peut être comparée à un voyage qui se matérialise par les fréquentes scènes dans la voiture sur la route. Le thème de la rédemption imprègne également la série et est un thème cher à Nic Pizzolatto. La série est aussi marquée par le thème du souvenir, de la mémoire : le témoignage de Marty et Rust et leur partage d’une histoire commune dans ses moindres détails bien des années après les évènements, les représentations visuelles (ex : le panneau « who killed me ? » - qui m’a tuée ? -). Pour Pizzolatto, les hommes se définissent par l’histoire qu’ils racontent, d’où cette notion de storytelling essentielle et très présente dans l’oeuvre.
— Certaines critiques US ont désigné True Detective comme série anti-religieuse. Pizzolatto la considère comme un show qui ne se limite pas à la simple confrontation pro-religieux / anti-religieux, ou toute autre confrontation. Néanmoins, il est vrai que sans être anti-religieuse, elle n’est pas non plus pro-religieuse. True Detective est avant tout un show qui s’oppose au « not thinking », l’absence de réflexion.

 

Pour la saison 2 :

— Elle se déroulera en Californie. Elle nous montrera une image de cet état différente de celle qu’on a habituellement en tête.
— Il y aura trois personnages principaux.

 

N’hésitez pas à découvrir les reviews des autres séances :
Table ronde "Les séries low-budget"
Table ronde "Exportation des séries et le format"
Table ronde "Ecrire une saison 2 : quels enjeux & risques ?"

N’hésitez pas à découvrir les photos du festival : Galerie photo

 

Sériecalement vôtre,
VK

 

 

 

4 octobre 2013

AVANT-PREMIERE PROFILAGE, 30/09/2013

 

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En ce lundi 30 septembre 2013, je me suis rendue à une avant-première de Profilage, en présence des comédiens. Avec d’autres fans, j’ai pu découvrir les deux épisodes diffusés le jeudi 3 octobre, « Possession » et « La poudre aux yeux » dans la tour TF1. Inutile de préciser que j’ai adoré ces épisodes. J’ai l’impression que plus les saisons passent, plus la série monte en gamme, plus les scénaristes nous concoctent des enquêtes incroyables et des intrigues à moyen/long terme haletantes (on reviendra sur ces sujets lors de la review de la saison 4).

 

Avant de pénétrer dans la tour TF1, il nous (les fans et moi, je ne me prends pas pour une reine^^) aura fallu attendre un peu. Cette attente a été récompensée par l’arrivée des comédiens Odile Vuillemin et Philippe Bas (les autres sont venus plus tard). Nous avons ensuite été conviés à un délicieux buffet dans une salle remplie de belles photos de Profilage. Ensuite, vers 20h, nous nous sommes installés dans une salle de projection et avons applaudi la montée sur scène des acteurs et actrices. Premier moment drôle : alors que la représentante de TF1 (désolée, j’ai oublié son titre exact) s’apprêtait à appeler un acteur, Odile Vuillemin s’est précipitée avec enthousiasme, accompagnée de la jeune fille jouant Lili, sur la scène, avant de revenir sur ses pas car ce n’était pas encore son tour d’entrer. Philippe Bas, Odile Vuillemin, la petite Lili, Raphaël Ferret, Jean Michel Martial, Vanessa Valence, Fanny Robert et Sophie Lebarbier (les créatrices) sont venus sur la scène, et puis Philippe Bas a pris la parole pour introduire Benjamin Baroche (alias Skela/Garrel). Après les salutations et acclamations du public, les comédiens sont redescendus pour laisser place à la projection proprement dite.

 

Je ne vais pas décrire les épisodes car vous les avez sûrement déjà vus depuis, donc nous allons directement passer à la séance des questions-réponses avec les comédiens et créatrices, ainsi qu’un des réalisateurs, revenus sur la scène après les deux épisodes. Voici quelques éléments qui ont été évoqués :

*A la question sur la préparation pour les rôles des personnages des années 1940 de l’épisode « Réminiscences », les acteurs concernés ont confié ne pas vraiment avoir fait de préparation particulière. Ces rôles étaient plutôt une récréation, une respiration pour l’interprétation.

*Le développement des intrigues, des personnages se fait au fur et à mesure du tournage : il y a une réflexion en amont, mais il peut y avoir des évolutions au cours de la préparation et du tournage de la saison. Souvent, on tourne et on « casse tout » : la version finale de la saison est totalement différente de celle qui avait été pensée à l’origine.

*La fameuse scène de Fred sur la table a été mise en boite en deux prises. Raphaël Ferret et Vanessa Valence ont dit avec humour qu’ils ont été rapides.

*La question du plus gros fou rire a été abordée. Les acteurs ont confié que le fou rire, apprécié des fans lors des bêtisiers, n’était pas tellement agréable du point de vue des acteurs. Un fou rire est en général la conséquence de la fatigue, d’une envie de rentrer chez soi après une journée de travail chargée. Le fou rire peut aussi survenir quand les acteurs bafouillent ou quand le tournage se déroule tôt le matin. Philippe Bas a dévoilé une technique anti fou rire qu’il a lors des scènes avec Vanessa Valence où les deux doivent discuter de choses sérieuses : il se mord la joue. Raphaël Ferret a raconté une anecdote : lors d’une scène avec Odile Vuillemin, il a voulu la faire rire et pour ce faire, a réalisé un dessin dans un dossier. Manque de chance, elle n’a pas du tout ri et le piège s’est retourné contre lui !

*Benjamin Baroche a été doublé par un cascadeur pour la scène du saut (ce dernier a réellement fait un saut de dix mètres). L’acteur a aussi ajouté que Garrel savait nager… Plus tard dans la soirée, Vanessa Valence a indiqué que les acteurs avaient tourné toute la nuit, jusqu’à 7h du matin.

*Sophie Lebarbier et Fanny Robert sont fans de polars. En discutant avec Sophie Lebarbier plus tard dans la soirée, il s’avère que les créatrices avaient imaginé, au départ, une équipe. Malheureusement, Esprits Criminels avait déjà exploité le filon. Les créatrices ont donc retravaillé leur idée en imaginant un personnage féminin atypique, qui est devenue Chloé.

 

Après la projection et les échanges fans-acteurs, tout le monde s’est dirigé vers le hall d’entrée de TF1 pour une séance de photos et autographes. Ce fut une très belle soirée, dont certains moments ont été immortalisés dans la galerie photo. Merci à TF1 et l’équipe de Profilage !

 

Sériecalement vôtre,

VK

30 mai 2013

PERSON OF INTEREST, SAISON 1

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Ma critique de cette saison 1 ne prend pas en compte les deux derniers épisodes de ladite saison, dans la mesure où ils n’ont pas encore été diffusés en France (ils lanceront la saison 2 l’année prochaine). 

Quand je pense à Person of Interest (ou POI), je pense immédiatement à plusieurs termes positifs : captivant, brillant, intelligent, maitrisé, sans temps mort… Bref, cette série est géniale. Même si le concept de POI rappelle jusqu’à un certain degré Minority Report dans la mesure où la série et le film proposent une possibilité d’anticiper un crime (via une machine dans POI, via des humains dans Minority Report) et des protagonistes dont la mission est d’éviter ces crimes, et n’est peut-être pas aussi novatrice qu’on le pense par son point de départ, son traitement en reste éloigné du film et se distingue aisément et efficacement des autres séries. D’ailleurs, elle prouve que CBS ne fait pas que multiplier les cops shows traditionnels (un crime, des policiers, une enquête) mais sait proposer des séries différentes. En réalité, il demeure un soupçon de cop show dans Person of Interest puisque les deux justiciers de l’ombre, Finch et Reese, mènent à leur façon une enquête pour en savoir plus sur l’élu(e) du jour et cherchent les indices pour mieux le/la protéger du crime ou l’empêcher d’en commettre un s’il s’avère qu’il ou elle est le tueur. Ce soupçon cop show se retrouve en outre en les personnes des deux policiers, Fusco et Carter, qui résolvent eux-aussi des crimes toujours liés de près ou de loin aux affaires de Finch et Reese. Cette dimension policière est présente mais heureusement, elle fait office d’ambiance. Elle n’est pas le cœur du sujet, celui-ci étant la mission de Finch et Carter, mais il est évident que cet élément enquête ne pouvait pas être ignoré pour des raisons de cohérence : comment éviter un crime si on ne se montre pas un minimum curieux au sujet des gens potentiellement impliqués dedans ?

 

Ce qui fait la différence et le charme de Person of Interest, c’est cette atmosphère paranoïaque qui nous englobe. On en ressort avec cette sensation que n’importe qui peut nous épier, grâce aux nouvelles technologies et aussi grâce à notre tendance à utiliser ces nouvelles technologies et y publier des données plus ou moins personnelles. Le « souriez, vous êtes filmés » (voire plus) et la « théorie du complot »  trouvent toute leur puissance dans cette série et nous amènent à réfléchir sur ce qu'on peut laisser sur internet. Pour citer un personnage de Criminal Minds, « When it's on internet, it's forever ». N'importe qui peut nous épier, nous nuire. Je ne suis pas spécialement de nature parano, mais avec l’augmentation des vols d’identité et le harcèlement sur internet qui provoquent des ravages, ça me fait réfléchir… Pour vivre heureux, vivons cachés… On ne sait plus à qui faire confiance et cette méfiance s'exerce même vis-à-vis des forces de l'ordre, ce qui accroît ce sentiment d'insécurité. Cette atmosphère paranoïaque se poursuit en outre dans les personnages mêmes, puisqu’après tout, on ne connaît pas grand-chose d’eux. Leur histoire nous est dévoilée par petits bouts, au travers de flashbacks bien dosés. On n’est pas abreuvé de flashbacks à toutes les sauces dans tous les épisodes : ils arrivent quand ils doivent arriver. On en découvre davantage sur les personnages au cours de cette saison, mais bien évidemment et heureusement, le mystère reste entier. Surtout : comment Finch s’est retrouvé dans son état physique actuel ? Je soupçonne une corrélation avec ce qui est arrivé à son ami… peut-être Finch s’en est-il occupé de quelle que façon qui soit ? Et cette machine, qu'est-elle exactement ? Comment fonctionne-t-elle? Où est-elle cachée? Va-t-elle être détournée à de mauvaises fins ? Elle a beau être une machine, elle n'en demeure pas moins aussi mystérieuse et intriguante... Ce sentiment d’être observé n’importe quand, n’importe où se ressent aussi dans le montage, avec ces petits carrés ciblant des personnes et l’échelle utilisée lors des flashbacks qui nous montre le retour en arrière.

 

POI 2 bis

 

A cette ambiance mystérieuse de théorie du complot s’ajoute des intrigues redoutablement efficaces et captivantes. On ne s’ennuie jamais, il y a toujours du rythme, il y a toujours des rebondissements auxquels on ne s’attend pas. Ou alors, si on devine une possibilité, on reste surpris par la façon dont elle se concrétise : on n’a pas l’impression d’avoir à faire à un déjà-vu qu’on sent à des kilomètres car l’histoire nous embarque avec elle. John Reese, en plus d’avoir du charme, ne manque pas d’humour (comme la série d’ailleurs) avec ses répliques légères balancées en plein milieu d’une situation critique, et de style. Il arrive tranquille, l’air de rien, charmant dans son costume et vlan, voilà qu’il se bagarre avec des méchants et qu’il s’en sort sans presqu’aucune égratignure et le costume toujours impeccable. C’est aussi le genre de héros torturé, pas franchement souriant mais qui apparait comme le parfait gentleman, l’homme sur qui on peut compter, l’homme invincible, quoi. Parfois, cet aspect de héros solitaire se tirant toujours sans problème des situations les plus dangereuses pèse sur la crédibilité de la série. D'autres éléments également, comme le retour de l'ancienne coéquipière de Reese, qu'on croyait tous morte en Chine : elle a dû courir sacrément vite, Reese aussi, d'ailleurs, pour échapper au missile qui fonçait droit sur elle et Reese... Cependant, les excellents scénarii contrebalancent cette prise de liberté. Les divers éléments de fil rouge disséminés tout au long des épisodes promettent de futures intrigues excitantes avec des méchants (paradoxalement) fascinants. 

Pour conclure, Person of Interest est une très bonne série qui a su mêler espionnage, enquêtes, personnages et histoires complexes et palpitants. Elle a beaucoup de potentiel et j’espère qu’elle connaîtra le succès.

 

Et vous, qu’en avez-vous pensé ?

 

Sériecalement vôtre,

VK Serie

7 mars 2015

EMPIRE (PILOTE 2015)

Avec SPOILERS

 

Synopsis : Lucious Lyon, à la tête d’un puissant label de hip hop, est atteint d’une grave maladie. Il doit maintenant choisir pami ses fils celui qui reprendra les rênes de l’entreprise.

 

empire

 

Il y a deux weekends de cela, je me suis laissée tenter par Empire, depuis le temps que j’en entendais parler. Croyez-le ou non, j’ai bien aimé. Je n’ai pas non plus surkiffé, le pilote n’a pas non plus été ma révélation, j’ai tout simplement passé un bon moment sans voir le temps passer. Et ce n’était pas gagné car à la base, je ne suis pas fan de hip hop. Cela n’a rien de personnel, ce n’est juste pas le genre musical qui me fait vibrer. Néanmoins, je me suis dite qu’il fallait essayer, sans faire une fixation sur la musique.

 

Oui, clairement, le pilote d’Empire annonce une nouvelle série musicale, genre à la mode. FOX a lancé la tendance avec Glee et ses histoires/personnages aussi loufoques les uns que les autres, mais qui vident bien la tête. NBC a contre-attaqué avec Smash, nettement plus adulte et ancré dans les coulisses du business des comédies musicales (désolée, mais même l’art est devenu un business). S’est immiscée ABC avec Nashville, empruntant la voie du soap et focalisée sur la musique country, genre moins représenté (en tout cas pas encore très branché en France). Cette année, la fin de Glee approchant, FOX récidive avec Empire. Série premièrement, centrée sur le hip hop, deuxièmement, sur une famille Afro-Américaine. Toutes les combinaisons sont possibles… 

 

empire 5

 

En se basant uniquement sur le pilote, Empire ressemble à un soap musical, et me rappelle vaguement Nashville. Par l’aspect feuilleton et coulisses de l’industrie musicale, après, toute comparaison s’arrête là. Dès cet épisode, on a tous les ingrédients du soap : une famille friquée à la tête d’un empire musical ; des héritiers aux profils divers : Andre, l’homme d’affaire se donnant à fond pour l’entreprise, rapidement embué par Hakeem, le frère gâté pourri chanteur et glandeur, suit un troisième fils, Jamal, artiste libre, tempéré et homosexuel (orientation encore mal acceptée dans le monde du hip hop). En outre, on a Lucious, le patriarche autoritaire, mourant et pour cela, craignant pour l’avenir de son empire, et Cookie, la matriarche tout juste sortie de prison pour bousculer cet univers en apparence tranquille. A travers ces deux personnages sont instillées les questions centrales de la série : pourquoi Cookie est-elle allée en prison ? Que cherche-t-elle par son retour ? Qui va reprendre les rênes de l’entreprise après Lucious et qui va se révéler (en bon ou mauvais) ? Personnellement, je prendrai Andre. Même s’il n’a pas la fibre musicale, il connaît les rouages d’une grande boîte, contrairement à ses frères… Cet ensemble est le parfait départ pour une succession de jeux de pouvoir en latence avec leurs lots de complots, trahisons, déchirements. Bref, tout est là pour que ça tourne Feux de l’Amour ou Amour, Gloire et Beauté, avec les clichés traditionnels des feuilletons. Soit, si ça fonctionne, je n’ai rien contre. 

 

Ce qui m’a intéressée dans le pilote, c’est qu’en définitive, je n’en suis pas sortie horripilée. J’ai envie de continuer pour connaître la suite. Pas forcément de façon régulière, mais voilà, je suis curieuse de voir quelle tournure tout cela va prendre, pour quelques épisodes au moins. Certains trouvent la réalisation, mise en scène du premier épisode brouillon, moi, au contraire, je trouve que c’était efficace. On a à la fois le présent et des flashbacks qui durent juste ce qu’il faut pour comprendre un personnage, les blessures du passé et le truc qui fait que Lucious a de lourds squelettes dans le placard qu’on aimerait comprendre de A à Z un de ces quatre (néanmoins, avant la saison 37 svp). 

 

empire 2

 

Je parlais de clichés plus haut et la personnalité des protagonistes en est un. Le père se montre à la fois aimant, dur et violent. Les fils représentent chacun un type : le fils à papa, le fils qui a réussi et le talentueux qui s’ignore et traîne derrière lui des traumatismes. La mère, quant à elle, est totalement « barrée » : politiquement incorrecte. C’est d’ailleurs elle, et par la même occasion son interprète, Taraji P. Henson (l’ancienne lieutenant Carter de Person of Interest) qui se détache du lot. Provocante, vulgaire, forte, protectrice, Cookie détonne (déjà, rien qu’à ce prénom hors de l’ordinaire). Terrence Howard fait le job dans le rôle du père qui n’est pas très attachant en fin de compte. Quant à Andre, Jamal et Hakeem, ils ne m’ont fait aucun effet. A la rigueur, la femme d’Andre est le réel moteur de son mari, le poussant à se battre. Peut-être excellera-t-elle dans l’art d’arriver à ses fins par tous les subterfuges ? Pour l’instant, vraiment, c’est Cookie qui remporte la palme. On d'autres thèmes déjà explorés : une bataille féroce pour la succession et évidemment, l'étalage de richesse et pouvoir...

 

Sinon, point que je trouve peu crédible : les versions Lucious et Cookie jeunes, dans les flashbacks. On peut imaginer qu’ils ont eu leurs enfants assez tôt, vers le début de la vingtaine. Le souci, c’est que d’autres acteurs auraient dû être choisis pour jouer les versions jeunes des parents. En effet, reprendre les mêmes acteurs et les affubler d’une coupe différente et d’un bandana n’est pas très réaliste. En vingt ans, tu changes quand même un peu, notamment niveau corpulence… Du coup, ça fait un peu bizarre. 

 

Je pense qu’Empire peut proposer des tensions familiales auxquelles on peut devenir addicted. Peut-être pas des complots aussi tarabiscotés que ceux de Dallas (à quoi carburaient les scénaristes ??), mais on peut avoir des bases qui, si elles sont bien articulées et pas exagérément repérables à des kilomètres (ou répétitives), entraîneront le spectateur malgré lui. Quant à la musique, je n’ai pas spécialement d’avis, vu que je n’y connais rien, mais rien n’empêche d’ouvrir son horizon musical…

 

Et vous, qu’en avez-vous pensé ?

Sériecalement vôtre

VK

 

20 juin 2015

MONTE CARLO 2015 : "PROFILAGE" (table ronde)

 

Dimanche 14 juin, j’ai eu le plaisir de rencontrer, avec un petit groupe d’interviewers, les acteurs de Profilage venus représenter la série de TF1 à Monte Carlo. Odile Vuillemin (Chloé), Philippe Bas (Rocher), Raphaël Ferret (Hyppolite) et Jean-Michel Martial (Lamarck) ont répondu à nos questions, dont voici des extraits (attention, quelques infos sur la saison 6) :

 

— Ca doit être très bizarre d’aborder la nouvelle saison (NB : la 6), sachant qu’il y a un personnage qui va partir (nb : Odile Vuillemin), sachant qu’il y a un autre personnage qui est mort (NB : Fred Kancel, jouée par Vanessa Valence). Ce sont des circonstances spéciales pour débuter une nouvelle saison, parce que normalement vous recevez les scénarios très peu en amont…

Odile Vuillemin : Si, si, on les reçoit quelques semaines avant le tournage. C’est vrai que le départ de Vanessa, c’était un peu dur, et puis après, il y a mon personnage qui est sur le départ. Pour l’instant ça se passe bien, on a fait six épisodes, et je pense que ça va devenir un peu émouvant pour moi pendant les six derniers.

— C’était un choix ?

Odile Vuillemin : Oui. Même si c’est un choix, c’est un super personnage. C’est pas évident. C’est pas parce que c’est un choix que c’est facile à faire.

 

— Et pour ceux qui restent, il y a un deuil à faire, déjà, du personnage ?

Philippe Bas : Non, parce que pour l’instant…

— Par rapport à Fred…

Philippe Bas : Ah, par rapport au personnage de Vanessa ?

— Oui. De Vanessa et de Chloé.

Philippe Bas : C’est-à-dire que ça remonte à l’année dernière en réalité, parce qu’on a repris le tournage en novembre, donc si vous voulez, pour nous… je ne dirai pas que le travail de deuil a été fait, mais il y a eu une nouveauté avec un autre personnage qui intervient désormais avec les flics, qui supplée notre équipe. En plus, on a eu tellement de remous, tellement de choses qui sont passées que si vous voulez, nous, on s’est tout pris sur les deux, trois, quatre premiers. Et là, on en est à six, on va attaquer à partir de mercredi prochain trois autres, trois suivants. Donc on est au milieu de la machine. C’est au moment où est dans la force de l’âge de la saison. Le virage à prendre, il va être plutôt vers la fin de l’année, et là, on est dans la ligne droite, on est juste avant le freinage. On est dans les pleins pots et comme l’a dit Odile, c’est assez émouvant. Parce que d’abord il se passe des choses sur un plan choral, notamment dans les trois prochains qui arrivent, pas mal de choses se passent avec plusieurs intrigues différentes. Et donc elles ont la particularité de, moi, de me surprendre encore, c’est déjà ma quatrième année. Si elles me surprennent moi, je pense, j’espère en tout cas qu’elles surprendront le public, et dans le bon sens.

 

— Et vous savez ce qui va se passer jusqu’à la fin de la saison ?

Philippe Bas : Non, c’est en évolution. On a une idée sur les arches. Il y a des choses qu’on sait…

— Vous savez par rapport à votre personnage… (à Odile Vuillemin) quand vous arrêtez…

Odile Vuillemin : Oui, je sais que j’arrête. (rires)

— Mais comment vous arrêtez ? Vous savez quelle fin vous attend ?

Odile Vuillemin : Oui, oui, je sais.

 

— Dans la saison 5, surtout vers la fin, on est passé d’une atmosphère décalée, avec beaucoup d’humour, vers… on est allé vers beaucoup plus sombre. Et du coup, pourquoi un tel virage avait été pris, d’explorer ces thèmes sombres ?

Philippe Bas : Raphaël, c’est à cause de toi !

Raphaël Ferret : C’est à cause de moi, c’était un demande de ma part… Non, vous savez, je crois que quand les auteurs réfléchissent à la saison, sur son ensemble au début, à l’épisode 1, il y a des idées. Mais après, en fait, la saison prend une vie en elle-même, c’est-à-dire que des choses se passent et puis, je veux dire, il y a quelque chose qui se passe au milieu de la saison, des épisodes, et ce qui fait qu’en fait, parfois, ça prend une forme… Bah là, cette forme, c’est vrai que cette fin de saison, c’était une fin de saison très sombre, mais c’est pas forcément quelque chose qui était voulue à la base, en fait… C’est une évolution, en fait. Il se passe des choses, et puis les auteurs, ça les inspire, selon tel épisode (…). En fait, la série a un peu sa vie propre, et c’est parti dans des choses un peu sombres, parce que… c’est comme ça que les auteurs ont ressenti les choses à ce moment-là. Mais je ne crois pas que ce soit une volonté de dire « on va faire quelque chose de très sombre ». Je pense que c’est quelque chose qui est venue comme ça, naturellement, par ce qui les inspirait , par ce qu’on faisait…

Philippe Bas : C’est aussi le pouvoir de cette série qui nous amène dans des choses qui sont chorales, à la fois très dures, des choses qui sont profondément difficiles. On parlait de deuil à l’instant. Et puis en même temps, il y a des intrigues qui nous amènent dans des situations de l’ordre de la comédie. Et ensuite, quelque chose qui arrive derrière et qui nous ramène à… Il faut bien quelques choses auxquelles on ne s’attend pas du tout. Et c’était notamment le départ de Vanessa.

 

— Et le départ de Vanessa, c’était un départ volontaire ? Ou suite à l’évolution de…

Odile Vuillemin : Non, ce n’était pas un départ volontaire. C’était un départ écrit.

 

Raphaël Ferret & Jean-Michel Martial

 

— Est-ce qu’au fur et à mesure des saisons vous avez pu un peu analyser, ou vous êtes posée la question de : pourquoi le succès a été grandissant ?

Odile Vuillemin : On a de très bons scénars, et puis c’est vrai qu’on est arrivé en France avec un personnage  très très atypique, qui n’existait pas trop en France. On a eu un peu de mal à installer parce qu’on avait l’habitude des Docteur House, Mentalist (…). L’anti-héros était assez acté aux Etats-Unis, mais en France, on n’avait pas trop l’habitude d’avoir quelqu’un avec plein de défauts, etc. On a eu un peu de mal à le placer. Puis après, c’est cette différence qui a fait le ton de la série, avec tout l’humour, on a beaucoup de vie privée entre les personnages, etc. On a une équipe de gens très très passionnés et motivés.

— Parce qu’il faut que ça dure. Ca dure, et ça perdure, et les audiences grandissent aussi. En général, c’est plus souvent l’inverse qui se passe au bout de trois saisons.

Philippe Bas : En fait, il y a eu plusieurs changements au fil de la série. Ne serait-ce qu’à la saison 3 avec mon arrivée qui a coïncidé avec l’arrivée de deux nouveaux réalisateurs qui ont un peu révolutionné le concept visuel de la série. Et puis c’est vrai qu’il y a un aspect choral qui est de plus en plus prenant. Parce que quand on suit le personnage d’Odile et tout ce qui se passe, ça nous amène à d’autres personnages, ça rebondit sur la vie privée de chacun.

 

— Philippe, que penses-tu de l’évolution de ton personnage depuis ton arrivée ?

Philippe Bas : J’en suis assez satisfait, dans la mesure où, comme je vous le disais tout à l’heure, par rapport à la lecture de ce que j’ai jusqu’à présent, il m’arrive encore d’être surpris. Systématiquement, parce que je ne peux pas savoir à l’avance ce qui va être écrit, mais je suis relativement surpris et de plus en plus dans le bon sens du terme, parce que… pas seulement par rapport à mon personnage, mais ce qui l’entoure et ce qui entoure l’équipe. En fait, je ressens, comme le public j’ose espérer, une espèce de… à la fois de renouveau, c’est comme si chaque année, chaque saison, il y avait pus d’ampleur sans que ce soit trop lourd. Je suis assez content et mon personnage est associé à cette évolution globale. Et donc je suis content, parce qu’il m’arrive des trucs que je ne soupçonnais pas. Et comme le disait Terrence Howard hier (NB : lors de la cérémonie d’ouverture), quand on a la chance d’interpréter un personnage comme ça sur deux, trois, quatre ans, moi qui ai fait pas mal de cinéma et d’unitaires, voire des séries parce que je suis dans ma vingtième année de carrière, en réalité, je me rends compte qu’on a un confort et une espèce de richesse dans ce truc-là. Il suffit d’enfiler cette veste et bam, t’y es. Et puis quand on joue avec Odile, avec Raphaël, il y a quelque chose de… Odile a raison quand elle explique qu’elle a un personnage qu’on n’avait pas l’habitude de voir, qui est atypique, moi, je suis un peu son corollaire, donc ce qui fait que ce binôme qu’on a créé aussi parce que moi, je suis arrivé après, je pense que ça a apporté une dimension différente. Et je suis très content. Pour l’instant, je suis loin d’être las.

 

— Tout à l’heure vous avez évoqué la nouvelle saison, vous-mêmes, comment vous avez géré le départ de Vanessa. Qu’est-ce qui attend vos personnages, quelles vont être les conséquences de ce final qui a été quand même été assez difficile pour les téléspectateurs. Qu’est-ce que vous pouvez nous dire déjà sur comment vont réagir vos personnages après les évènements ?

Odile Vuillemin : Ca a impacté sur chacun des personnages. Mais juste pour Chloé, évidemment, il a fallu se soigner… (rires + arrivée de Jean Michel Martial) (…) Je me suis faite soignée, ça va mieux. Ca va beaucoup mieux même, et du coup après, on repart. Je n’ai plus ma fille à l’entrée de saison, et on va essayer de la récupérer.

Philippe Bas : Ca va pas super bien puis ça s’améliore. Mais bon, il va se passer des choses encore !

Odile Vuillemin : Voilà, j’en dirai pas plus !

Raphaël Ferret : C’est vrai que la fin de la saison 5 est très très très très sombre.

Philippe Bas : Déjà, je ne suis pas mort, au cas où vous vous posiez la question !

Raphaël Ferret : Ca a marqué un peu les gens… On a eu beaucoup de retours un peu… Certaines personnes étaient un peu choquées par cette fin de saison très très très très sombre.

 

— C’est vrai que ce n’est pas le genre de chose qu’on a l’habitude de voir dans les séries françaises.

Raphaël Ferret : Les gens ont été marqués par cette fin de saison. C’est bien, d’être marqué. Je veux dire, au moins, on fait vivre des émotions aux gens. Après voilà, comme mon collègue disait, ça va partir… on va pas partir « c’est la fête »…

Philippe Bas : Dans la saison 6 tout le monde meurt… (rires)

Raphaël Ferret : Et puis petit à petit, on va retrouver une légèreté, on va retrouver une certaine légèreté, toujours avec quelques épisodes concepts comme ce qui se fait un peu chaque saison, typique des séries. Pour l’instant, je trouve qu’on est en train de faire une belle saison.

 

— Il y avait de nouveaux défis pour vous, en tant qu’acteur, pour la saison 6 ? Justement, à cause de ce qui s’est passé pour votre personnage dans la saison 5 ?

Raphaël Ferret : Des défis, je dirai pas des défis, mais en tout cas, des choses différentes à jouer pour moi. C’est vrai que c’est très agréable, c’est ce que disaient Philippe et Odile. On a la chance d’avoir des choses différentes à jouer et d’être souvent surpris, ce qui fait que le personnage de Chloé a vécu tellement de choses. C’est normal qu’au bout d’un moment, bon… Mais c’est vrai que pour le personnage d’Hyppolite par exemple, il commence à lui arriver pas mal de choses aussi. C’est hyper intéressant pour un acteur. On n’a pas la lassitude de se dire « bon là, je pars faire mon truc ». Et puis on sait qu’on va avoir des choses à jouer dans les saisons. On sait qu’on aura au moins un ou deux épisodes où on aura vraiment des choses à faire, et c’est très très agréable.

 

Retrouvez les autres articles de l’édition 2015 :
Journal de bord
Table ronde Esprits Criminels
Table ronde How To Get Away With Murder
Conférence de presse Empire
Table ronde Grey’s Anatomy

Retrouvez les photos dans la galerie.

 

Sériecalement vôtre

21 juillet 2015

[EN] MONTE CARLO 2015: "HOW TO GET AWAY WITH MURDER", ALFRED ENOCH (interview)

 

During the festival, I met Alfred Enoch, who portrays Wes Gibbins in How To Get Away With Murder (created by Peter Nowalk and produced by Shonda Rhimes), for a collective interview. He nicely shared with the interviewers his feelings about his character, Viola Davis', Annalise Keating, and the series. Just before starting, he said few words about the party organized for 55th anniversary of the festival he attended the night before.

 

— Can you tell us what memory you have of the first time you read the script of How To Get Away ?

Alfred Enoch: I remember I was doing a play in London. I got the script on a two-show days. I had the matinee and the evening show, and I was going to have the audition in the next day. As I came through, my first thought was: how am I going to read it? Get prepped? Do also a decent job? And that concern was only heightened as I read it, because I thought: this is exciting, this is good, this should be an exciting, interesting job to do. I remember thinking this is an interesting… twist on something which feels more familiar. The whodunnit element told with two timeframes seemed something novel to me and it seemed like it asked questions differently.

— Do you know at the beginning that Wes killed Sam?

Alfred Enoch: No. I wish I had, but I didn’t. That was one of the interesting things about working on the show. Things would change. You get the script and you think: oh, there’s another piece of the jigsaw puzzle. So it’s very difficult, from that perspective, to reconstruct what happened before in order to foresee what comes after.

— In the series, you’re studying law. Could you have been a lawyer yourself?

Alfred Enoch: I studied literature, so my, probably my relationship with words comes from a different angle, you know. I have friends who finished doing that degree. It was never something that would have appealed to me.

— What do you like the most in your character, and what do you dislike?

Alfred Enoch: I really admire Wes’s ability to cleave to his beliefs, his principles. He asks questions that are difficult, based on moral code. I rather respect that. I think one of the most difficult things about the character is… I mean, it’s hard because they are put in, they are put in such difficult situations and that’s probably part of the reason why people like the show. Obviously, some of his actions become questionable, but often I think people see that in a less sympathetic light than I do. Maybe that’s just because as Wes, I spend a lot of time with my character. I sympathize with him. You know, I think he does something very extreme, but he does it. He does it protectively and lovely… That’s one of the other things that fascinates me about the script and that was even from the pilot. It shows different sides of these characters, and it makes it hard just to pin someone down and say: this is what someone is. You know, we present ourselves differently in different situations, different scenarios and with different people. So I like that, I like it’s not just so simple to say if someone does a bad thing they’re a bad person.

 

Alfred Enoch

 

 — How is it to work with Viola?

Alfred Enoch: Fantastic!

— Is it the same relation you have on screen?

Alfred Enoch: Thankfully, not! (laughter) I would be… Goodness, it would be a really exhausting experience if that was the case… Annalise Keating is such a formidable and I think, exhausting character! She’s so a difficult woman in so many ways. The way she manipulates people, the way she’s demanding, but Viola is lovely, she’s such a nice, nice person. And it helps make the set to be a very nice place to be. There are nice people. For me, you know, coming from London and living in a city I didn’t really know before, it has made all that much easier to be surrounded by good people. So I’m very grateful for Viola and the rest of the cast.

— Do you see the relationship between Wes and Annalise like a mother or more?

Alfred Enoch: There’s more to it. I think there is, perhaps, a maternal side to it. She does something which I can only think was incredibly generous, in a very extreme moment for both. I think there is a maternal side, there’s so much more. I think that’s one of the interesting things about playing it, but also the fact there are so many different impulses, so many conflicts for them. The way it starts, they’re bound together by a secret. You know, she’s compromised, he knows something, she needs him not to tell people. And I think one of the fun things is the writers always come up with other ways of sort of destabilizing this relationship. There’s a lot push-and-pull, there’s conflict and there’s attraction.

 

— Your character will be saved because he’s got this special link with Annalise?

Alfred Enoch: I think one of the exciting things about the show is it feels like no one is safe. You know, you don’t want to watch, I think, a TV… I mean… that’s not necessarily true. I think sometimes… I remember I read a book when I was younger and someone spoiled the ending to me, told me who dies, and it didn’t actually compromise my enjoyment of the book at all. How you get there is another thing. That was one of the elements of the show. When it solved the question of who killed Sam, it then asked another question: who else was involved, and to what degree? I like that shifting. There’s always something else to find. But I think something was added to the mix: it doesn’t feel very obviously that people are safe. At least, it didn’t feel that way to me. I felt: Wes could have been killed… No he’s gonna survive in season 1. When the stakes are that high, people actually become very extreme, especially in the context of the show. I think that any character might go. Hopefully he (Wes) survives…

— Yes, in the series everything can happen anytime, so that’s very exciting to watch it. No one is safe at all.

Alfred Enoch: I’m glad that’s not just a paranoia of an actor who might lose his job.

— Obviously, you’re not playing in Game Of Thrones! (laughter)

Alfred Enoch: Right. I think, in a way, that comes to something which is important in any story, it’s just you don’t want things to be spare, or pointless, or irrelevant. You know, someone dies, it’s got to be an event. I mean, whether you miss that character, whether you’re glad that this character’s dead, you want some kind of relationship. So I think there’s something in that, in Game Of Thrones.

— What is the implication of Shonda Rimes on the show?

Alfred Enoch: She’s created a really good atmosphere. You know, she’s made it a permissive working environment where, you know, people feel comfortable. We had a dinner with Shonda and the creative team and all the writers, the actors, the writers, Shonda and a few of producers when we first arrived in L.A before we started the season. And that’s a nice thing to do.

 

Check out the other articles about the 2015 edition:
Criminal Minds
Grey’s Anatomy
(If you read French, you can find more articles here)

Check out the photo gallery.

 

Sériecalement vôtre

8 janvier 2016

[EN] MY GOODBYE TO DOWNTON ABBEY

 

DA

 

Downton Abbey said goodbye to the French viewers on the second day of 2016 with its last Christmas special. The episode gave a nice and happy ending for everyone… well, almost everyone when you think of Carson, I would rather say he was left with a “semi happy” ending.

I will keep sweet memories of this fine series. It presented a perfect reconstruction of the British gentry and servantship at the beginning of the twentieth century, with sophisticated and kind characters. I would mention Lord Grantham as an example: the man showed loyalty to the people who served him (e.g., Carson, Mrs. Padmore, Bates…), had never been mean or rude to anyone. He was a true gentleman. Downton Abbey created an environment in which love was mingled with tragedies (who could forget Matthew’s and Sybil’s death the day they welcomed their newborn?), changes that came alongside historical events and the acceptation of these changes (Tom Branson, the driver who married the Lord’s third daughter, etc.), humour (Denker vs. Spratt, the dowager countess’s lovely quotes…).

Love was at the core of Downton Abbey. In a sense, it has always been a matter of love: Mary/Matthew and eventually Mary/Henry, Edith/Michael, Edith/Bertie, Tom/Sybil, Isobel/Lord Merton, Anna/John Bates, plus the relationships that were not successful, and so on.

 

I must admit I was bored by some of these love stories and some characters’ evolution. The most disappointing, to me, was Mary. She was like a spoiled child raised in a rich family. Aiming at marrying a wealthy man even if she accepted Henry in the end, her joy to see him turning into a car salesman even seemed a bit odd (it was a bit difficult for me to trust her sincerity). Harsh to her sister Edith, appearing with a new haircut when Edith learns about Michael’s death, and nearly showing exasperation, like “come on, you should have known there was no hope, so why don’t you move on?” (it is true we doubted Michael would come back alive, but seriously, Mary…).

Yet curiously very close to her maid and the butler, in general, benevolent with the lower class. After Matthew passed away (could not bear the everlasting waltz between these folks), I expected Mary to take new challenging directions. What did we get? New pretenders for the Lady, again and again. It seemed that the sole objective for this character was to push her tie the knot, and be cruel to Edith to the end. See the Marigold revelation and Mary claiming she was unaware Edith did not tell Bertie… To me, Mary was certainly the less interesting character. I do not know if the Mary character was supposed to be the one that people would not appreciate or have mixed feelings about, but if it is, the job is well done.

 

DA

 

On the contrary, unlucky (for a long time) Edith was one of the most outstanding. When ‘Downton Abbey’ started, she was not really the most appealing hero in terms of temper, but she proved over the years to be mature, modern, and brave. She had several love interests as well, but they brought more compelling hardships/adventures to go through: she was left at the altar, had a baby out of wedlock (remember that was unacceptable back then!), headed a magazine. Edith became stronger. She totally and hopefully deserved a happy ending.

 

I regret the relationship between the Bates and justice (was it necessary to have both John and Anna accused of murder two seasons in a row?). I regret the fact that lots of servants arcs existed because they were linked to the Crawleys stories. For instance: we see servant Y doing things in city W because he/she is travelling with Crawley family member Z who had business to do in city W. However, that was a great idea to show the servants had their own dreams: Mrs. Padmore and her B&B, Daisy passing exams, Spratt and his column in Edith’s magazine, Molesley being a teacher… Times were changing, and people, too. I regret also that Downton Abbey did not go deeper for some story arcs, going from a curious beginning to a quick and simple development and conclusion, while wasting time on déjà-vu stories, let’s give the example of the Bates involved in criminal investigations.

These are some elements I wanted to point out, among others. Downton Abbey was a good series, it did not tell anything extraordinary, but (almost) ordinary people’s ordinary lives in a world in transition, in a soft and charming way. Even though I wish I could spend more great moments watching it, like intricate Tom Barrow said, “Even good things come to an end”.

 

You can check out my reviews in French here.

 

Goodbye Downton,

 

Sériecalement vôtre,

VK

1 mars 2016

MONTE CARLO 2015 : "GREY'S ANATOMY", SARAH DREW (table ronde)

 

Sarah Drew, l’interprète du docteur April Kepner dans Grey’s Anatomy (ABC et diffusé en France par TF1), est venue représenter la série à Monte Carlo en juin 2015, accompagnée de son mari et de leurs deux enfants. Lors d’une table ronde, l’actrice a répondu aux questions des journalistes sur la saison 12, son personnage, la passion des fans pour la série…

 

— Votre personnage est très différent de celui qu’il était au début: timide, et maintenant, il s’est endurci…

Sarah Drew : Oui. April a pas mal évolué. Je veux dire, c’est un vrai cadeau de pouvoir jouer ce personnage parce que j’ai l’impression d’avoir joué quatre différents personnages tout au long de cette série. Elle a tellement changé, elle a grandi et mûri. Au début, elle était un peu comme une adolescente. Ce n’était pas une adolescente, mais elle se comportait comme telle et à présent, elle a vraiment mûri et j’ai l’impression qu’elle est devenue une véritable adulte. C’est cool d’avoir pu assister à cette progression.

— Selon vous, pourquoi les gens sont-ils tant attirés par la série ?

Sarah Drew : Je pense que les gens se reconnaissent dans ces personnages. Et vous avez cette expérience intense que l’on vit dans un hôpital quand on fait face à des situations de vie ou de mort, quand on essaye de sauver des vies, est-ce que le patient va vivre ? est-ce que le patient va mourir ? Mais on revient toujours aux relations humaines, et les gens se retrouvent dans ces relations, et ils tombent amoureux de ces relations, et ils espèrent l’amour. C’est une série optimiste, je pense, il y a beaucoup d’espoir et je pense que les gens sont attirés par cela également. En particulier en ce moment où il y a un grand nombre de séries sombres. Il y a de la légèreté, c’est une série sur des gens qui essaient de faire la bonne chose et de temps en temps, ça ne marche pas.

— Pourtant dans la série, il y a des situations dramatiques.

Sarah Drew : Absolument. Il y a absolument des situations dramatiques dans la série, mais je crois que la série est centrée sur des personnes qui intrinsèquement tentent de les surmonter, de faire la bonne chose, vous savez.

— Comment êtes-vous en contact avec les fans qui regardent la série ? Réseaux sociaux ?

Sarah Drew : Twitter, Instagram. Je ne rencontre pas les fans très souvent. En fait, je suis plutôt casanière, je reste avec ma famille. Je vis dans une partie de Los Angeles où les célébrités ne sortent pas. Je ne me coiffe ni ne me maquille très souvent, alors quand je suis reconnue, c’est parce que les gens pensent qu’ils m’ont croisée à la gym !

— Pensez-vous qu’il est important d’avoir des retours des personnes qui regardent la série ?

Sarah Drew : Tout à fait !

— Comment les recueillez-vous ? Par les réseaux sociaux ?

Sarah Drew : Nous recevons les retours via Twitter. Je tweete beaucoup en direct. Et les fans ont permis que le show perdure. Je veux dire, c’est… Nous avons gagné un People’s Choice Award dans la catégorie de la meilleure série dramatique aux Etats-Unis cette année, j’imagine que ça a été relayé partout, je ne sais pas, mais pour qu’une série remporte un People's Choice Award alors qu’elle en est à sa onzième saison, c’est vraiment grâce aux fans qui l’ont adoptée et adorée et portée pendant toutes ces années, et je… Nous somme si reconnaissants, reconnaissants envers les fans.

— Selon vous, pourquoi le public aime-t-il les séries médicales ?

Sarah Drew : Je pense que c’est à cause des enjeux cruciaux, comme gérer des situations de vie ou de mort. Donc vous vous intéressez aux personnages de la série, et puis vous vous intéressez aux patients, et ensuite, vous voyez comment les vies des patients s’entremêlent avec celles des médecins. Ainsi, il y a une multitude de façons de se lier. Je pense que tout tourne autour des rapports humains.

— Quand vous allez dans un hôpital maintenant, voyez-vous les choses différemment ?

Sarah Drew : Tout à fait. Oui. Cette saison, mon personnage... J'étais enceinte quand mon personnage l'était, et nous avons tourné ma scène où je suis en travail et celle de l'accouchement, et puis le travail s’est déclenché dix heures plus tard. J’étais littéralement en train de tourner ces scènes de travail et d’accouchement et dix heures après, le travail était réel, j’étais dans une vraie salle d’accouchement, avec des infirmières, c’était assez dingue.

— Avez-vous suivi une sorte de boot camp dans un hôpital avant ?

Sarah Drew : Je crois que les acteurs présents dans les premières saisons ont probablement assisté à des opérations, et cela a toujours été possible pour nous, mais je ne l’ai pas encore fait. Je sais que je devrais, c’est ridicule de ne pas l'avoir fait. Je le ferai, je dois le faire. J’aimerais le faire.

— Est-ce parce que vous avez peur ?

Sarah Drew : Non. Non. Je pense que ça pourrait être très intéressant. En fait, ça me fascinerait. Il faut juste que je trouve du temps pour le faire. 

 

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— April est une personne très religieuse. Quel est votre rapport avec la religion ?

Sarah Drew : Mon père est pasteur. J’ai grandi dans un foyer chrétien, par conséquent, ma foi a toujours fait partie de ma vie, a toujours eu une place importante dans ma vie. Et c’était vraiment intéressant parce que lorsqu’il a été décidé que mon personnage serait chrétien, Shonda Rhimes m’a invitée dans son bureau et m’a dit : "nous savons que tu as une grande connaissance de ce monde, et nous voulons raconter une histoire authentique, alors présente-nous des idées, et si jamais quelque chose ne va pas, viens et dis-le nous, nous voulons raconter une histoire vraie". Cela a été un honneur de pouvoir collaborer de cette manière.

— Pouvez-vous nous décrire une journée de tournage type ?

Sarah Drew : Une journée de tournage type… Vous arrivez, vous rejoignez la loge, vous passez par la case coiffure et maquillage, vous traînez avec vos coiffeurs. Vous répétez les scènes, vous voyez l’équipe. Ensuite on met au point l’éclairage, vous retournez dans la loge, vous vous habillez. Puis vous sortez et vous tournez, en fait, vous enchaînez les prises l’une après l’autre. Et vous passez du temps avec les acteurs et pendant les prises, nous aimons regarder des vidéos YouTube, ou lire, ce sont des trucs débiles : des chats, des vidéos de bébés dans une voiture traversant un tunnel, celle-ci est ma préférée. (rires)

— Avez-vous regardé la série ?

Sarah Drew : Oui, et je l’ai suivie depuis ses débuts. C’est la seule série que mon mari et moi regardons depuis ses débuts. Alors c’était vraiment excitant d’avoir pu faire partie de l’aventure.

— Certains personnages majeurs sont morts. Avez-vous peur que Shonda Rhimes tue votre personnage ?

Sarah Drew : Oh, nous pouvons tous être tués. N’importe qui peut disparaître à n’importe quel moment, alors je profite du présent pour ce qu’il est. J’adorerai rester dans le show, mais je sais qu’il y a des chances que je parte.

— Avez-vous un plan B, au cas où ?

Sarah Drew : Je continuerai mon chemin. Je recommencerai les auditions, et serai reconnaissante pour ce que cette expérience a été.

— Vous jouez dans la série depuis si longtemps, et peut-être avez laissé passer des opportunités. Comme vous l'avez dit, vous allez devoir tout recommencer.

Sarah Drew : Vous ne pouvez pas perdre du temps à regretter les opportunités manquées quand vous êtes au milieu de la meilleure opportunité que vous pouviez demander, vous voyez où je veux en venir ? J’ai eu la chance de faire un film il y a deux étés de cela et puis je suis partie faire sa promotion l’été dernier et… C’est un job qui prend tellement de temps, nous faisons 24 épisodes par an, c’est dur. Quand vous avez une pause, vous avez envie d’en profiter. C’est sympa de travailler de temps en temps, mais je crois… Quand je commencerai à me dire "oh, pour faire ça, il faut que je fasse ça"… Je me rappelle de ce que Chandra Wilson (NB : le docteur Bailey dans la série) m’a dit un jour. Elle a dit : "pourquoi t’inquiètes-tu de cela aujourd’hui ? Tu as un job, alors profite du fait que tu as maintenant un job. Tu as un job. Un jour, ce job s’achèvera et tu chercheras le prochain". Je pense que c’est une attitude très saine.

— Le personnage incarné par Patrick Dempsey est mort, qu’est-ce qui va arriver dans la prochaine saison ? Pensez-vous qu’un nouveau personnage va arriver ?

Sarah Drew : Je viens d’apprendre aujourd’hui (NB : la table ronde s’est déroulée le mardi 16 juin) que Martin Henderson rejoint le show, et j’en suis exaltée parce qu’il était… J’ai fait un pilote avec lui pour Shonda Rhimes il y a quelques années qui finalement n’a pas été retenu, alors je suis très impatiente. Mais personne ne peut remplacer le docteur "Mamour". Vous savez, le docteur "Mamour", c’est le docteur "Mamour" ! (rires)

— Qu’est-ce qui vous attend dans la saison 12, si vous pouvez nous donner des pistes ?

Sarah Drew : Je sais que mon personnage a connu un changement considérable, a eu cette incroyable expérience sur le champ de bataille en tant que chirurgienne de guerre. Et maintenant, je suis de retour et je suis une nouvelle personne qui entre en conflit dans sa relation avec Jackson, et nous verrons qu’elle est devenue une super dure à cuire. C’est une personne si différente. Je crois que tout le monde est très enthousiaste parce qu’il y a eu un renouveau sur la série, et nous comptons Debbie Allen (NB : le docteur Catherine Avery dans la série) parmi nos producteurs. Nous verrons, ce sera fun.

 

 

Retrouvez les autres articles de l’édition 2015 :
Journal de bord
Table ronde Profilage
Table ronde Esprits Criminels
Table ronde How To Get Away With Murder
Conférence de presse Empire

Retrouvez les photos dans la galerie.

 

Sériecalement vôtre,

VK

12 mars 2013

ONCE UPON A TIME, SAISON 1

 

Once Upon a Time, ou OUAT pour les intimes, fut une agréable surprise. Je n’y avais pas tellement prêté attention lors de son apparition sur ABC l’année dernière, mais on va dire que je me suis rattrapée lors de son passage sur M6 (j’avoue aussi que je peux parfois me montrer paresseuse quant à découvrir de nouvelles séries). Si je peux résumer en une phrase : OUAT m’a rendue accro. J’en suis tombée sous le charme, à tel point que j’ai enchaîné avec le premier épisode de la saison 2 le lendemain du final de la une sur M6. C’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup, ça veut dire que Once Upon a Time est devenue une série que je suivrai avec attention (c’était ma dédicace musicale^^). Maintenant, essayons de passer en revue cette saison, dont il m’est difficile de commenter épisode par épisode tant ils sont plus ou moins fortement liés les uns aux autres.

 

OUAT m’a charmée par son côté mélange conte/réalité/mystères. La série me permet de m’évader. Non pas que j’ai tant de soucis dans ma vie que j’ai besoin de m’évader pour les oublier (et heureusement pour moi, tout roule), mais j’aime bien cette offre d’évasion dans un monde où règnent magie et autres éléments moins terre à terre. Ceci dit, au départ, en voyant le thème de OUAT, j’étais un peu perplexe : le monde des contes revisité par une série ? Je m’imaginais déjà un truc pour enfants, un peu niais. Une histoire de princesse innocente trouvant son prince charmant avec des dialogues à l’eau de rose. Mais je me suis ravisée en regardant la saison 1. Car si OUAT reprend les contes qui ont bercé notre enfance (avec parfois des phrases bluettes, mais elles sont présentes en quantité raisonnable), ceux-ci s’inscrivent dans une vision plus adulte et dans une bonne intrigue reposant sur une malédiction. L’ambiance mystères et relations des histoires les unes aux autres sont cohérentes et assez haletantes, que ce soit du côté Storybrooke que du côté monde magique. C’est une série feuilletonnante dont le degré de complexité reste abordable, en ce sens qu’on n’est pas obligé de regarder avec une concentration extrême, qu’on peut louper des épisodes sans que cela ne nous éjecte définitivement de la série (car la perte est irréversible), et cet aspect m’est agréable. C’est divertissant sans être non plus du divertissement bête : certains sujets nous parlent (la famille, pour citer un exemple).

 

Il y a quand même quelques éléments qui m’ont surprise et ennuyée. Comme ces personnages qui tombent amoureux en même pas l’espace d’une journée et savent déjà que l’autre sera l’amour de leur vie. Comme Blanche et Charmant, alias Mary Margaret et David dans Storybrooke. Leur relation m’a soulée à un moment, entre leur valse incessante de "je t’aime mais on ne peut pas être ensemble", "maintenant nous pouvons être ensemble", "un drame vient de mettre fin à notre relation", "tu m’as menti, alors il faut nous séparer", "je te veux, mais il vaut mieux ne pas nous mettre ensemble", etc. Il faudrait savoir : soit tu veux être avec quelqu’un, soit tu ne veux pas, et assumer. Je veux dire par là qu’à chaque fois qu’ils s’apprêtaient à se mettre ensemble, il se produisait toujours quelque chose qui les amenait à annuler leur projet, et ce, parfois sans raison valable.

 

OUAT

 

Les personnages sont tous intéressants et ont tous du caractère, comme par exemple Blanche Neige et le petit chaperon rouge qui sont des "guerrières" (comprenez : "si on les cherche, on les trouve"). Mention spéciale cependant aux méchants, Regina et Gold, qui ne sont pas des méchants purs et durs, et cette coexistence entre cœur de pierre et drames personnels ne fait que les rendre attachants. Ils cultivent l’ambivalence, et j’aime ça. Voir que Gold garde une simple tasse cassée à première vue mais synonyme d’un amour profond est touchant. Voir Gold déboussolé entre son amour pour Belle et ses manipulations l’est tout aussi. De même pour Regina, qui en réalité, se venge par amour. A noter tout de même que la pauvre, le père de Blanche Neige n’y est pas allé de main morte : il la demande carrément en mariage alors qu’il ne la connaît ni d’Eve ni d’Adam, "juste" par gratitude ! Ces méchants gardent en eux des blessures. Quant à Emma, elle en a mis du temps pour accepter la vérité, et quand elle l’a acceptée, j’ai souri devant la rapidité de cette acceptation. Pendant une vingtaine d’épisodes, on la voit vivre à Storybrooke sans vraiment y croire (voire carrément pas du tout) et puis hop, quand elle touche le livre d’Henry, elle est subitement assaillie par des flashs et ça y est, elle y croit ! Je pense que cette révélation était trop rapide. Elle aurait dû se faire graduellement, sans pour autant durer dix épisodes, mais elle aurait dû se faire par paliers pour rester en cohérence avec la longueur de l’errance d’Emma.

 

En ce qui concerne le monde magique, j’ai encore du mal à cerner ce qu’il est réellement. Au départ, je pensais qu’il se trouvait dans une époque appartenant au passé. Regina avait alors fait voyager tout le monde dans le futur et du coup, une fois la malédiction brisée, tout ce monde serait retourné dans le passé. Or cette hypothèse est contredite par l’existence de la mine, vestige de l’autre monde. Alors du coup, est-ce que le monde des personnages de contes est un monde parallèle ? Encore une fois, à cause de la mine, ce n’est pas possible non plus. D’ailleurs, ce serait assez compliqué car dans ce cas, si Regina & Cie. venaient d’un monde parallèle, où seraient passés ceux du monde vers lequel ils ont été transférés ? Mon esprit rationnel ne peut s’empêcher de se poser cette question. Je ne suis pas fermée aux possibilités, mais je les préfère quand elles gardent une certaine cohérence. Là, j’aimerais savoir quel est ce monde où ont évolué les personnages avant la malédiction. Et pitié, que ce monde ne vienne pas d’un livre sinon ce serait trop tiré par les cheveux. Surtout pour Emma : vous imaginez, "au fait, tu viens d’un livre, donc à l’origine, tu n’es même pas censée être réelle" (bonjour les conséquences psychologiques). Et enfin, qui est l’auteur du livre d’Henry ?

 

Globalement, Once Upon a Time est une réussite, tant au niveau des intrigues, du rythme, que des costumes. Ce concept de personnages de conte victimes d’une malédiction et propulsés dans le monde contemporain peut paraître au premier abord étrange, mais une fois qu’on a adhéré au concept, ça passe et ça se regarde avec beaucoup de plaisir.

 

Et vous, qu’en avez-vous pensé ?

 

Séreicalement vôtre,

VK

23 mars 2014

BROADCHURCH, SAISON 1

 

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Comme beaucoup d’entre vous certainement, je me suis laissée tenter par l’expérience Broadchurch, à la vue des bandes annonces de France 2 et d’échos positifs lus par ci, par là. Impossible de regarder cette série sans être subjugué par la mise en scène, le jeu de lumière, l’alternance entre scènes au ralenti et scènes au rythme normal, la beauté des paysages et la musique. Sur ces points là, Broadchurch est un petit bijou. Les caméras nous promènent dans un petit coin de paradis avec l’aide d’une lumière presqu’aveuglante pour mieux entrer en collision avec la noirceur de l’histoire. Enfin, les acteurs sont parfaits dans leur jeu.

 

En y réfléchissant bien, Broadchurch présente une intrigue policière plutôt classique, je pousserai même jusqu’à l’extrême en disant qu’il n’y a rien de formidable. Les étapes de son traitement sont classiques, elles aussi. On part en effet d’un crime choquant qui ébranle toute une petite communauté jusqu’alors soudée et paisible. Ensuite viennent les doutes sur plusieurs protagonistes : chacun cache un secret plus ou moins lourd derrière une vie rangée. Arrive la révélation de l’identité du coupable qu’on pouvait soupçonner (une de mes hypothèses vers le deuxième tiers de la série) car c’était le seul à ne pas avoir été inquiété par les scénaristes. D’ailleurs, le mobile du meurtre n’a rien de nouveau. La victime connaissait bien son bourreau, celui-ci faisant partie de son cercle proche : ceci reste commun. Ces différents éléments s’installant avec lenteur. C’est un leitmotiv qu’on rencontre dans pas mal de séries : un endroit paradisiaque qui vole soudainement en éclats à cause d’un crime violent et incompréhensible, puis se transforme en boîte de pandore des bassesses, hypocrisies de l’âme humaine.
La pédophilie est également un thème récurrent. Peut-être trop d’ailleurs dans le sens où on aurait pu utiliser d’autres thèmes sombres, néanmoins, pourquoi pas, car la série a présenté différentes manifestations de cette perversité. Toujours est-il que ce thème se retrouve dans d’autres fictions (Top of The Lake par exemple).

 

Là où Broadchurch est intéressante, c’est dans sa mise en scène qui lui confère une beauté et un charmé indéniable. L’autre intérêt réside dans sa façon de s’attarder sur les conséquences de la perte de Danny sur sa famille et sur la communauté. Bien qu’il y ait eu le meurtre, la découverte du corps, la perte met du temps à s’imprégner dans l’esprit de la famille. Elle prend « pleinement conscience » de la réalité une fois qu’elle sait qui a tué Danny et que l’enterrement a eu lieu. Jusqu’alors, le fait de ne pas connaître le coupable et de ne pas avoir mis en terre Danny semblait rendre ce décès brutal irréel. Il le devient une fois les circonstances éclaircies. C’était intéressant de voir cette famille flotter pendant tout le long de la série avant de se lâcher.
En outre, j’ai apprécié cette idée d’introduire une nouvelle grossesse et de voir la réaction des parents face à cet heureux évènement qui coïncide avec un drame : le sentiment de culpabilité, l’impression de remplacer un enfant perdu par un autre, la peur de ne plus être à la hauteur.

 

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L’affaire n’épargne pas non plus les habitants de la station balnéaire : le choc et l’incompréhension d’un tel acte précèdent une suite de suspicions, de rumeurs qui mettent le feu aux poudres. Le dégoût et la haine  s’emparent de la collectivité qui condamne sans procès celui qui est l’objet de ces rumeurs. Même si elles sont véridiques pour une partie de l’histoire, Broadchurch montre bien qu’il suffit de peu pour qu’on en vienne à juger et vouloir punir quelqu’un sans chercher à avoir sa version des faits, approfondir l’histoire pour en saisir tous les tenants et aboutissants. Les chasses aux sorcières arrivent très vite.
Oui, le vendeur de journaux a eu une liaison avec une mineure, ceci est tout à fait répressible, mais on découvre plus tard que cette liaison a abouti sur une autre histoire qui s’est terminée en drame familial. Au dégoût initial pour ce genre de personnage, on finit par le regarder autrement quand on apprend qu’il a par la suite perdu toute sa famille.
En réalité, on est tous ambivalent : une part d’ombre (plus ou moins discutable) côtoie une part de lumière. Ceci s’applique aussi bien aux personnages que l’on range dans la catégorie des personnages douteux : le vendeur de journaux, Susan, qu’aux personnages considérés comme étant les gentils : Alec Hardy, Mark Latimer, pour citer des exemples. Quelle que soit son évolution, l’homme est un mélange d’arômes. 

 

Cette ambiguité n’est pas automatiquement visible, et la série l’a subtilement démontrée. On ne connaît jamais vraiment quelqu’un, qu’il soit un ami, un parent, un voisin. La pédophilie est fortement présente : le vendeur de journaux, le mari de Susan, le mari d’Ellie Miller. Personne ne connait leur histoire. C’est le meurtre de Danny qui déclenche tout : sans cet évènement, la vie aurait continué sans que personne ne devine ces secrets sombres. J’ai trouvé très intelligent de mettre en parallèle la situation de Miller avec celle de Susan. Au début, Miller critique Susan : pour Miller, Susan aurait du se rendre compte de la nature de son mari. Puis coup de théâtre, Miller vit cette situation avec son propre époux. Or, elle-même n’a rien vu. Et elle-même est critiquée par la mère de Danny qui lui demande comment elle a fait pour ne rien voir.
Cette question est compréhensible et tout à fait naturelle : comment peut-on ne rien soupçonner d’une personne avec laquelle on vit depuis des années, qu’on connaît intimement ? Sauf que la réponse à cette question est loin d’être évidente. On peut le sentir et on peut très bien aussi ne rien sentir, non pas parce qu’on ne veut pas voir, qu’on n’est pas intelligent, mais simplement parce qu’il est impossible de l’envisager, et on se retrouve totalement démuni quand la vérité éclate. On le voit ici avec Susan, Ellie, et également la mère de Danny. Elle aussi pose la question à Ellie, cependant, elle aussi n’a pas vu que son mari avait une liaison. Par ces face-à-face et renversements de situation, Broadchurch nous fait réfléchir sur ce thème du « quand un proche a un secret, on doit le savoir ».

 

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Passons maintenant à la relation Alec Hardy / Ellie Miller que j’ai trouvée excellente, de même pour leur personnalité. Les deux n’étaient pas faits pour travailler ensemble mais y arrivent finalement. Hardy est le flic de la grande ville, rompu aux enquêtes d’envergure. Il débarque dans un trou paumé, méprise ces habitants de ce genre de patelin où tout le monde se connaît, s’épie, où tout le monde paraît tout beau, tout gentil, mais où en réalité n’hésiterait pas à renier son prochain au moindre petit écart de conduite. Hardy n’est pas dupe, il est conscient que n’importe qui peut être le coupable. Il est habitué aux enjeux des enquêtes criminelles et peste contre la police de Broadchurch loin d’être familière de ce genre d’affaires. Il peste  contre Miller qui est tout son contraire. Cette dernière veut voir la bonté en chacun des habitants, plus généralement, a confiance en l’être humain. Elle vit dans une sorte d’innocence. Elle ne manque pas cependant de caractère : ses répliques piquantes à destination de Hardy apportent une grande touche de légèreté.
Au cours de l’enquête, chacun des deux évolue : Miller perd ses illusions de bonté de l’âme humaine tandis que Hardy se rachète de son précédent échec sur le meurtre de Sandbrook (et on en revient au fait que chaque protagoniste cache quelque chose : pour Hardy, c’est cette blessure de ne pas avoir pu arrêter un assassin), devient plus conciliant envers Miller et la soutient dans l’épreuve qu’elle traverse. A noter également ces scènes très fortes dans lesquelles Miller apprend la vérité et déverse sa colère sur son mari : Olivia Colman était incroyable.

 

Quant à la saison 2 qui, aux dernières nouvelles, se précise : personnellement, je ne suis pas très emballée. Je peux tout aussi bien me tromper. Cependant, à l’heure actuelle, j’ai été satisfaite de cette saison 1. Pour moi, Broadchurch est, à la base, une mini-série. Elle est complète, se suffit à elle même : il y a un début, des péripéties et une conclusion nette et propre. Elle n’a pas besoin d’un approfondissement qui aurait le danger de nuire à la qualité de cette saison 1.
Où se déroulerait la saison 2 ? Si à Broadchurch, de quoi parlerait-on ? Un second meurtre serait répétitif et on tirerait de ce nouveau cas qu’il ne fait pas bon côtoyer Broadchurch. Présenter l’après Danny Latimer serait une possibilité, mais de quoi discuterait-on ? Je trouve que la première saison a fait le tour de la question, qu’ajouter de plus ? En outre, n’oublions pas qu’en premier lieu, Broadchurch est un polar, pas une étude de moeurs… Même combat si on suit la famille Miller dans sa nouvelle vie… Faire une deuxième saison dans une autre ville que Broadchurch me paraîtrait incongrue : garderait-on Broadchurch en titre alors que l’action s’y déroule ailleurs ? (à la manière du Dakar qui a déménagé en Amérique du Sud…). Et ressortir les mêmes ficelles scénaristiques nous mettrait en face d’un déjà vu bien connu.

 

Et vous, qu’en avez-vous pensé ?

Sériecalement vôtre,
VK

21 juillet 2015

MONTE CARLO 2015 : "HOW TO GET AWAY WITH MURDER", ALFRED ENOCH (table ronde)

 

Alfred Enoch était un des invités du festival, pour porter les couleurs de How To Get Away With Murder, série dans laquelle il prête ses traits à Wes Gibbins, étudiant du cours de droit de l’inflexible et dangereuse Annalise Keating. Celle-ci a la tâche intéressante d’apprendre à ses élèves toutes les ficelles pour faire acquitter un client accusé de meurtre. Rebaptisée Murder pour la diffusion française, la série passe sur M6.  Autour d’une table ronde matinale, l’acteur (aussi Dean Thomas dans la saga Harry Potter) a partagé avec enthousiasme son ressenti sur son personnage, celui d’Annalise, joué par Viola Davis, Shonda Rimes, entre autres… après un petit aparté sur la soirée anniversaire des 55 ans du festival à laquelle il avait assisté la veille. A noter que son partenaire Matt McGorry, alias Asher Millstone, était également à Monte Carlo (mais je n'ai pas eu l'occasion de le rencontrer).

 

 

— Pouvez-vous nous dire quel souvenir vous avez de la première fois où vous avez lu le scénario de How To Get Away ?

Alfred Enoch : Je me souviens que je jouais dans une pièce à Londres. J’ai reçu le script alors que je donnais deux représentations le même jour, le matin et le soir, et j’allais passer l’audition le jour suivant. Alors que je le parcourais, ma première pensée a été la suivante : comment vais-je pouvoir le lire ? Me préparer ? Aussi, faire un travail décent ? Et ces questions se sont accentuées au fur et à mesure que je lisais, parce que j’ai pensé : c’est excitant, c’est bon, ça devrait être un travail excitant, intéressant à faire. Je me rappelle avoir pensé que c’était un twist intéressant sur quelque chose qui me paraissait familier. L’aspect "qui est le coupable" raconté sur deux époques m’a paru original et m’a semblé poser les questions différemment.

— Saviez-vous au début que Wes avait tué Sam ?

Alfred Enoch : Non. J’aurais voulu le savoir, mais ça n’a pas été le cas. C’est un des aspects intéressants quand on travaille sur la série. Les choses changent. Vous recevez le script et vous pensez : oh, il y a une autre pièce à ce puzzle. Alors c’est très difficile, de ce point de vue, de reconstruire ce qui s’est passé pour deviner ce qui va arriver par la suite.

— Dans la série, vous étudiez le droit. Auriez-vous pu, vous-même, être avocat?

Alfred Enoch : J’ai étudié la littérature, alors ma relation avec les mots est probablement différente. J’ai des amis qui viennent de terminer leurs études en droit. Ça n'a jamais été quelque chose qui m’a séduit.

— Qu’est-ce que vous aimez le plus dans votre personnage, et qu’est-ce que vous n’aimez pas?

Alfred Enoch : J’admire vraiment la capacité de Wes à respecter ses croyances, ses principes. Il pose des questions qui sont dures, basées sur un code moral. Je respecte plutôt ça. Je pense que l’une des choses les plus difficiles sur le personnage est… Je veux dire, c’est dur parce qu’ils sont placés, ils sont placés dans des situations si difficiles et ça fait partie probablement des raisons pour lesquelles les gens aiment la série. Evidemment, certaines de ses actions deviennent discutables, mais souvent, je pense que les gens regardent cela avec moins d’empathie que moi. Peut-être parce qu’étant Wes, je passe beaucoup de temps avec mon personnage. J’ai de la sympathie pour lui. Vous savez, je pense qu’il commet un acte extrême, mais il le fait. Il le fait pour protéger ceux à qui il tient… C’est l’une des autres choses qui me fascine dans le script, et ce, dès le pilote. Il présente différentes facettes de ces personnages, et cela devient dur de pointer quelqu’un et de dire : c’est ce qu’une personne est. Vous savez, nous montrons un autre visage dans différentes situations, différents scénarios, et avec différentes personnes. Donc j’aime ça, j’aime qu’il ne soit pas aussi simple de dire que lorsqu’une personne fait quelque chose de mal, c’est une mauvaise personne.

 

Alfred Enoch

 

— Comment est-ce, de travailler avec Viola ?

Alfred Enoch : Fantastique !

— Avez-vous la même relation que celle qu’on voit à l’écran ?

Alfred Enoch : Heureusement, non ! (rires) J’aurais été… Mon dieu, ce serait une expérience épuisante si c’était le cas… Annalise Keating est un personnage tellement formidable et exténuant ! A bien des égards, c’est une femme si compliquée. Elle a une façon de manipuler les gens, d’être exigeante, mais Viola est adorable, c’est une personne tellement gentille. Et ça contribue à faire du plateau de tournage un endroit agréable. Les gens sont gentils. Pour moi, vous savez, qui viens de Londres et qui vis dans une ville que je ne connaissais pas beaucoup avant, être entouré personnes agréables a rendu les choses plus faciles. Alors je suis reconnaissant envers Viola et le reste du cast.

— Voyez-vous la relation entre Wes et Annalise comme celle qu’auraient une mère et son enfant, ou davantage ?

Alfred Enoch : Ca va plus loin. Je pense que, peut-être, il y a un aspect maternel. Elle fait quelque chose que je trouve incroyablement généreux, dans un moment très fort pour les deux. Je pense qu’il y a un côté maternel, mais il y a plus. Je pense que c’est l’un des éléments intéressants dans le fait de le jouer, mais il y aussi le fait qu’il y a tant d’impulsions différentes, tant de conflits pour eux. La manière dont ça commence, ils sont liés par un secret. Vous savez, elle est compromise, il sait quelque chose, elle a besoin qu’il ne le dise à personne. Et je pense que l’une des choses plaisantes est que les scénaristes arrivent toujours avec de nouveaux rouages pour déstabiliser cette relation. Il y a beaucoup de mise à l’épreuve, il y a du conflit, et il y a de l’attirance.

— Votre personnage va-t-il être sauvé parce qu’il a ce lien spécial avec Annalise ?

Alfred Enoch : Je pense que l’un des aspects excitants du show est qu’il donne le sentiment que personne n’est à l’abri. Vous savez, vous ne voulez pas regarder, je pense, une… Je veux dire… ce n’est pas nécessairement vrai. Je pense que parfois… Je me souviens avoir lu un livre quand j’étais jeune et quelqu’un m’a spoilé la fin, m’a dit qui mourrait, et en fait, ça ne m’a pas empêché du tout de profiter du livre. La façon dont vous arriver là est une autre chose. C’était l’un des éléments de la série. Quand elle a résolu la question de savoir qui avait tué Sam, elle a introduit une autre question : qui d’autre était impliqué, et à quel degré ? J’aime ce rebondissement. Il y a toujours quelque chose d’autre à trouver. Mais je pense que quelque chose a été ajouté à ce mélange : il n’est pas évident de penser que les gens sont en sécurité. En tout cas, ce n’est pas l’impression que j’ai eue. Je pensais : "Wes aurait pu être tué… Non, il va survivre dans la saison 1". Quand les enjeux sont d'une telle envergure, les individus deviennent très extrêmes, en particulier dans le contexte de la série. Je pense que n’importe quel personnage pourrait partir. Heureusement, il (Wes) survit…

 

— Oui, dans la série, tout peut arriver à n’importe quel moment, alors c’est très excitant à regarder. Personne n’est à l’abri du tout.

Alfred Enoch : Je suis content que ce ne soit pas simplement le sentiment d’un acteur paranoïaque à l’idée de perdre son travail…

De toute évidence, vous ne jouez pas dans Game Of Thrones ! (rires)

Alfred Enoch : C’est vrai. Je pense, dans un sens, qu’on touche à quelque chose qui est importante dans n’importe quelle histoire, c’est que vous ne voulez pas que les choses soient de trop, n’aient pas de sens, ne soient pas pertinentes. Vous savez, si une personne meurt, il faut que ce soit un évènement. Je veux dire, que ce personnage vous manque, que vous soyez content de sa mort, vous voulez une sorte de relation. Alors je pense qu’il y a un peu de ça, dans Game Of Thrones.

— Quelle est l’implication de Shonda Rhimes dans la série ?

Alfred Enoch : Elle a créé une très bonne ambiance. Vous savez, elle a engendré un environnement de travail convivial où, vous savez, les gens se sentent à l’aise. Nous avions eu un dîner avec Shonda et l’équipe créative et tous les scénaristes, les acteurs, les scénaristes, Shonda et quelques producteurs quand nous sommes arrivés à L.A avant de commencer la saison. Et c’est une chose agréable à faire.

 

Vous pouvez lire la version originale (anglaise). Et mon avis sur le pilote.

Retrouvez les autres articles de l’édition 2015 :
Journal de bord
Table ronde Profilage
Table ronde Esprits Criminel
Conférence de presse Empire
Table ronde Grey’s Anatomy

Retrouvez les photos dans la galerie.

 

Sériecalement vôtre

22 octobre 2013

CROSSING LINES (PILOTE 2012/2013)

Diff fr

Synopsis : Une équipe de policiers agissant sous l’autorité de la Cour Pénale Internationale résout des crimes commis sur le territoire européen.

 

crossing lines

 

Je vais parler ici du pilote et du second épisode, dans la mesure où ils forment un ensemble. Franchement, j’ai accroché à ce début de série. J’ai vraiment bien aimé ces épisodes. L’enquête, sans être ultra complexe, était intéressante et efficace. Elle mêlait criminologie, brainstorming, point de vue du tueur et action. On retrouve d’ailleurs l’ambiance d’Esprits Criminels, chose pas si incongrue quand on sait qu’Edward Allen Bernero est le créateur de cette série et de Crossing Lines. Ne nous hâtons pas sur ce sujet pour l’instant : on verra par la suite si cette ambiance Esprits Criminels perdurera ou non… Les personnages font bonne impression dès le départ : ils sont sympathiques, attachants, et forment un ensemble qui se complète grâce à la spécialité et la personnalité de chaque membre. On sent une (future) bonne alchimie entre les membres. En outre, ils cachent des failles qui leur apporteront une certaine épaisseur au fur et à mesure qu’elles seront développées.  Enfin, les deux premiers volets ne se focalisaient que sur certains, mais je suppose que chacun a quelque chose de particulier qui nous sera dévoilé plus tard. Le concept d’une équipe internationale permet à ce cop show de se distinguer des autres qui se cantonnent à un pays. On pourra découvrir les méthodes policières des différentes nationalités, avoir un choc des cultures, en plus des voyages à travers l’Europe.

 

Quant à Marc Lavoine en chef d’équipe d’inspecteurs, je trouve que ce rôle lui va bien. Il donne l'image du leader bienveillant et également blessé par la vie. William Fichtner, alias Carl Hickman, livre une belle prestation d'ancien flic diminué physiquement et torturé qui va renaitre et croire à nouveau en lui avec cette nouvelle équipe. Cette opportunité sonne aussi comme une renaissance pour Daniel, même si c’est moins évident que pour Hickman. Tommy l’irlandais (Richard Flood) joue le rôle du gros dur qui dissimule failles et sensibilité sous ses muscles. Sebastian Berger (Tom Wlashiha) a plutôt l’air du bon copain, de celui qui détend l’atmosphère, avec un soupçon de geek attitude. Anne-Marie San (Moon Dailly)  me donne l’impression de la jeune débutante/flic un peu timorée mais pas sans ressources qui va s’affirmer au fur et à mesure. Son don de mémorisation m’a légèrement rappelé celui de Spencer Reid (Esprits Criminels, quand tu nous tiens…). Pour Eva Vittoria (Gabriella Pession), je n’ai pas ressenti quelque chose de particulier, mais elle a l’air d’être une femme de caractère, chose qu’elle prouve dès le début avec sa réplique à Donald Sutherland, alias Michel Dorn. Ce dernier a une attitude fraternelle, voire paternelle envers Louis Daniel, et fait penser à un mentor.

 

J’aurais plus vu cette série comme une coproduction européenne par des chaînes européennes (dommage qu’elles ne l’aient pas fait plus tôt). Je peux me tromper, mais il me semble que les lieux d’action resteront en Europe. Sachant que cette série s’adresse aussi au marché américain, peut-être qu’il n’est pas encore évident pour des américains de s’attacher à des personnages et acteurs non nord américains (pour la plupart d’entre eux), et à un environnement non nord américain. D’un autre côté, c’est aussi une opportunité pour ce marché de sortir de cette zone de confort, donc si les intrigues continuent à être bonnes, ça devrait le faire. Autre point que j’aimerais aborder : la trop forte dominance du cast masculin. Jusqu’à la chasse du tueur dans la forêt, je trouvais qu’il y avait un certain équilibre : cinq hommes et trois femmes. Ce n’est pas la parité dans le sens stricte du terme, mais ce ratio me paraissait acceptable. Avec le départ de l’une des héroïnes, le déséquilibre m’est trop important. C’est dommage car la dynamique entre cette héroïne et le policier irlandais était prometteuse (notamment en petites provocations et réparties amicales). J’espère que la série réduira ce déséquilibre.

Dans l’ensemble, cette entrée en matière, sans faire trop ni peu, est réussie et donne envie de poursuivre Crossing Lines.

 

Et vous, qu’en avez-vous pensé ?

 

Sériecalement vôtre,

VK

21 octobre 2022

[FR/EN] STARGATE PARTY VENDREDI 2 DECEMBRE / FRIDAY 2 DECEMBER 2022

 

SG FR

 

Bonjour,

A l'occasion du Paris Manga & SciFi Show en décembre et de la venue de 2 acteurs de la série Stargate SG-1 : Richard Dean Anderson et Amanda Tapping, je lance cette initiative :

Fans de la franchise Stargate, de séries TV, ou juste curieux, venez à la Stargate Party pour partager un moment de convivialité autour d'un verre et faire connaissance !

  • Quand? Vendredi 2 décembre (la veille du Paris Manga), à partir de 18h
  • Où? Paris, près de Châtelet les Halles

L'adresse exacte sera communiquée aux inscrit(e)s. Pour le faire, c'est ICI.

Stargate SG-1, Stargate Atlantis, Stargate Universe, et plein d'autres sujets à discuter !

A bientôt,

 

SG EN

 

Hello,

As Stargate SG-1's Richard Dean Anderson and Amanda Tapping are coming to Paris Manga this December:

Stargate fans, TV series fans, or if you're just curious, come to the Stargate party to share a great moment all together around drinks and get to know each other!

  • When? Friday 2 December (the day before Paris Manga), from 6 p.m. onwards
  • Where? Paris, near Châtelet les Halles

Exact address will be communicated to the people who register HERE.

Stargate SG-1, Stargate Atlantis, Stargate Universe, and many other topics to discuss!

See you soon,

 

Sériecalement Vôtre

 

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